Dans les eaux arctiques, le vivant victime de nos vêtements

  • Par

Machines à souiller. Le net­toy­age de nos vête­ments syn­thé­tiques génère une impor­tante pol­lu­tion plas­tique et nuit à la vie marine dans les eaux de l’Arc­tique. 

Pour s’en con­va­in­cre, des sci­en­tifiques ont réal­isé des prélève­ments en près de cent points de la région polaire et à dif­férentes pro­fondeurs. Comme elles et ils l’ont révélé dans une étude, pub­liée mar­di dans Nature, du plas­tique a été trou­vé dans 96 de leurs 97 échan­til­lons ; 40 par­tic­ules par mètre cube en moyenne. Plus de 92% des microplas­tiques étaient des fibres, dont 73% étaient faites de poly­ester. Ces dernières étaient de tailles et de couleurs com­pa­ra­bles aux fibres qui com­posent nos vête­ments. 

Lorsque nous pas­sons nos habits syn­thé­tiques en machine, une par­tie des fibres qui les con­stituent est évac­uée avec l’eau de lavage et se retrou­ve dans les océans. Con­traire­ment à d’autres plas­tiques qui restent en sur­face ou som­brent, la flot­ta­bil­ité du poly­ester est nulle : c’est-à-dire que celui-ci est en ape­san­teur dans l’eau et demeure longtemps au même niveau de pro­fondeur.

La plu­part des prélève­ments ont été réal­isés entre 3 et 8 mètres de pro­fondeur, une zone où la vie marine est riche et où l’on trou­ve planc­tons, petits et grands pois­sons, et où les oiseaux et mam­mifères marins vien­nent se nour­rir. 

Des solu­tions exis­tent pour dimin­uer cette impor­tante pol­lu­tion : équiper les machines à laver de fil­tres à microplas­tiques, ce que prévoit de ren­dre oblig­a­toire en 2025 la loi anti­gaspillage votée en jan­vi­er 2020 ; et préfér­er les vête­ments en fibres naturelles – le lin étant la star d’en­tre toutes. Plus d’in­for­ma­tions dans le Guardian (anglais).