Crie Max. L’ONG Climate Whistleblowers («lanceurs d’alerte sur le climat» en français) a été lancée ce lundi à l’occasion de la journée internationale de l’environnement.
Objectif : protéger les lanceur·ses d’alerte sur les questions climatiques, soit celles et ceux qui divulguent «des informations sur des abus qui aggravent la crise climatique afin de protéger l’environnement et la santé publique», selon la définition de l’ONG. Des ingénieur·es révélant une déforestation massive, au personnel d’une banque qui dénonce un projet de financement fossile, l’association encourage chaque personne à devenir des «chiens de garde du climat».
Fondée par des militant·es, journalistes, avocat·es et professionnel·les du climat, l’ONG procurera une assistance aux médias, une défense juridique et un soutien psychologique. Elle vise à créer des réseaux de soutien pour les lanceur·ses d’alerte, en s’appuyant notamment sur ses partenaires, comme Les Amis de la Terre France et Notre affaire à tous.
«Les lanceurs d’alerte peuvent jouer un rôle crucial dans le mouvement pour le climat», considère l’ONG. Elle offrira une caisse de résonance aux informations divulguées via des associations capables de porter leurs combats, mais aussi en faisant appel à des autorités juridiques et publiques «pour tenir responsable ceux pointés par l’information révélée», assure Gabriel Bourdon-Fattal, cofondateur de l’ONG.
Il existe déjà plusieurs associations qui protègent les lanceur·ses d’alerte à travers le monde. Parmi elles, le Centre national des lanceurs d’alerte ou le Whistleblowing International Network – dont la directrice, Anna Myers est aussi la présidente de Climate Whistleblowers. Mais ces associations sont généralistes. Pour le cofondateur de l’ONG, la question climatique demande une protection spécifique et adaptée.
Sur le climat, les acteurs visés, gouvernements, multinationales, ou réseaux illégaux, sont généralement en position de pouvoir. C’est donc «particulièrement dangereux pour un lanceur d’alerte». Au vu de l’urgence climatique, «il y aura de plus en plus de personnes à alerter», insiste Gabriel Bourdon-Fattal, déjà engagé au sein de la Plateforme pour la protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF). Basée en France grâce aux lois favorables en matière de protection des lanceur·ses d’alerte, l’ONG espère pouvoir agir à l’international. Seulement pour l’année 2021, l’ONG Global Witness avait dénombré 200 militant·es écologistes assassiné·es, soit une personne tous les deux jours.
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