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La rénovation énergétique des écoles, un enjeu climatique, économique et éducatif

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L’école du pire. Le gouvernement vient de promettre que deux milliards d’euros de prêts seront accordés aux collectivités pour rénover une partie de leurs bâtiments scolaires d’ici à 2027 – un chantier faramineux.

Des cours entièrement bitumées, des bâtiments vieillissants mal isolés, de grandes fenêtres qui transforment les salles de classes en fournaises… les établissements scolaires subissent de plein fouet les effets du dérèglement climatique et doivent s’y adapter. La rénovation des quelque 52 000 écoles, collèges et lycées publics est un élément essentiel de la stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre puisqu’ils représentent près de la moitié de la surface des bâtiments possédé par les collectivités territoriales.

Aujourd’hui, 10% est considéré par le ministère de l’éducation nationale comme étant très vétuste (20 minutes). Mardi, une enveloppe de deux milliards d’euros de prêts a été annoncée par la Banque des territoires, une des directions de la Caisse des dépôts au service des collectivités, dans le cadre du nouveau programme «EduRénov». Ce dispositif doit permettre la rénovation de 10 000 établissements d’ici à 2027, avec pour objectif une réduction de leur consommation d’énergie d’au moins 40%.

Il s’agit d’un «triple enjeu», a détaillé le ministre de la transition écologique Christophe Béchu à l’Assemblée nationale ce mardi : «Un enjeu climatique pour diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, un enjeu budgétaire pour faire en sorte que les collectivités puissent maîtriser l’évolution de leurs factures énergétiques […] et enfin un enjeu de transmission, parce que quand on apprend dans des bâtiments trop chauds ou trop froids, la qualité de la transmission pédagogique ne se passe pas dans les mêmes conditions».

«Faute de moyens humains et financiers dédiés, les collectivités peinent à trouver les informations et financements nécessaires à la réalisation de ces projets», explique la Banque des territoires. Elle offrira également un soutien logistique pour accompagner les collectivités dans leurs audits énergétiques et dans la préparation des travaux.

Christophe Béchu a profité de ces annonces pour rappeler les autres leviers existants pour rénover le bâti scolaire, dont les certificats d’économies d’énergie (220 millions d’euros), le «fonds chaleur» (530 millions) ou les deux milliards du «fonds vert» (200 des 1 300 premiers projets validés sont des rénovations d’établissements scolaires). Il a aussi évoqué le «tiers financement», un dispositif adopté fin mars qui permet aux collectivités de rembourser les prêts contractés pour les travaux de rénovation avec les économies d’énergie réalisées.

Cela suffira-t-il ? Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% par rapport à 1990 d’ici à 2030 – soit moins que le nouvel objectif national, il faudrait investir 40 milliards d’euros dans la rénovation énergétique du parc scolaire avant cette même échéance, a estimé l’ingénieur François Demarcq, auteur d’un rapport sur le sujet réalisé en 2020 à la demande du gouvernement.