Dopé par la 5G, le bilan carbone du numérique explose

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Pas gégé, la 5G. A moins de frein­er la crois­sance expo­nen­tielle de l’in­ter­net mobile, son empreinte sera incom­pat­i­ble avec la baisse des émis­sions de CO2, alerte le Shift Project.

Le numérique représente déjà 3,5% des émis­sions mon­di­ales de gaz à effet de serre. Un chiffre qui devrait dou­bler d’i­ci 2025, en dépit des pro­grès tech­niques et du recours aux éner­gies renou­ve­lables, prédit le think tank dans une nou­velle étude, présen­tée mar­di. Prin­ci­pal coupable, l’ex­plo­sion de l’in­ter­net mobile. « Déployée en masse, la 5G va aug­menter l’im­pact du numérique lors de l’u­til­i­sa­tion et de la pro­duc­tion d’équipements » expliquent les auteur·rice·s.

Une antenne télé­phonique © Mike Mozart

Par­mi les prob­lèmes soulevés : la cinquième généra­tion de réseau mobile (5G) pousse au renou­velle­ment des équipements, elle génère une hausse de la con­som­ma­tion de don­nées mobiles (+60% par an) et elle encour­age le développe­ment de nou­veaux usages, comme « l’in­ter­net des objets » — l’in­ter­con­nex­ion tou­jours plus grande entre des objets et le web. Des véhicules autonomes aux vête­ments intel­li­gents, ils seront 30 mil­liards d’i­ci cinq ans. Une « pro­liféra­tion d’équipements con­nec­tés du quo­ti­di­en qui se pro­duit […] essen­tielle­ment au sein des pays dévelop­pés ».

Pour le Shift Project, le déploiement de la 5G — encore en cours — est l’oc­ca­sion de remet­tre un peu de poli­tique dans le développe­ment tech­nique. Le think tank pro­pose d’en quan­ti­fi­er les impacts, de définir les usages indis­pens­ables (tels que la médecine à dis­tance) et de met­tre en place une gou­ver­nance pour lui fix­er des con­traintes écologiques. A défaut, l’op­por­tu­nité ne se représen­tera pas avant 2030, année estimée du pas­sage à la 6G.