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En image : le désert d’Atacama en fleurs, un phénomène bientôt artificiel ?

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Des airs de prairies. Cette année, de petites fleurs vio­lettes ont parsemé le sol du désert d’At­a­ca­ma, dans le nord du Chili. Un phénomène qui survient naturelle­ment tous les cinq à sept ans, entre août et novem­bre, en fonc­tion des con­di­tions cli­ma­tiques.

En 2021, de pré­cieuses pré­cip­i­ta­tions auront eu rai­son de ce sol par­mi les plus secs du monde. Celui-ci ren­ferme de nom­breuses graines capa­bles de sur­vivre pen­dant plusieurs années sans eau.

Le 14 octo­bre à Copi­apo, com­mune située dans le désert d’At­a­ca­ma © Mar­tin Ber­net­ti / AFP

Mais alors que la flo­rai­son attire à chaque fois de nombreux·ses touristes, le gou­verne­ment de la région d’At­a­ca­ma a annon­cé le mois dernier qu’il souhaitait lancer un pro­jet pilote d’ir­ri­ga­tion pour repro­duire arti­fi­cielle­ment le phénomène chaque année (Min­istère de l’a­gri­cul­ture d’At­a­ca­ma). De nombreux·ses sci­en­tifiques et ONG de défense de l’en­vi­ron­nement s’in­quiè­tent de cette absur­dité écologique. « Arroser le désert va désta­bilis­er l’écosystème en favorisant les espèces inva­sives. Il s’agit d’un équili­bre frag­ile, où coex­is­tent des cen­taines d’espèces végé­tales, des micro-organ­ismes, des champignons, des ani­maux… Ajoutez à cela le piétine­ment de mil­liers de touristes », a expliqué à l’AFP Ale­jan­dra Tron­coso, chercheuse en biolo­gie à l’Université de La Ser­e­na, au Chili (Libéra­tion).

Pour le généti­cien Andrés Zuri­ta, de l’In­sti­tut chilien de recherche agri­cole uni­ver­si­taire, les fleurs de l’At­a­ca­ma doivent surtout être pro­tégées car elles pour­raient per­me­t­tre de com­pren­dre com­ment adapter cer­taines cul­tures au change­ment cli­ma­tique. « Ces fleurs sont un laboratoire naturel », a‑t-il déclaré à France 2.