On se fait l’abysse ? Des scientifiques ont accidentellement rencontré des formes de vie à 900 mètres sous la surface de l’Antarctique.
Au sud-ouest de la mer de Weddell, elles et ils s’appliquaient à creuser un trou de près d’un kilomètre de profondeur à travers un gigantesque glacier pour y collecter des sédiments sous-marins. Tombé•e•s sur un vaste rocher qui les a empêché•e•s d’atteindre leur objectif, les scientifiques ont fait une toute autre découverte. Leurs caméras ont capté des images d’une « communauté établie » faite d’organismes sessiles (qui ne se déplacent pas), principalement peuplée d’éponges, comme elles et ils l’ont raconté dans un article publié lundi dans la revue Frontiers in marine science.

De la vie dans un environnement aussi hostile qui cumule obscurité totale, absence de nourriture et température à moins de 0°C : « C’est un peu zinzin », a confié au Guardian Huw Griffiths, biogéographe marin. « Nous n’aurions absolument jamais songé à chercher cette forme de vie, puisque nous ne pensions pas que l’on puisse en trouver là ».
D’autant plus « zinzin » que cette communauté vit à 500 mètres sous le fond du glacier et à quelque 260 kilomètres des premières eaux sans glace. En filtrant l’eau, ces organismes se nourrissent de matière organique – peut-être du plancton mort – charriée par les courants marins sur plus de 600 kilomètres.
Pour en savoir plus, les scientifiques devront trouver une manière de réaliser de plus amples analyses. Pas une mince affaire, puisque leurs laboratoires se trouvent sur des bateaux coincés à plusieurs centaines de kilomètres, dans les eaux libres de glace. En tout état de cause, leur découverte repousse déjà les limites connues de la vie sur Terre.