Zéro sur G20


Même quand ils font mieux, on doit s'attendre au pire. 


Les émissions des pays du G20 baissent (un peu)

Bien mais pas top. Si les émissions de CO2 des pays du G20 ont légèrement baissé en 2019, il n'y a pas de quoi se réjouir.

Dans son rapport annuel, publié ce mercredi, le consortium d'ONG et d'instituts de recherche Climate Transparency s'est penché sur le cas des 20 plus grandes économies de la planète. A eux seuls, ces pays émettent les trois quarts du CO2 mondial. L'an passé, les émissions liées à l'énergie ont baissé de 0,1%. Une première, en l'absence d'événement extérieur (comme une pandémie). L'année précédente, elles avaient augmenté de 1,9%. Cette légère décrue est due au déclin du charbon et à l'augmentation de la part des renouvelables dans le mixte énergétique : de 25% en 2018, à 27% en 2019. 

Photo de famille des chefs d'Etat et de gouvernement au sommet du G20 en 2019 à Osaka (Japon) © Alan Santos

Hélas, il ne faut pas crier victoire trop tôt. Le secteur de l'énergie mis à part, les émissions des transports (+ 1,5 %), de l'industrie (+ 1,2 %) et des bâtiments (+ 0,9 %) ont continué d'augmenter.

Par ailleurs, seuls cinq des 20 pays ont prévu une date de sortie du charbon. Sa décrue est souvent compensée par d'autres énergies fossiles, que les Etats subventionnent de plus en plus : 130 milliards de dollars (110 milliards d’euros) en 2019, contre 117 milliards de dollars en 2018.

Pis, alors que chacun met en place son plan de relance face à la crise économique née de la pandémie, les Etats ont décidé soutenir massivement l'industrie fossile, le plus souvent sans contreparties écologiques : dix d'entre eux ont accordé une rallonge au charbon ; dix, au gaz ; neuf, au pétrole. 14 pays ont aussi soutenu leurs compagnies aériennes nationales.

Covid oblige, les émissions des pays du G20 devraient chuter de 7,5% en 2020. Mais les plans de relance actuels pourraient entraver le développement des renouvelables au cours de la prochaine décennie, indique le rapport. Plus d'informations dans le Monde (abonnés). 

• Mardi, le tribunal de commerce de Marseille a choisi de fixer une nouvelle audience le 8 décembre pour décider du repreneur de l’usine d’alumine Alteo de Gardanne (Bouches-du-Rhône). Les juges ont estimé que les deux dossiers présentés hier avaient besoin d’être consolidés. Cette usine est tristement célèbre pour avoir pollué la Méditerranée de ses boues rouges pendant des décennies. - Marsactu

• Il y a pile deux ans, naissait le mouvement des gilets jaunesLe 17 novembre 2018, de premiers manifestants investissaient les ronds-points et centres-villes de France en réaction, notamment, à la hausse de la fiscalité sur le carburant. Reporterre a donné la parole à quatre d’entre elles et eux.

Boris Johnson continue de faire semblant

Just kidding. Mardi, le premier ministre britannique Boris Johnson a présenté les contours de sa « révolution industrielle verte » : un plan de relance bien tiède, déjà décrié de toutes parts. 

Le programme en dix points annoncé hier doit permettre de concilier lutte contre le réchauffement et création d'emplois ; 250 000 très exactement. Parmi les mesures marquantes : l'interdiction de la vente de véhicules thermiques (essence ou diesel) d'ici 2030 ; quadrupler l'énergie éolienne marine avant la fin de la décennie ; 525 millions de livres (587 M€) pour passer à « la prochaine génération de réacteurs nucléaires » ; un milliard de livres (1,12 Md€) pour isoler bâtiments publics et logements. 

Un plan qui fait semblant d'être ambitieux alors qu'il ne sera doté que de 12 milliards de livres (13,4 milliards d'euros). En comparaison, la France promet que 30 des 100 milliards d'euros de son plan de relance iront à la transition écologique - un chiffre relativisé par les ONG du Réseau action climat

Boris Johnson met le papier dans la poubelle jaune lors d'une visite au Japon, en 2017 © UK in Japan- FCO

En outre, le programme du premier ministre promeut un large éventail de solutions dont l'efficacité est très discutée, comme la capture de CO2 ou la plantation de 30 000 hectares d'arbres par an. Johnson veut également faire de Londres « le centre mondial de la finance verte » - défense de rire. 

L'opposition (Labour et Greens) et des ONG ont déploré ce plan à mille lieues des engagements climatiques du Royaume-Uni. Un plan qui constitue toutefois « une vraie déclaration d'intention du gouvernement », a salué Josh Hardie, directeur général de la CBI, premier syndicat de patrons en Grande-Bretagne. Plus d'informations dans le Guardian (en anglais).

Lutter contre l’étalement urbain

Pavillon avec jardin ou sauvegarde du vivant : il faut choisir. Lutter contre l'étalement urbain permettrait de préserver les espaces naturels et leurs résidents.

Chaque année en France, 16 000 à 61 000 hectares (selon les sources) sont pris à la nature ou à des terres agricoles pour construire routes, logements, ZAC (zone d'aménagement concerté) et autres entrepôts Amazon, indique France stratégie dans une note de 2019Comme le rappellent les Echos, qui se sont penchés sur le sujet, la loi biodiversité de 2018 prévoit d'atteindre le « zéro artificialisation nette » d'ici 2050. Il s'agira de ne pas grignoter davantage d'espaces que ce que l'on pourra rendre à la nature, qui pâtit gravement de notre faim d'hectares. 

Pour ce faire, plusieurs pistes. Par exemple : changer la réglementation pour pouvoir faire croître les villes en hauteur plutôt que de les laisser s'étaler. Ce qui ferait baisser les prix de l'immobilier en ville et inciterait les gens à y rester plutôt que de gagner la périphérie.

Le manque de verdure est ce qui pousse une partie des urbains à quitter la ville. Végétaliser les zones urbaines et y bâtir des espaces communs accueillants pourrait inviter leurs habitant•e•s à y demeurer.

Autre vaste chantier : celui de la renaturation des espaces artificialisés. Une pratique encore embryonnaire et très coûteuse : déconstruire, dépolluer, désimperméabiliser puis reconstruire les sols peut coûter jusqu’à 400 euros par mètre carré, indique encore France stratégie.

De Strasbourg à Bordeaux, nombre des nouveaux•elles maires écolos élu•e•s en juin 2020 ont fait la promesse de lutter contre l'étalement urbain. Qu'en sera-t-il ? A lire dans les Echos

The tiger mafia

En Chine ou au Laos, on consomme du tigre dans des remèdes traditionnels ou des produits de luxeL’ONG Four Paws a enquêté pendant 10 ans sur le trafic à grande échelle de ces félins dont il ne subsiste que quelques représentants dans la nature. Le récit dans cette vidéo de Brut. 

© Brut