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De plus en plus de Français sont touchés par la « précarité mobilité »

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Caisse qu’on fait ? En pleine envolée des prix à la pompe, la Fondation pour la nature et l’homme (FNH) et Wimoov lèvent le voile sur la précarité en matière de mobilité, qui touche déjà un·e Français·e sur cinq. Si rien ne change, préviennent-ils, le piège se refermera sur ceux qui n’ont ni alternative à la voiture, ni les moyens de passer à l’électrique.

Le règne de la voiture particulière, autrefois synonyme de liberté, est devenu un cauchemar pour de nombreuses personnes. Le récent baromètre des mobilités du quotidien réalisé par la FNH et Wimoov (entreprise spécialisée dans la mobilité des publics fragiles) révèle que 13,3 millions de Français·es sont déjà dans une situation d’insécurité, voire de renoncement à la mobilité, pour un quart d’entre eux. Ce phénomène massif recouvre des réalités diverses, mais qui se cumulent souvent. FNH et Wimoov estiment ainsi que neuf millions de personnes connaissent au moins l’un de ces phénomènes : la « précarité carburant » (une part excessive du carburant dans leur budget modeste) ; la « vulnérabilité mobilité » (longues distances domicile-travail, véhicules vieillissant) et/ou une totale dépendance à la voiture.

Un·e Français·e sur cinq se trouve en situation de précarité en matière de mobilité, qu’elle ou il possède au moins un moyen de transport (neuf millions de personnes) ou ne dispose d’aucun équipement individuel (4,3 millions). © FNH et Wimoov

À cela s’ajoutent 4,3 millions de Français·es (soit 8,5 % de la population de plus de 18 ans) qui n’ont aucun équipement individuel ou abonnement à un service de transport collectif. Parmi ces personnes en voie d’exclusion : les foyers gagnant moins de 1 500 euros nets mensuels sont particulièrement représentés (16 % d’entre eux), ainsi que les demandeur·ses d’emploi (18 % d’entre elles et eux) et les non-diplômé·es (20 %).

FNH et Wimoov ajoutent que 5,3 millions de Français·es (10,5 % de la population de plus de 18 ans) se disent dépendant·es à la voiture individuelle. Si cette catégorie n’est pas classiquement considérée comme « précaire », la hausse vertigineuse des prix à la pompe pourrait la faire basculer. Les deux organismes interpellent notamment sur la situation des ouvrier·es, dont les emplois sont souvent situés en périphérie des zones urbaines et qui se déclarent dépendant·es de la voiture individuelle à 56 %.

Dans ce contexte, FNH et Wimoov pointent du doigt l’échec des politiques publiques de transport pour régler cette problématique sociale, mais aussi réduire les émissions du secteur, qui reste le premier émetteur de CO2 en France (31 % des émissions nationales sont liées au transport, 16 % pour les seules voitures particulières). Les deux organismes mettent en cause, par exemple, le manque d’infrastructures cyclables hors des grandes agglomérations, la politique ferroviaire privilégiant les lignes à grandes vitesses (LGV), qui profitent avant tout aux plus aisé·es, ou encore le défaut d’accessibilité aux voitures électriques pour les classes moyennes et précaires. À quelques jours de l’élection présidentielle, les auteur·rices appellent le ou la prochain·e locataire de l’Élysée à lancer rapidement un grand plan d’accompagnement vers la mobilité durable pour le plus grand nombre.

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