Andorre abandonne son projet d’aéroport d’altitude

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Atter­ris­sage for­cé. La prin­ci­pauté d’An­dorre vient d’a­ban­don­ner son pro­jet insen­sé d’aéro­port pour les ultra-rich­es dans les Pyrénées.

Un bâti­ment futur­iste en forme de ravi­o­li au milieu des alpages, des Mer­cedes et autres Fer­rari garées sur le park­ing, et des avions qui sil­lon­nent le ciel : le pro­jet présen­té en mars dernier par la Cham­bre andor­rane de com­merce, d’industrie et de ser­vices avait de quoi faire rêver quelques mil­lion­naires désœu­vrés. D’un coût estimé à 345 mil­lions d’eu­ros, le nou­v­el aéro­port devait per­me­t­tre de recevoir 500 000 voyageur·s·es chaque année en prove­nance de la Russie, d’Asie, ou du Golfe per­sique, racon­tait Reporterre.

© Cam­bra de Com­erç, Indús­tria i Serveis Andor­ra

Hélas, de nom­breux esprits cha­grins avaient dénon­cé la béton­i­sa­tion de ces hectares pris à la nature. A près de 2000 mètres d’alti­tude, l’aéro­port aurait été bâti sur une vaste zone humide qui regorge de vie, dont celle du grand tétras.

Le 9 juin, le gou­verne­ment d’An­dorre a offi­cielle­ment annon­cé l’a­ban­don de ce pro­jet dans un com­mu­niqué. Motif : celui-ci ne « répond pas aux exi­gences opéra­tionnelles et de sécu­rité des vols inter­na­tionaux des com­pag­nies aéri­ennes stip­ulées par l’Or­gan­i­sa­tion de l’Avi­a­tion Civile Inter­na­tionale ». La piste de 1 800 mètres aurait été trop courte et la vis­i­bil­ité trop faible pour assur­er la sécu­rité des atter­ris­sages.

Il s’ag­it d’une réjouis­sante vic­toire pour les opposant·e·s à ce pro­jet, large­ment décrié en Andorre comme dans le départe­ment français voisin des Pyrénées-Ori­en­tales, que le célèbre ultra-traileur Kylian Jor­net avait qual­i­fié d’« aber­ra­tion ».