Comment saboter un pipeline

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Trop tièdes pour le cli­mat. Dans son essai « Com­ment sabot­er un pipeline », le géo­graphe sué­dois Andreas Malm pro­pose de hauss­er le ton dans la lutte con­tre le change­ment cli­ma­tique.

Prônée comme un absolu par le mou­ve­ment cli­mat, la non-vio­lence est un out­il très effi­cace, con­vient ce mil­i­tant écol­o­giste qui fût déjà de la COP 1, à Berlin en 1995. Mais celle-ci n’est qu’un out­il et ne doit pas con­stituer une fin en soi. 

En s’ap­puyant sur de nom­breux exem­ples his­toriques (mou­ve­ment pour les droits civiques aux États-Unis, lutte con­tre l’a­partheid en Afrique du Sud, suf­fragettes au Roy­aume-Uni, etc.), Andreas Malm démonte le mythe paci­fiste qui les accom­pa­gne. Selon lui, les vic­toires ont été obtenues notam­ment par des actes de destruc­tions matérielles, jus­ti­fiées par l’ur­gence du change­ment et la sur­dité des pou­voirs. 

Alors que les éner­gies fos­siles génèrent les trois-quarts des gaz à effet de serre dans le monde, quoi de plus sym­bol­ique qu’un pipeline, et quoi de plus légitime que de s’en pren­dre à lui pour appel­er à la trans­for­ma­tion urgente de nos économies ? inter­roge Andreas Malm, qui pro­scrit – il con­vient de le pré­cis­er — la vio­lence à l’en­con­tre des per­son­nes. 

« Com­ment sabot­er un pipeline », 2020, la Fab­rique, 216 pages, 14 euros.