Chose promise, chose due. Mardi soir, les activistes de Greenpeace France ont mis un terme à leur action visant à dénoncer les liens commerciaux de la France avec la Russie et ont restitué la statue de cire d’Emmanuel Macron qu’elles et ils avaient dérobée la veille au musée Grévin.
Avant de la rendre, les militant·es l’ont exposée devant le siège d’EDF à Paris, aux alentours de 23h20, derrière une banderole «Poutine – Macron : alliés radioactifs». Puis, elles et ils l’ont «remise en sécurité dans sa boîte de transport», et ont prévenu la direction du musée Grévin afin qu’elle puisse «la récupérer», détaille l’ONG.

Lundi vers 10h30, trois militant·es s’étaient introduit·es dans ce musée célèbre pour ses statues de personnalités et avaient déroulé une banderole «Business is business» devant l’effigie de cire d’Emmanuel Macron, avant de subtiliser l’œuvre – d’une valeur estimée à 40 000 euros.
Et, dans le courant de l’après-midi, une quinzaines d’activistes s’étaient rendu·es avec la statue devant l’ambassade de Russie à Paris, afin de mettre en scène ce faux Emmanuel Macron derrière trois panneaux : «Uranium», «Gaz» et «Engrais chimique».
L’ONG avait expliqué : «Tant qu’il n’aura pas fait rompre les contrats français avec la Russie et impulsé une transition écologique ambitieuse et pérenne à l’échelle européenne, nous estimons qu’[Emmanuel Macron] ne mérite pas d’être exposé.»
Lundi, contactée par Vert, Mary Chevallier, de Greenpeace France, avait assuré qu’il ne s’agissait que «d’un emprunt», et non d’un vol.
Le «double discours» du chef de l’État
Le choix du siège d’EDF comme lieu de restitution n’est pas anodin. «EDF et sa filiale Framatome figurent parmi les principaux opérateurs français encore engagés dans des relations commerciales avec la Russie», explique l’ONG. La date n’a pas non plus été choisie au hasard : «Demain, le Mikhail Dudin, un cargo russe en charge du transport d’uranium, accostera à nouveau à Dunkerque.»
Au terme de deux jours d’actions rocambolesques, Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, a déclaré : «Après avoir mis sa statue dans le débat public, nous appelons désormais le véritable chef de l’État à assumer ses responsabilités et à couper immédiatement ces liens toxiques [avec la Russie, NDLR].»
D’après lui, Emmanuel Macron tient un «double discours», avec d’un côté «un soutien affiché à l’Ukraine», et de l’autre «des contrats avec la Russie [qui] perdurent, notamment dans le nucléaire, le gaz fossile et les engrais chimiques.»