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La vaccination de millions de canards commence en France, une première en Europe

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Ça en bouche un coin-coin. Une vaste cam­pagne vac­ci­nale con­tre la grippe avi­aire débute ce lun­di dans les éle­vages de canards français.

Cette mesure oblig­a­toire, qui se fera en deux temps, con­cerne les struc­tures de plus de 250 ani­maux, élevés pour leur chair (canard de Bar­barie et de Pékin) et le foie gras (canard mula­rd). À terme, plus de 60 mil­lions de palmipèdes seront traités en un an. Seuls les canards les plus jeunes seront vac­cinés.

Ces dernières années, les épi­zooties de grippe avi­aire ont dure­ment touché les éle­vages français, con­cen­trés dans le Sud-Ouest de la France (Lan­des, Pyrénées-Atlan­tiques, Gers, etc.). En 2022, plus de 20 mil­lions d’animaux ont ain­si été abat­tus, inclu­ant ceux infec­tés et ceux euthanasiés de manière préven­tive. Le canard n’est pas la seule espèce de volaille touchée. Mais il est «plus sen­si­ble au virus» qu’il «excrète davan­tage que les autres espèces», pré­cise au Monde le vétéri­naire Jean-Luc Guerin. C’est ain­si qu’il a été choisi comme cible pour cette pre­mière cam­pagne de vac­ci­na­tion.

Extrême­ment con­tagieux, le virus de la grippe avi­aire se trans­met des oiseaux sauvages aux oiseaux domes­tiques par con­tact direct. La trans­mis­sion entre les éle­vages se fait ensuite «via les fientes et le fumi­er, mais aus­si par trans­port involon­taire de matières infec­tieuses par les per­son­nes, le matériel d’élevage, les véhicules», détaille le site gou­verne­men­tal sante.fr.

Avec la mise en place de la vac­ci­na­tion, le min­istère de l’Agriculture espère pou­voir répon­dre aux inquié­tudes des éleveur·ses et faire baiss­er la fac­ture : en prenant en charge 85% du coût de cette pre­mière cam­pagne, le gou­verne­ment va débours­er 100 mil­lions d’euros, con­tre plus de 600 mil­lions d’indemnisation suite à l’épidémie qui a touché les éle­vages en 2021–2022.

Vac­cin­er les ani­maux devrait aus­si per­me­t­tre aux éle­vages en plein air de les laiss­er dehors. Lors des précé­dentes épidémies, des mesures de con­fine­ment avaient été imposées, pénal­isant tout par­ti­c­ulière­ment les petites exploita­tions qui élèvent leurs ani­maux en extérieur.