Le Conseil d’Etat enjoint au gouvernement de rendre les études environnementales systématiques

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Con­seil d’amis. Dans une déci­sion ren­due le 15 avril, le Con­seil d’E­tat enjoint au gou­verne­ment de ren­dre sys­té­ma­tiques les études d’im­pacts envi­ron­nemen­taux pour tous les pro­jets d’amé­nage­ment.

Ter­rain de foot, usine, immeu­ble ; avant de voir le jour, la plu­part des pro­jets sus­cep­ti­bles d’avoir des effets sur la san­té ou l’en­vi­ron­nement doivent faire l’ob­jet d’une étude préal­able. Mais le code de l’en­vi­ron­nement intro­duit des excep­tions : selon le type de pro­jet ou sa taille, l’é­tude est soit sys­té­ma­tique, soit au cas-par-cas (le préfet choisit alors de l’im­pos­er ou non), soit elle n’est pas req­uise.

L’é­tude envi­ron­nemen­tale n’est pas sys­té­ma­tique pour les stades sportifs: au-delà de 1 000 spec­ta­teurs, c’est le préfet qui décide, au cas-par-cas, de la com­man­der. En-dessous, elle n’est même pas néces­saire. © Bouygues con­struc­tion

Tous ces cas de fig­ure sont décrits dans une annexe de l’ar­ti­cle 2122–2 du code de l’en­vi­ron­nement. On peut y lire, par exem­ple, que l’é­tude sera imposée au cas-par-cas pour les aéro­dromes dont la piste est inférieure à 2 100 mètres de long. Ou que les « ter­rains de golf et amé­nage­ments asso­ciés » d’une super­fi­cie inférieure à qua­tre hectares ne néces­siteront pas d’é­tude envi­ron­nemen­tale. Comme les ter­rains sportifs accueil­lant moins de 1 000 per­son­nes.

Ce critère de la dimen­sion est une aber­ra­tion pour France nature envi­ron­nement (FNE). « Un pro­jet de 60 000 m² au cœur d’une ville com­plète­ment urban­isée peut ne pas avoir d’incidence impor­tante sur l’environnement. En revanche, un pro­jet de 100 m² au milieu d’une zone sen­si­ble peut avoir des réper­cus­sions ter­ri­bles », a indiqué à Reporterre Emmanuel Wormser, avo­cat et mem­bre de FNE. Le réseau d’as­so­ci­a­tions a saisi le Con­seil d’E­tat pour cass­er le décret qui a mis à jour cette liste en juin 2018. Motif : celui-ci ne respecte pas la direc­tive européenne de 2011 qui intro­duit la notion de « clause filet », per­me­t­tant d’oblig­er l’or­gan­i­sa­tion d’une étude d’im­pact pour n’im­porte quel pro­jet ayant une inci­dence sur l’en­vi­ron­nement.

Jeu­di, le Con­seil d’E­tat a don­né rai­son à FNE. Le gou­verne­ment a neuf mois pour pren­dre les dis­po­si­tions per­me­t­tant la mise sur pied d’é­tudes envi­ron­nemen­tales sur d’autres critères que celui de la taille.