L’Antarctique pourrait atteindre un point de non-retour dès 2060

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Ça jette un froid. Au rythme actuel, la fonte de l’Antarc­tique pour­rait con­naître une accéléra­tion bru­tale et un bas­cule­ment irréversible d’i­ci 2060.

La calotte glaciaire de l’Antarc­tique est le plus grand réser­voir de glace ter­restre. Sous l’ef­fet du réchauf­fe­ment cli­ma­tique, sa vitesse de fonte s’ac­célère peu à peu. Si elle venait à se liqué­fi­er totale­ment, les océans s’élèveraient de près de 58 mètres. Ce scé­nario cat­a­stro­phe n’est, pour l’heure, pas à crain­dre. Mais une étude, pub­liée mer­cre­di dans Nature, révèle un futur peu ras­sur­ant.

En l’é­tat actuel des choses, les poli­tiques des nations du globe met­tent le monde sur la tra­jec­toire d’un réchauf­fe­ment de 3°C d’i­ci la fin du siè­cle, par rap­port à l’ère préin­dus­trielle (milieu du 19è siè­cle). Or, si rien n’é­tait fait pour infléchir sérieuse­ment cette ten­dance, le rythme de fonte pour­rait dérailler et attein­dre un point de non-retour dès 2060.

Dans le pire scé­nario, la fonte du seul glac­i­er Thwait­es (pho­to), pro­fond d’un kilo­mètre, pour­rait élever les océans de 65cm © Nasa

Au-delà, la fonte de la calotte Antarc­tique deviendrait alors « irréversible sur une échelle de plusieurs siè­cles », a indiqué l’au­teur prin­ci­pal de l’é­tude, Robert DeCon­to, au Guardian. Elle ne cesserait que lorsque les océans auraient refroi­di. Les avancées de l’eau dans des glac­i­ers frag­ilisés pour­raient con­tribuer à décrocher d’énormes morceaux, qui fondraient à leur tour dans les océans.

A elle seule, la fonte des glaces de l’Antarc­tique con­tribuerait à l’élé­va­tion du niveau des mers de 17 à 21 cen­timètres d’i­ci 2100. Puis, les océans pour­raient mon­ter de cinq mètres à l’hori­zon 2200, redessi­nant totale­ment la carte du monde.

Le respect de l’ac­cord de Paris, qui prévoit de con­tenir la hausse des tem­péra­tures en-dessous de 2°C, per­me­t­trait de lim­iter l’élé­va­tion entre 6 et 11cm en 2100. Dans son dernier rap­port con­sacré à la cryosphère, le Giec indi­quait que la hausse totale du niveau des mers (com­prenant la fonte d’autres glac­i­ers et l’ex­pan­sion des océans à cause de la chaleur) devrait être com­prise entre 60cm et 110cm à la fin du siè­cle. Menaçant les 200 mil­lions de per­son­nes qui habitent les zone côtières les plus bass­es de la planète.