« Ça ferme à quelle heure, l’espace de conférences ? », « Où trouve-t-on l’agenda des événements en marge des négociations ? ». À l’Académie du climat, un nouveau lieu parisien d’éducation autour de l’environnement, les questions fusent ce samedi. Des interrogations légitimes posées par des jeunes non-initiés avant d’être jetés dans le grand bain des COP (pour « Conferences of Parties »), les conférences mondiales de l’ONU.
Trois associations – le RESES (Réseau Étudiant pour une Société Écologique et Solidaire), CliMates et les Jeunes Ambassadeurs pour le Climat, organisaient une journée de préparation à la COP26, qui débutera à Glasgow (Écosse) le 31 octobre. Accrédité·e·s par des associations étudiantes ou par leurs établissements (ENS, Sciences Po Toulouse, AgroParisTech, etc), une petite centaine de jeunes Français·es devraient participer à l’événement. « Notre objectif, c’est qu’il y ait le plus de jeunes possibles aux COP, car ils seront les premiers concernés par ce qui s’y décide », indique à Vert Anaïs Darenes, responsable projets et plaidoyer au RESES. Là-bas, elles et ils observeront les négociations et porteront la voix de la société civile. « Mais pour ça, il faut leur donner les clés de compréhension », poursuit la co-organisatrice de la journée.
Au programme de cette formation accélérée : un récapitulatif de l’histoire des négociations climatiques, le détail d’une journée-type à la COP ou encore des retours d’expérience de la part d’ancien·ne·s participant·e·s. « On croit beaucoup à la formation entre pairs », souligne Anaïs Darenes. Les intervenant·e·s sont majoritairement des jeunes entre 20 et 25 ans.
La formation fait également appel à plusieurs experts, issus de la délégation française ou de la société civile (notamment du Réseau action climat). Fonctionnement des marchés carbone, rapports de force entre pays, financement de la transition écologique dans les pays en développement : elles et ils sont venu·e·s pour vulgariser des points précis des négociations.
« Avec tous ses sigles et acronymes, la COP est assez effrayante et c’est parfois difficile de savoir par où commencer », témoigne Loreleï Lankester, jeune déléguée à la COP, auprès de Vert. L’année dernière, elle a été sélectionnée par le ministère de la Transition écologique avec une autre étudiante pour accompagner la délégation française au cœur des négociations pendant deux ans. Elle utilise désormais son expérience « de l’intérieur » pour rassurer les novices. « Le but de ce type de formation, c’est aussi de se fédérer entre jeunes pour faciliter les choses une fois sur place », ajoute Héléna Hadjur, la deuxième jeune déléguée française.
Entre les différentes sessions, les étudiant·e·s se retrouvent autour d’un café ou d’un buffet pour faire connaissance et partager leurs parcours. Les ex-participant·e·s en profitent pour glisser quelques conseils plus officieux, comme par exemple les stands nationaux les plus réputés pour leurs cocktails ou leurs animations de fin de journée. « La COP, c’est des négociations internationales mais c’est aussi tous les échanges informels qui l’entourent », rappelle l’une d’entre elles.
« Je me sens plus armée pour y aller » : à la fin de la session, la mission est réussie pour Leïla, étudiante en école de commerce en alternance dans une ONG humanitaire. Dans deux semaines, elle se rendra à sa première COP où elle retrouvera de nombreux visages désormais familiers.