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Et si l’on redirigeait les dépenses militaires vers les urgences planétaires ?

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S’armer pour le cli­mat. Plus de 50 lauréat·es du prix Nobel pro­posent à tous les États du monde de réduire leurs dépens­es mil­i­taires de 2 % par an pour lut­ter con­tre le réchauf­fe­ment cli­ma­tique et les pandémies.

Physicien·nes, chimistes, médecins… Réuni·es au sein du col­lec­tif Glob­al Peace Div­i­dend, ces récip­i­endaires d’un prix Nobel font le con­stat que les dépens­es mil­i­taires mon­di­ales ont con­tin­ué d’aug­menter en 2020 pour attein­dre le mon­tant record de 1 981 mil­liards de dol­lars (Stock­holm inter­na­tion­al peace research insti­tute). Pen­dant ce temps-là, 98 mil­lions de per­son­nes étaient directe­ment touchées par des tem­pêtes, des inon­da­tions et d’autres cat­a­stro­phes cli­ma­tiques, qui ont engen­dré des dégâts à hau­teur de 171,3 mil­liards de dol­lars (UNDRR). Au cours de la même année, deux mil­lions de per­son­nes sont mortes du Covid-19 et au moins 97 mil­lions d’autres sont tombées dans la pau­vreté (Banque mon­di­ale).

Comme une large part de l’Amérique cen­trale, la côte nord-est du Nicaragua a été bal­ayée par la tem­pête Eta en novem­bre 2020, provo­quant la sub­mer­sion de nom­breux vil­lages. © Union européenne

« Notre mai­son brûle, et nous con­stru­isons des sous-marins nucléaires et des mis­siles hyper­son­iques », écrivent ain­si le physi­cien Mat­teo Smer­lak et pro­fesseur de physique et de philoso­phie Car­lo Rov­el­li, coor­di­na­teurs de Glob­al Peace Div­i­dend, dans une tri­bune tout juste pub­liée dans Libéra­tion. Pour eux et l’ensem­ble des sig­nataires de l’ap­pel ren­du pub­lic le mois dernier, il faut « bris­er le cer­cle vicieux de la course aux arme­ments ». Pour ce faire, elles et ils ten­tent de con­va­in­cre tous les pays du monde de réduire leurs dépens­es mil­i­taires de 2 % par an pen­dant au moins cinq ans.

Ces prix Nobel ont une petite idée de ce à quoi cet argent pour­rait servir : la moitié de la somme économisée pour­rait être mise à la dis­po­si­tion des gou­verne­ments nationaux, tan­dis que l’autre moitié pour­rait abon­der un fonds glob­al sous l’égide de l’ONU dédié à la lutte con­tre les urgences plané­taires. Soit plus de 1 000 mil­liards d’eu­ros sur cinq ans pour lut­ter con­tre les pandémies… ou le réchauf­fe­ment cli­ma­tique.