Portrait

1000 kilomètres, 0 émission : le défi de l’aventurier Benjamin de Molliens pour aller à la COP26

Contre vents et marées. L’éco-aventurier Benjamin De Molliens a rallié la France à Glasgow en neuf jours de vélo et de voile pour assister à la COP26. 
  • Par

Le train ? Trop clas­sique pour Ben­jamin de Mol­liens, habitué des défis d’aventure. Alors qu’il doit se ren­dre à Glas­gow pour par­ticiper à des événe­ments en marge de la COP26, il décide de join­dre l’utile à l’agréable en faisant de son tra­jet une expédi­tion sportive. « Agréable » est peut-être un grand mot. « C’est une région où l’automne est plutôt vio­lent, con­fie-t-il à Vert en riant. Et je dois dire que la fin a été assez épique entre le froid, la pluie, la fatigue et l’effort. »

Par­ti de Lille, il a d’abord gag­né Boulogne-sur-Mer à vélo avant de pren­dre la mer sur un voili­er. Débar­qué à Dou­vres, il a ensuite pédalé les quelque 850 kilo­mètres qui le séparaient de Glas­gow. Il est arrivé à la COP26 « pile » le jour de l’ouverture, le 31 octo­bre, avec plus d’une cen­taine de cyclistes qui par­tic­i­paient à un chal­lenge pour sen­si­bilis­er aux enjeux cli­ma­tiques. « Un moment assez mag­ique », pour Ben­jamin de Mol­liens. 

Depuis son arrivée, l’éco-aventurier ani­me plusieurs ate­liers péd­a­gogiques sur l’environnement, dont la Fresque du cli­mat. Il pré­pare une con­férence pour racon­ter ses expédi­tions passées. Deux objec­tifs au cœur : out­re la sen­si­bil­i­sa­tion à l’écologie, il veut aus­si mon­tr­er ce que cha­cun peut faire à son échelle. « Là, les deux se com­bi­naient par­faite­ment », explique Ben­jamin de Mol­liens. « C’était vrai­ment sym­bol­ique d’aller à la COP comme ça car ça per­met de capter l’attention et de sen­si­bilis­er davan­tage aux enjeux qui y sont défendus. »

Le sportif a relevé son chal­lenge en 9 jours dont une journée de nav­i­ga­tion pour tra­vers­er la Manche © Ben­jamin de Mol­liens

S’il ne s’attend pas à de grandes avancées poli­tiques lors du som­met, Ben­jamin de Mol­liens compte bien utilis­er la COP comme un porte-voix, voire « un super catal­y­seur pour mobilis­er la société civile », s’en­t­hou­si­asme-t-il.

Ce périple à vélo était loin d’être une pre­mière pour ce Mar­seil­lais de 34 ans. Tra­ver­sée des Alpes à pied, descente du canal du Midi en pad­dle… Depuis mai 2020, Ben­jamin de Mol­liens mul­ti­plie ce qu’il appelle les « Expédi­tions zéro », des aven­tures sportives écologiques qui respectent le principe des trois zéros : zéro déchet, zéro matériel neuf et zéro empreinte car­bone. « Bien sûr, c’est “zéro” autant que pos­si­ble et tout n’est pas par­fait, pré­cise-t-il, mais ça per­met d’avoir plus de crédi­bil­ité quand on par­le de cli­mat ». 

Pour son voy­age jusqu’à Glas­gow, l’aventurier éco­lo a emprun­té son vélo à Décathlon et a récupéré du matériel « upcy­clé » auprès d’une mar­que lil­loise. Ses sacoches ont été fab­riquées à par­tir de toiles de kite, de gilets de sauve­tage ou encore de pneus de vélo. Con­traire­ment à d’autres expéri­ences, c’est l’aspect zéro déchet qui lui a le plus posé prob­lème cette fois-ci : « Les Anglais ne sont pas très bons niveau embal­lages… », souf­fle-t-il.

À son retour d’É­cosse, Ben­jamin de Mol­liens compte dévelop­per un pro­gramme d’accompagnement des entre­pris­es vers la tran­si­tion écologique. En par­al­lèle, il prévoit de pour­suiv­re ses éco-aven­tures. Le Mar­seil­lais bouil­lonne d’idées : un défi hiver­nal dans le Jura avec des skis nordiques, la tra­ver­sée des Pyrénées, la prochaine COP en voili­er… « Les expés zéro sont des supers out­ils d’émotion pour fédér­er les gens. Et pour moi, le change­ment passera par de nou­veaux réc­its et ces aven­tures peu­vent en faire par­tie ».