Au Kenya, des « bombes à graines » contre la déforestation

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Nairo­bi style, c’est de la bombe, bébé. Au Kenya, pour lut­ter con­tre la déforesta­tion illé­gale, des gardes posent des mil­liers de « bombes à graines » qui fer­ont les forêts de demain

Pour sat­is­faire les besoins colo­ni­aux hier, et ceux d’une pop­u­la­tion crois­sante aujour­d’hui, ce pays de la corne de l’Afrique est vic­time d’une impor­tante déforesta­tion depuis des décen­nies. Dans le sud-est du Kenya, la forêt de Nyak­w­eri n’échappe pas au saccage : elle aurait per­du plus de la moitié de sa sur­face en 20 ans, selon Marc Goss, directeur de l’ONG Mara Ele­phant Project (MEP), inter­rogé par l’AFP

Pour redonner rapi­de­ment vie aux hectares rasés par les bra­con­niers du bois, les gardes forestiers de cette organ­i­sa­tion se sont mis à y pos­er des « bombes à graines ». Il s’ag­it de cap­sules de char­bon qui con­ti­en­nent de nom­breuses semences, de l’a­ca­cia, prin­ci­pale­ment. Leur enveloppe empêche les ani­maux de les manger avant qu’elles n’at­teignent la terre. Lorsque vient la pluie, la gangue se dis­sout et les graines se logent dans les sols.

Le reportage de France 24 (AFP)

Seed­balls Kenya, l’en­tre­prise à l’o­rig­ine de ces « bombes », a déjà ven­du plus de 13 mil­lions de graines, rap­porte encore l’AFP. Mais le taux de ger­mi­na­tion est mince : entre 5 et 10%. Par ailleurs, il fau­dra une ving­taine d’an­nées pour qu’un aca­cia atteigne l’âge adulte après avoir été semé ain­si. 

Ce qui ne décourage pas les « rangers » du MEP, qui les sèment par mil­liers à pied, en pick-up ou en héli­cop­tère. En plus de stock­er de grandes quan­tités de CO2, la repousse des arbres per­met de struc­tur­er les sols, et d’of­frir nour­ri­t­ure et habi­tat aux éléphants de la région, ain­si qu’à l’ensem­ble du vivant.