Greenpeace bloque un entrepôt de soja pour dénoncer la déforestation importée

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Nour­ri­t­ures funestes. L’ONG bloque depuis ce matin un entre­pôt de soja dans le port de Saint-Nazaire (Loire Atlan­tique) pour dénon­cer la déforesta­tion importée et l’i­n­ac­tion coupable du gou­verne­ment.

La cible des dix activistes de Green­peace n’a pas été choisie au hasard puisque le port de Saint-Nazaire est le pre­mier port d’im­por­ta­tion de soja en France, prin­ci­pale­ment orig­i­naire du Brésil. Or, l’Hexa­gone importe ces marchan­dis­es « sans aucune garantie ou traça­bil­ité suff­isante » alors que « la cul­ture du soja est l’une des caus­es majeures de la déforesta­tion et de la destruc­tion d’écosystèmes pré­cieux en Amérique latine », rap­pelle Green­peace dans un com­mu­niqué.

Les activistes dénon­cent en par­ti­c­uli­er l’in­ef­fi­cac­ité de la Stratégie nationale de lutte con­tre la déforesta­tion importée (SNDI) adop­tée en 2018. « Sa mise en œuvre est un échec car le gou­verne­ment refuse de pren­dre des mesures juridique­ment con­traig­nantes et préfère miser, en dépit des leçons tirées ces dernières années, sur le bon-vouloir des entre­pris­es », pré­cise Green­peace.

Les activistes se sont enchaîné·es aux grilles de l’en­tre­pôt et blo­qué le tapis roulant sur lequel sont achem­inées les car­gaisons. © Sid­ney Léa Le Bour / Green­peace

Selon les douanes français­es, entre soix­ante et soix­ante-dix car­gos chargés de soja accos­tent en France chaque année. Cela représente en 2019, 3,8 mil­lions de tonnes de marchan­dis­es, dont 2,1 mil­lions de tonnes vien­nent du Brésil. Env­i­ron 90% de ces impor­ta­tions sont des­tinées à l’al­i­men­ta­tion ani­male, sous forme de tourteaux de soja. Et bien que ces impor­ta­tions aient dimin­ué au cours des vingt dernières années grâce au développe­ment d’al­ter­na­tives nationales, les impor­ta­tions de tourteaux sont repar­ties en hausse de 9% en 2019, pointe un rap­port min­istériel.

Par­al­lèle­ment, la déforesta­tion en Ama­zonie brésili­enne atteint sans cesse de nou­veaux records. En 2019, 3,9 mil­lions d’hectares ont été per­dus, soit près de qua­tre fois plus qu’en 2017 et 2018 et une étude vient de démon­tr­er que l’A­ma­zonie Brésili­enne émet désor­mais plus de car­bone qu’elle n’en absorbe (Vert).