Chronique

Cinéma : «Anna», le combat d’une éleveuse pour sauver sa terre dans une Sardaigne rurale et patriarcale

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Sarde digne. Anna est prête à tout pour ne pas perdre ses terres familiales au profit d’un projet hôtelier. Signée du réalisateur italien Marco Amenta, cette fiction inspirée de faits réels nous plonge au cœur son combat. En salles depuis ce mercredi.

C’est l’histoire d’un combat solitaire. Celui d’Anna contre Goliath. Le géant est ici une entreprise, Mirages construction, qui veut construire un complexe hôtelier XXL sur les terres de la jeune femme, dans un bout de Sardaigne (Italie) jusque-là protégé de la folie bâtisseuse des humains. Interprétée par Rose Aste, Anna élève ses chèvres et produit des fromages qu’elle vend sur les marchés du coin. Alors, lorsqu’elle voit les engins de chantier débarquer sur ses terres, cette femme libre et solitaire se révolte.

© Les Films de l’Atalante

Oui mais voilà, il semble qu’officiellement le terrain ne lui appartienne pas. Les documents sont formels : il était la propriété de la municipalité, jusqu’à ce qu’elle le vende à la société incriminée. La justice n’a que faire des arguments avancés par Rossini (Daniele Monachella), son avocat. Anna, elle, ignore les propositions financières qui visent à clore l’affaire.

Inspiré d’une histoire vraie

Comment faire entendre justice quand même la loi est contre nous ? Quand les textes ne racontent pas la même histoire que celle qui a été vécue ? Là est la question centrale du dernier film du réalisateur italien Marco Amenta, Anna, qui sort en salles ce mercredi.

«Anna», de Marco Amenta, en salles depuis le 5 mars.

Inspiré d’une histoire vraie, il éclaire les luttes locales et nous plonge dans le quotidien d’un village déchiré. Ici, la plupart des habitant·es se rangent du côté des promesses d’emplois que font miroiter le projet immobilier. Quitte à boycotter la ricotta et les fromages de chèvre d’Anna, qui ne font rapidement plus recette. Avec puissance et émotion, ce film présenté à la Mostra de Venise en 2023 parle aussi de ruralité et de féminisme. Il montre le combat d’une femme isolée dans un milieu patriarcal et souvent hostile. Une femme en colère, une battante, qui donne une leçon d’abnégation et de résilience.

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