Des élèves de la haute fonction publique réclament d’être formés à la transition écologique

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Une école buis­son­nière ? Dans une tri­bune pub­liée mar­di dans le Monde, 138 élèves du futur Insti­tut nation­al du ser­vice pub­lic (INSP) récla­ment une refonte « en pro­fondeur » de leur cur­sus pour que celui-ci intè­gre les enjeux cli­ma­tiques.

« Les con­séquences des change­ments cli­ma­tiques et des pertes de bio­di­ver­sité com­pro­met­tent dès à présent, de manière irréversible, notre capac­ité à assumer demain les mis­sions du ser­vice pub­lic ». Les mots des actuels élèves de l’Ecole nationale d’ad­min­is­tra­tion (ENA), qui sera rem­placée par l’IN­SP en jan­vi­er 2022, sont cinglants.

Dans leur let­tre ouverte, elles et ils s’es­ti­ment « insuff­isam­ment com­pé­tents et trop peu armés pour con­duire la tran­si­tion écologique sur le ter­rain ». Ces futurs cadres de la fonc­tion publique récla­ment d’être « très solide­ment for­més aux ques­tions tech­niques, sociales et éthiques de cette tran­si­tion », alors que leur cur­sus actuel ne con­sacre qu’une ving­taine d’heures à ces sujets.

Les péti­tion­naires for­mu­lent égale­ment un souhait qui touche au cœur du fonc­tion­nement de l’actuelle ENA : « la haute fonc­tion publique se doit de réaf­firmer son rôle de con­seiller et non de cour­tisan. Loin de l’application de solu­tions toutes faites, nos for­ma­tions doivent cul­tiv­er notre capac­ité à la con­tro­verse et au doute ain­si que notre esprit cri­tique, notam­ment grâce à un lien con­sid­érable­ment ren­for­cé avec le monde de la recherche ».

Enfin, les étudiant·e·s deman­dent à leurs futurs employeurs que les propo­si­tions de poste en sor­tie d’école, puis tout au long de leur car­rière, explici­tent la manière dont leurs fonc­tions par­ticiper­ont à attein­dre les engage­ments cli­ma­tiques de la France.