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La France lance un nouveau programme pour recenser la diversité biologique marine et mieux la protéger

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Gènial. Bap­tisé « ATLASea », un pro­gramme de recherche va recenser la diver­sité biologique marine dans les eaux français­es de quelque 4 500 espèces à des fins sci­en­tifiques, indus­trielles et médi­cales.

Avec ses ter­ri­toires ultra­marins, la France compte le deux­ième plus vaste espace mar­itime au monde et 12 000 espèces marines recen­sées. Mais que sait-on vrai­ment de ces dernières ? Doté d’un bud­get de 41 mil­lions d’euros sur huit ans, un nou­veau pro­gramme de recherche nom­mé ATLASea per­me­t­tra d’en iden­ti­fi­er les fonc­tions biologiques d’intérêt sci­en­tifique, indus­triel ou médi­cal. Il sera piloté par le Cen­tre nation­al de la recherche sci­en­tifique (CNRS) et le Com­mis­sari­at à l’én­ergie atom­ique et aux éner­gies alter­na­tives (CEA) qui admin­istre le Géno­scope — le cen­tre nation­al de séquençage.

À par­tir de 2023, 4 500 espèces seront ain­si prélevées sur le lit­toral français et en mer, pour que leur génome soit fine­ment étudié. « Son séquençage per­met de retrac­er l’évolution des proces­sus biologiques, mais aus­si de con­naître l’information géné­tique d’un indi­vidu, d’examiner le fonc­tion­nement de ses cel­lules et la répar­ti­tion de ses gènes », explique Hugues Roest Crol­lius, directeur du pro­gramme pour le CNRS. 70 mil­lions de gènes pour­raient ain­si être référencés.

Un plongeur observe la bio­di­ver­sité d’un tombant, dans le goulet de Brest (Le Min­gant). Au pre­mier plan, une éponge clione. © Olivi­er Dugornay/Ifremer

Ces infor­ma­tions seront ensuite stock­ées dans des bases de don­nées acces­si­bles à la com­mu­nauté inter­na­tionale, comme le Earth BioGenome Project. En la matière, « les Français sont peu présents au sein de ces actions. C’est pourquoi, le pro­gramme ATLASea veut réin­té­gr­er la France dans ce paysage inter­na­tion­al et main­tenir l’acquisition d’un savoir-faire sur le séquençage et son exploita­tion », détaille encore le chercheur.

Si l’exploitation répond d’abord à des motifs économiques dans le cadre du plan d’investissement France 2030 et trou­vera des appli­ca­tions dans le domaine de la médecine, la cos­mé­tique ou l’agriculture, elle pour­ra égale­ment être utile à la pro­tec­tion des espèces. En effet, con­naître leur diver­sité géné­tique doit per­me­t­tre de sur­veiller celles qui sont men­acées. « Sou­vent, avant de voir dis­paraître une espèce, on s’aperçoit qu’elle est en dan­ger du fait de cette diminu­tion » géné­tique qui la frag­ilise, a indiqué à l’AFP Patrick Winck­er, codi­recteur d’ATLASea. Un défi de taille alors que les activ­ités humaines, comme la sur­pêche, dévas­tent les espèces.