Contre la pollution sonore, plusieurs villes françaises expérimentent des radars « anti-bruit »

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L’idée est déci­bel. La mairie de Paris va déploy­er prochaine­ment des radars pour lut­ter con­tre la pol­lu­tion sonore. D’autres aggloméra­tions prévoient de men­er des expéri­men­ta­tions sim­i­laires.

Dès novem­bre, à Paris, de pre­miers radars anti-bruit doivent être instal­lés dans les rues d’Avron (20ème arrondisse­ment) et rue Car­dinet (17ème). Pen­dant plusieurs mois, ils servi­ront unique­ment à « éval­uer le fonc­tion­nement du matériel en con­di­tions réelles », avant de pou­voir être util­isés pour adress­er des ver­bal­i­sa­tions. Les appareils pren­dront en pho­to les plaques d’im­ma­tric­u­la­tion des véhicules qui dépassent un cer­tain niveau sonore, encore à définir. En par­al­lèle, la police munic­i­pale parisi­enne « sera équipée de sonomètres et for­mée au mesurage et à la ver­bal­i­sa­tion », prévoit aus­si ce dis­posi­tif, inté­gré au Plan bruit 2021–2026 qui sera voté au Con­seil de Paris le 12 octo­bre. Cette expéri­men­ta­tion est ren­due pos­si­ble par l’en­trée en vigueur de la loi d’ori­en­ta­tion des mobil­ités à la fin 2019.

Comme l’a indiqué à Libéra­tion Dan Lert, adjoint à la mairie de Paris en charge de la tran­si­tion écologique, « une moto débridée qui cir­cule la nuit à Paris peut réveiller jusqu’à 10 000 per­son­nes ». De quoi affecter sérieuse­ment la san­té des riverains : le bruit génère stress, trou­bles du som­meil, mais aus­si prob­lèmes car­dio­vas­cu­laires, explique l’INRS. L’enjeu est donc de taille, surtout pour les pop­u­la­tions les plus mod­estes, dont les loge­ments sont situés près des grands axes de cir­cu­la­tion.

La lutte con­tre la pol­lu­tion sonore n’est pas l’a­panage de Paris. En juil­let, l’or­gan­isme Bruit­parif a annon­cé à Actu.fr une expéri­men­ta­tion dans sept autres aggloméra­tions à par­tir de l’au­tomne. Seront con­cernées les villes de Bron, Nantes, Nice, Rueil-Mal­mai­son, Toulouse et Vil­leneuve-le-Roi, ain­si que la com­mu­nauté de com­munes de la Haute val­lée de Chevreuse. 

L’A­gence de la tran­si­tion écologique (Ademe) estime que 25 mil­lions de per­son­nes sont touchées par les effets de la pol­lu­tion sonore en France, dont neuf mil­lions sont sur­ex­posées avec des effets chroniques sur la san­té (Actu-Envi­ron­nement).