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Greenpeace obtient le droit d’en savoir plus sur les liens entre le Louvre et TotalEnergies

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Lou­vre boîte. Green­peace voit d’un mau­vais œil le mécé­nat de la major pétrolière sur le mythique musée français. L’ONG a obtenu du juge admin­is­tratif l’au­tori­sa­tion de con­naître le détail de leurs parte­nar­i­ats.

« Cet avis de la CADA [Com­mis­sion d’accès aux doc­u­ments admin­is­trat­ifs] vient rap­pel­er au Lou­vre qu’il doit, comme toute insti­tu­tion publique, se pli­er aux règles de trans­parence. On avance ! », s’est réjouie Edi­na Ifticène, chargée de cam­pagne Pét­role à Green­peace, dans un com­mu­niqué. L’ONG a obtenu la divul­ga­tion des parte­nar­i­ats passés entre le musée du Lou­vre et la Fon­da­tion Total­En­er­gies, ain­si que la liste des mem­bres du Cer­cle Lou­vre Entre­pris­es et le mon­tant de leur coti­sa­tion.

En octo­bre, des activistes de Green­peace avaient creusé un faux puits de pét­role devant le musée, arbo­rant des mes­sages tels que « Total crim­inel, le Lou­vre com­plice ». © Anne-Chris­tine Pou­joulat / AFP

Green­peace se bat depuis juil­let 2021 pour con­naître le détail des liens financiers qui unis­sent Total­En­er­gies et le célèbre musée depuis « plus de vingt ans ». Selon elle, le par­al­lèle entre le con­tenu de cer­taines expo­si­tions et des con­trats obtenus par Total­En­er­gies est trou­blant. En clair, la major pétrolière se servi­rait d’ex­po­si­tions présen­tées au Lou­vre pour pra­ti­quer une diplo­matie cul­turelle avec les pays qu’elle souhaite séduire.

L’ONG cite l’ex­em­ple de l’exposition « Routes d’Arabie » de 2010, financée par Total­En­er­gies et son homo­logue saou­di­en Aram­co. Celle-ci fut présen­tée au moment où les deux entre­pris­es final­i­saient leur pro­jet de con­struc­tion d’une raf­finer­ie géante en Ara­bie saou­dite. De même, l’ex­po­si­tion « Lou­vre à Téhéran » a été présen­tée en 2018, année où le géant pétroli­er sig­nait un accord d’exploitation de gaz fos­sile avec l’Iran.

Les deman­des répétées de Green­peace pour élu­cider ces liens se sont tou­jours heurtées au silence du musée du Lou­vre. C’est pourquoi l’ONG avait saisi en décem­bre le tri­bunal admin­is­tratif de Paris (Vert), qui vient de lui don­ner rai­son.