À l’isolement. Depuis plusieurs semaines, les activistes d’« Insulate Britain » mènent une vaste campagne de désobéissance civile pour réclamer du gouvernement l’isolation des logements britanniques.
Armé·e·s de banderoles et de gilets réfléchissants, elles et ils envahissent les routes pour bloquer le trafic, créer un maximum de grabuge et obtenir l’attention du gouvernement de Boris Johnson. Ses membres exigent que celui-ci « se mette au boulot pour isoler tous les logements britanniques » d’ici 2030. Une mesure qui permettrait de répondre à la montée des prix de l’énergie qui frappe les plus pauvres, et de réduire les émissions de CO2 liées au chauffage. La campagne insiste sur la priorité à donner aux logements sociaux, rappelant au gouvernement sa promesse de financer leur isolation d’ici 2025.
Les méthodes d’Insulate Britain divisent largement, Outre-Manche. Leurs interventions font naître des scènes de violence dans les rues, avec des militant·e·s tiré·e·s sur la route par des conducteur·rice·s frustré·e·s de ne pouvoir emmener leurs enfants à l’école, aller au travail ou à un entretien. Au point que les activistes ont été taxé·e·s d’« éco-extrémistes » ou d’« élitistes » par les uns, voire de « hippies irresponsables » par le Premier ministre.
Vendredi, dans une lettre adressée à Boris Johnson, Insulate Britain a annoncé la suspension de ses blocages jusqu’au 25 octobre – quelques jours avant l’ouverture de la COP26 – le temps que le Premier ministre fasse des annonces en leur sens. « Au vu du discours que vous avez prononcé [à l’ONU le 22 septembre] dans lequel vous avez reconnu que “Nous approchons de ce tournant critique — dans moins de deux mois — où nous devons montrer que nous sommes capables d’apprendre et de mûrir, et d’assumer enfin la responsabilité de la destruction que nous infligeons […]”, nous vous demandons d’utiliser ce temps pour envoyer un signal garantissant que vous croyez en ce que vous dites. » (LBC — en anglais).
Pour arriver en position de force à la COP26, le gouvernement britannique s’est fixé les objectifs climatiques les plus ambitieux du monde : ‑78% d’émissions de CO2 d’ici 2035, par rapport à 1990. Or, à deux semaines de l’événement, il n’a toujours pas publié la feuille de route qui doit permettre d’y parvenir.