Des airs de prairies. Cette année, de petites fleurs violettes ont parsemé le sol du désert d’Atacama, dans le nord du Chili. Un phénomène qui survient naturellement tous les cinq à sept ans, entre août et novembre, en fonction des conditions climatiques.
En 2021, de précieuses précipitations auront eu raison de ce sol parmi les plus secs du monde. Celui-ci renferme de nombreuses graines capables de survivre pendant plusieurs années sans eau.
Mais alors que la floraison attire à chaque fois de nombreux·ses touristes, le gouvernement de la région d’Atacama a annoncé le mois dernier qu’il souhaitait lancer un projet pilote d’irrigation pour reproduire artificiellement le phénomène chaque année (Ministère de l’agriculture d’Atacama). De nombreux·ses scientifiques et ONG de défense de l’environnement s’inquiètent de cette absurdité écologique. « Arroser le désert va déstabiliser l’écosystème en favorisant les espèces invasives. Il s’agit d’un équilibre fragile, où coexistent des centaines d’espèces végétales, des micro-organismes, des champignons, des animaux… Ajoutez à cela le piétinement de milliers de touristes », a expliqué à l’AFP Alejandra Troncoso, chercheuse en biologie à l’Université de La Serena, au Chili (Libération).
Pour le généticien Andrés Zurita, de l’Institut chilien de recherche agricole universitaire, les fleurs de l’Atacama doivent surtout être protégées car elles pourraient permettre de comprendre comment adapter certaines cultures au changement climatique. « Ces fleurs sont un laboratoire naturel », a-t-il déclaré à France 2.