Le commerce virtuel a des impacts écologiques bien réels

  • Par

Colis piégés. Le commerce en ligne explose et, avec lui, les atteintes à l’environnement causées par la construction d’entrepôts et le ballet des transporteurs, met en garde un rapport commandité par le gouvernement.

En neuf ans à peine, les commandes en ligne ont triplé. Dopées par le Covid, elles représentent désormais 13 % du commerce de biens, soit 63 milliards d’euros par an. Publié en fin de semaine dernière, un rapport rédigé par France Stratégie et l’Inspection générale des finances pointe l’artificialisation des sols et l’impact croissant des livraisons à domicile issues du e-commerce. 

Un milliard de colis sont livrés chaque année. Jusqu’à dix millions par jour. « Des flux de transports massifs [qui] contribue[nt] à l’engorgement urbain » indique le document. Le nombre de véhicules de transport – près de 40 000 – a été multiplié par neuf entre 2012 et 2019. « Le volume des livraisons, […] peut générer des émissions de gaz à effet de serre et des particules fines, aux conséquences sanitaires majeures ».

© Amazon

La filière, qui a soif d’espace, occupait déjà « entre 1 400 et 2 000 hectares en 2020 ». En 2019, 240 hectares d’entrepôts supplémentaires ont été érigés, dont 14 pour le centre d’Amazon à Brétigny-sur-Orge (Essonne) ou 17 pour Conforama à Tournan-en-Brie (Seine-et-Marne). 15 % des bâtiments à vocation économique mis en construction sont aujourd’hui destinés au stockage, contre 5 % en 2000. 

Les rédacteur•rice•s de l’étude préconisent de « mieux prendre en compte la logistique dans l’aménagement territorial », de privilégier les véhicules peu émetteurs, ou d’améliorer l’information des « citoyens-consommateurs » par la création d’un label « commerce en ligne durable ». Mais surtout de contrôler la fiscalité, alors que 98 % des vendeurs tiers ne paient pas de TVA (Inspection générale des Finances). Cela passe notamment par la mise en place d’une taxe carbone aux frontières de l’Europe : un projet porté aujourd’hui par les différentes institutions de l’Union européenne (Vert).

Vert l’infini et au-delà

Dans le chaos actuel, plus de 10 000 personnes soutiennent Vert avec un don mensuel, pour construire la relève médiatique à nos côtés.
Grâce à ce soutien massif, nous allons pouvoir continuer notre travail dans l’indépendance absolue. Merci !

Alors que l’objectif de contenir le réchauffement à moins de 1,5°C est un échec, les scientifiques le martèlent : chaque dixième de degré supplémentaire compte. Dans le contexte médiatique actuel, chaque nouveau membre du Club compte. Chaque soutien en plus, c’est plus de force, de bonnes informations, de bonnes nouvelles et un pas de plus vers une société plus écologique et solidaire.

C’est pourquoi nous voulons désormais atteindre les 12 000 membres du Club avant le 6 juillet. Ces 2 000 membres supplémentaires nous permettront de nous consolider, alors que la période est plus incertaine que jamais, d’informer encore plus de monde, avec du contenu de meilleure qualité.

Rejoignez les milliers de membres du Club de Vert sans perdre une seconde et faisons la différence ensemble.