L’astuce des maires pour bannir les pesticides de leur commune

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Des déchets ou des décès ? De nom­breux maires utilisent une nou­velle astuce pour ban­nir les pes­ti­cides de leur com­mune : les con­sid­ér­er comme des déchets dan­gereux

Rassemblé•e•s au sein du col­lec­tif des maires anti-pes­ti­cides, les édiles de plusieurs dizaines de villes et vil­lages mul­ti­plient les actions pour pro­téger leurs administré•e•s des pes­ti­cides pul­vérisés par les agriculteur•rice•s près des habi­ta­tions et lieux publics. Hélas, le 5 jan­vi­er, le Con­seil d’E­tat a jugé que le con­trôle des pro­duits phy­tosan­i­taires apparte­nait à l’E­tat. Les nom­breux arrêtés d’in­ter­dic­tion pris depuis plusieurs mois ont été jugés illé­gaux.

Mais un maire, celui de La Mon­tagne (Loire-Atlan­tique) a trou­vé une parade. Dans un arrêté pub­lié le 11 jan­vi­er, Fabi­en Gra­cia s’en est pris aux pes­ti­cides non pas en tant que tels mais au nom de la lutte con­tre les dépôts sauvages de déchets. « Hors de la pro­priété à laque­lle ils sont des­tinés » le rejet de pes­ti­cides « con­stitue un dépôt de déchets », indique le texte. Le 22 févri­er, la munic­i­pal­ité de Greno­ble (Isère) en fai­sait de même. 

Puis, le 3 mars, dix com­munes d’Île-de-France ont pris des arrêtés sim­i­laires, s’ap­puyant notam­ment sur une déci­sion de la Com­mis­sion européenne qui définit les déchets provenant de l’utilisation des pes­ti­cides comme des « déchets dan­gereux » (Bas­ta­m­ag). Les maires sont compétent•e•s pour exercer des pou­voirs de police en matière de déchets.

Une astuce qui n’est pas du goût du gou­verne­ment. Dès la mi-févri­er, le préfet de Loire-Atlan­tique a attaqué devant la jus­tice admin­is­tra­tive l’ar­rêté pris par Fabi­en Gra­cia (Actu-envi­ron­nement). En atten­dant la déci­sion du tri­bunal, un mod­èle d’ar­rêté est disponible sur le site des maires anti-pes­ti­cides pour les édiles qui voudraient s’en­gouf­fr­er dans la brèche.