Pas gégé, la 5G. A moins de freiner la croissance exponentielle de l’internet mobile, son empreinte sera incompatible avec la baisse des émissions de CO2, alerte le Shift Project.
Le numérique représente déjà 3,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Un chiffre qui devrait doubler d’ici 2025, en dépit des progrès techniques et du recours aux énergies renouvelables, prédit le think tank dans une nouvelle étude, présentée mardi. Principal coupable, l’explosion de l’internet mobile. « Déployée en masse, la 5G va augmenter l’impact du numérique lors de l’utilisation et de la production d’équipements » expliquent les auteur·rice·s.
Parmi les problèmes soulevés : la cinquième génération de réseau mobile (5G) pousse au renouvellement des équipements, elle génère une hausse de la consommation de données mobiles (+60% par an) et elle encourage le développement de nouveaux usages, comme « l’internet des objets » – l’interconnexion toujours plus grande entre des objets et le web. Des véhicules autonomes aux vêtements intelligents, ils seront 30 milliards d’ici cinq ans. Une « prolifération d’équipements connectés du quotidien qui se produit […] essentiellement au sein des pays développés ».
Pour le Shift Project, le déploiement de la 5G – encore en cours – est l’occasion de remettre un peu de politique dans le développement technique. Le think tank propose d’en quantifier les impacts, de définir les usages indispensables (tels que la médecine à distance) et de mettre en place une gouvernance pour lui fixer des contraintes écologiques. A défaut, l’opportunité ne se représentera pas avant 2030, année estimée du passage à la 6G.