Facebook laisse la désinformation climatique se propager

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Fléau social. Le réseau aux 2,8 mil­liards d’abon­nés fait mon­tre d’une nég­li­gence coupable face à la prop­a­ga­tion des con­tre-vérités sur le change­ment cli­ma­tique

A force de bad buzz à répéti­tion, le géant des réseaux soci­aux a récem­ment ren­for­cé sa poli­tique de lutte con­tre la pub­li­ca­tion de con­tenus men­songers et/ou manip­u­la­teurs sur sa plate­forme. La chas­se aux fake news reste pour­tant incroy­able­ment défail­lante dès lors qu’il s’ag­it du cli­mat, pointe le nou­veau rap­port de l’as­so­ci­a­tion bri­tan­nique Stop Fund­ing Heat.

En résumé, Face­book ne fait rien ou presque con­tre la « dés­in­for­ma­tion cli­ma­tique », ce que Stop Fund­ing Heat définit comme la pub­li­ca­tion d’in­for­ma­tions inten­tion­nelle­ment fauss­es ou trompeuses à pro­pos du change­ment cli­ma­tique ou de ses caus­es. La notion n’ap­pa­raît même pas dans les règles offi­cielles d’u­til­i­sa­tion du réseau. L’examen mené par Stop Fund­ing Heat révèle que les algo­rithmes cen­sés con­trôler la prop­a­ga­tion de fake news ne détectent pas celles rel­a­tives au change­ment cli­ma­tique. Pire, les auteurs du rap­port ont pu con­stater la dif­fu­sion de pub­lic­ités cli­ma­to-scep­tiques sur les pages anglo­phones du réseau.

Stop Fund­ing Heat a lancé une péti­tion en ligne pour deman­der à Face­book de s’en­gager. © Stop Fund­ing Heat

Les solu­tions mis­es en place par Face­book, comme la véri­fi­ca­tion des faits par des tiers ou la créa­tion, en sep­tem­bre 2020, d’un cen­tre d’in­for­ma­tion sur le change­ment cli­ma­tique sont loin d’être à la hau­teur. Le réseau pub­lie en moyenne six fact-checks (infor­ma­tions véri­fiées) sur le cli­mat par mois alors que ses util­isa­teurs parta­gent 4,75 mil­liards d’ar­ti­cles chaque jour. Le cen­tre d’in­for­ma­tion sur le change­ment cli­ma­tique n’a été déployé que dans 16 pays, dont la France, mais le con­tenu y est claire­ment insuff­isant.

Pour Stop Fund­ing Heat, il y a urgence à ce que Face­book s’ac­tive sur le sujet car la dés­in­for­ma­tion cli­ma­tique a toutes les chances de s’aggraver à l’ap­proche de la vingt-six­ième con­férence annuelle de l’ONU sur le cli­mat (COP26) qui se tien­dra en novem­bre prochain à Glas­gow.