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La statue d’Emmanuel Macron au musée Grévin dérobée par des activistes de Greenpeace France : «Il ne mérite pas d’être exposé»

Poupée de sire. Ce lundi matin, des activistes de Greenpeace France ont volé la statue de cire d’Emmanuel Macron au musée Grévin, puis l’ont transportée jusqu’à l’ambassade russe à Paris pour dénoncer les liens économiques entre la France et la Russie dans le contexte de la guerre en Ukraine.
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Scène surréaliste ce lundi matin à Paris. Vers 10h30, des activistes de Greenpeace France ont dérobé la statue de cire d’Emmanuel Macron au musée Grévin.

Déguisé·es en touristes, puis en employé·es du musée, trois militant·es se sont introduits dans cet établissement célèbre pour ses statues de personnalités. Une fois à l’intérieur, elles et ils ont déroulé une banderole «Business is business», et déposé une photo d’Emmanuel Macron avec Vladimir Poutine sur le bureau factice du président de la République.

Ce lundi 2 juin, à Paris. La statue d’Emmanuel Macron prise pour cible par les activistes de Greenpeace France. © Basile Barjon/Greenpeace

Ensuite, les intrus ont subtilisé la statue – d’une valeur estimée à 40 000 euros – qui n’était ni scellée ni protégée, l’ont dissimulée sous une couverture et ont emprunté une sortie de secours pour quitter les lieux. «Le temps que la sécurité s’en rende compte, les activistes étaient déjà loin», s’amuse Mary Chevallier de Greenpeace France, contactée par Vert.

En début d’après-midi, elles et ils se sont rendu·es devant l’ambassade de Russie à Paris afin de mettre en scène ce faux Emmanuel Macron derrière trois panneaux : «Uranium», «Gaz» et «Engrais chimique», et ainsi dénoncer «les transactions actuelles avec la Russie» concernant ces ressources. Des échanges commerciaux qui engendrent «des profits qui passent avant le soutien à l’Ukraine», a fustigé l’ONG dans un communiqué.

«Emmanuel Macron tient un double discours, analyse Mary Chevallier. D’un côté, il se présente comme le soutien de l’Ukraine. De l’autre, il continue à commercer avec la Russie. Il alimente un feu qu’il veut lui-même éteindre !»

La statue de cire d’Emmanuel Macron devant l’ambassade de Russie à Paris, ce lundi. © Jérémie Jung/Greenpeace

Le 6 mai dernier, la Commission européenne a proposé de mettre un terme aux importations de gaz russe d’ici 2027. «Par cette action coup de poing, nous souhaitions lancer un appel à la mobilisation, et mettre Emmanuel Macron au pied du mur pour qu’il soit moteur de cette sanction» européenne, explique Mary Chevallier.

Mais «tant qu’il n’aura pas fait rompre les contrats français avec la Russie et impulsé une transition écologique ambitieuse et pérenne à l’échelle européenne, nous estimons qu’[Emmanuel Macron] ne mérite pas d’être exposé», conclut Greenpeace dans son communiqué.

Auprès de Vert, l’ONG a confirmé qu’elle était toujours en possession de la statue. Mary Chevallier veut rassurer : «Ce n’est qu’un emprunt, pas un vol. Pas d’inquiétudes, elle est très bien protégée et sera bientôt rendue au musée.»