Colis piégés. Le Black Friday, organisé aujourd’hui en France, marque le point d’orgue de nombreuses mobilisations pour dénoncer les pratiques anti-écologiques et anti-sociales du géant du e‑commerce Amazon.
Réuni•e•s ce vendredi matin à l’appel d’Attac, des Amis de la Terre et d’ANV-Cop 21, plusieurs dizaines de militant•e•s ont transformé le ministère de l’Economie et des Finances en entrepôt pour « dénoncer la complicité du gouvernement dans l’expansion d’Amazon » (communiqué). Ailleurs en France, des protestataires se sont donné•e•s rendez-vous devant la permanence de leurs députés pour leur demander de voter un moratoire contre l’expansion du e‑commerce.
Alors que l’activité des commerces physiques est laminée par la crise sanitaire, l’État se prépare à autoriser la construction d’une dizaine de nouveaux entrepôts d’Amazon, s’ajoutant aux quatorze sites inaugurés depuis un an. Une note de l’ancien secrétaire d’État et député LREM Mounir Mahjoubi affirme pourtant que pour chaque emploi créé dans ses entrepôts, Amazon détruit entre 1,9 et 2,2 emplois au sein des commerces physiques (Le Monde).
Jeudi 3 décembre, l’association Attac a rappelé dans une note que les plateformes de e‑commerce échappaient largement à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) en France ; une fraude qui leur confère un avantage de prix de 20 % (au taux normal de TVA) par rapport aux entreprises qui remplissent leurs obligations fiscales. Et qui représente entre quatre et cinq milliards d’euros de manque à gagner pour l’État français en 2019, dont un milliard dans le cas d’Amazon.
Le roi des promotions est aussi celui du greenwashing, comme l’avait expliqué Vert le mois dernier. Il ne lésine pas, en revanche, sur la surveillance des syndicalistes et des écologistes, dans l’Hexagone et en Europe, comme l’a révélé une récente enquête (en anglais) de Vice, détaillée par Libération.