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G7 : les grandes puissances mondiales s’engagent vers la fin des fossiles

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G7 faire un peu mieux ? Les min­istres du cli­mat et de l’énergie des mem­bres du G7 (groupe qui réu­nit sept des plus grandes puis­sances mon­di­ales, sans la Chine) se sont engagé·es à décar­bon­er leur secteur élec­trique à hori­zon 2035 et à met­tre fin au sub­ven­tion­nement des éner­gies fos­siles à l’étranger d’ici à la fin de l’année 2022.

Jusqu’à présent, les pays mem­bres du G7 (Alle­magne, Cana­da, États-Unis, France, Ital­ie, Japon et Roy­aume-Uni) n’avaient jamais pris de tels engage­ments con­joints. Jeu­di et ven­dre­di derniers, à quelques semaines du prochain som­met du Groupe des sept, qui se tien­dra fin juin en Alle­magne, les min­istres du cli­mat et de l’énergie des sept puis­sances se sont retrouvé·es à Berlin pour s’attaquer à la « triple crise glob­ale du change­ment cli­ma­tique, de l’effondrement de la bio­di­ver­sité et de la pol­lu­tion », recon­nais­sant que ces défis sont « inex­tri­ca­ble­ment liés » et qu’ils se « ren­for­cent mutuelle­ment ».

Les négo­ci­a­tions ont abouti à une déc­la­ra­tion com­mune dans laque­lle les pays s’engagent à attein­dre un « secteur élec­trique majori­taire­ment décar­boné d’ici à 2035 ». Un défi qui pour­rait être relevé grâce au développe­ment mas­sif des éner­gies renou­ve­lables et le sou­tien à une « sor­tie accélérée du char­bon », source de pro­duc­tion d’électricité la plus émet­trice de CO2. Si aucune date n’est offi­cielle­ment avancée pour la fin du char­bon, « en pra­tique, cela veut dire que les pays doivent en sor­tir d’ici à 2030 au plus tard », estime Luca Berga­m­aschi, directeur du think tank ital­ien ECCO.

« C’est une avancée con­sid­érable et un sig­nal clair en faveur des renou­ve­lables et de l’efficacité énergé­tique », juge David Ryfisch, respon­s­able des poli­tiques cli­ma­tiques inter­na­tionales pour l’ONG Ger­man­watch. Pour l’expert, il fau­dra toute­fois être vig­i­lant à la con­créti­sa­tion de ses promess­es lors du som­met du G7, en présence des chef·fes d’État.

Tout en salu­ant cette annonce, François Gemenne, spé­cial­iste de la géopoli­tique du cli­mat et auteur prin­ci­pal du dernier rap­port du Giec, souligne l’angle mort de l’électrification et de la sor­tie des éner­gies fos­siles dans les pays émer­gents (France info) : « En réal­ité, la grande ques­tion de la décar­bon­a­tion du secteur élec­trique va surtout se pos­er en Inde, en Indonésie, en Égypte ou au Mex­ique », con­sid­ère le chercheur. Les pays du Groupe des sept sont respon­s­ables de plus d’un quart des émis­sions mon­di­ales de gaz à effet de serre.

Autre engage­ment notable : les min­istres du cli­mat et de l’énergie se sont engagé·es à cess­er d’i­ci à la fin de l’année 2022 les finance­ments publics des pro­jets d’énergies fos­siles à l’étranger, lorsqu’ils sont dévelop­pés sans tech­nique de cap­ture du car­bone — une dernière men­tion qui laisse toute­fois la porte ouverte au sou­tien de futurs pro­jets. À l’occasion de la COP26 à Glas­gow (Écosse), une quar­an­taine de pays et d’institutions avaient déjà pris cet engage­ment (Le Monde), mais le Japon était le dernier pays du G7 à blo­quer sur cette ques­tion. En effet, l’archipel est forte­ment dépen­dant des éner­gies fos­siles — en 2019, plus de 70 % de son élec­tric­ité était d’origine fos­sile (Con­nais­sance des éner­gies).