Ma Prime rénov’, ce dispositif d’aide à la rénovation thermique des logements, sera finalement suspendu au 1er janvier 2026, a confirmé dimanche le ministre du Logement Vincent Jeanbrun. Le Parlement a échoué à trouver un compromis sur le budget de l’année 2026, et «pas de budget, pas de guichet», a déclaré le ministre sur France 3. «On espérait pouvoir redémarrer sur les chapeaux de roues en janvier, en ayant bien dimensionné tout le dispositif, mais effectivement avec une loi spéciale, ça ne sera pas possible, donc on ne pourra pas rouvrir le guichet», a-t-il ajouté.

Cette «loi spéciale», qui doit être présentée ce lundi en conseil des ministres avant d’être adoptée par le Parlement dans les prochains jours, permet d’assurer la continuité des services de l’État d’une année sur l’autre, lorsqu’un budget n’a pas été voté. Mais elle reste relativement limitante : «En fait la loi spéciale, ce n’est pas un budget, c’est une espèce de rustine qui permet de ne pas tout bloquer, mais qui en revanche, bloque toute dépense non contractuelle», a expliqué le ministre. «Sans budget, on ne pourra pas décaisser l’argent», a-t-il ajouté.
«On ne va pas ouvrir un guichet en disant “déposez vos dossiers et puis on vous dira dans deux mois, dans trois mois si on est capable de les financer ou pas”. Ça n’aurait pas de sens», poursuit-il. Dans ce contexte, Vincent Jeanbrun a appelé à adopter un budget «le plus rapidement possible».
Des règles durcies après l’été
Instauré en 2020, le dispositif Ma prime rénov’ a été suspendu plusieurs semaines début 2025, puis partiellement pendant l’été, en raison d’un trop grand nombre de demandes. Il a redémarré le 30 septembre dernier avec des critères d’éligibilité durcis. Seuls les logements prioritaires, c’est-à-dire classés E, F ou G au Diagnostic de performance énergétique (le fameux DPE), sont aujourd’hui éligibles. Les ménages modestes et très modestes – déterminés par des critères de revenus, du nombre de personnes dans le foyer et la région d’habitation – sont les premiers à en bénéficier. Et un quota maximum a été fixé à 13 000 dossiers jusqu’à fin décembre.
Les aides sont également moins généreuses afin d’éviter les effets d’aubaine – l’attribution d’une aide à des ménages qui auraient pu rénover leur bien sans celle-ci – et pour dépenser moins d’argent public par dossier. Les remboursements sont plafonnés à 30 000 euros pour un gain de deux classes énergétiques (un bien qui passe d’un DPE F à un DPE D, par exemple) et à 40 000 euros pour trois classes ou plus. Avant l’été, ils pouvaient atteindre 70 000 euros.