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Les médias étaient en pleine effervescence, mais l’exode urbain post-Covid n’a pas eu lieu en France.

Après le Covid, pas d'exode urbain mais une «méga-périurbanisation»
Sous les pavés, le béton. Une vaste enquête vient de mettre fin à la fiction médiatique selon laquelle les Français·es auraient massivement délaissé le macadam pour se mettre au vert après les confinements.
L'enquête pluridisciplinaire «Exode rural : un mythe, des réalités», montre que les grands pôles urbains comme Paris, Marseille, Lyon et les autres métropoles régionales ont toujours autant la côte qu’avant la pandémie. 43% des ménages ayant changé de résidence principale au cours des 12 premiers mois de la crise sanitaire se sont installés dans les grandes villes de plus de 200 000 habitant·es. Notamment pour une raison simple : virus ou pas, il est toujours plus facile de trouver en ville du travail et quantité de services, notamment médicaux. Au total, seuls 18 % des déménagements se font à destination du rural contre 17 % pré-Covid. Pas de quoi donc annoncer de grande «rupture» territoriale.

Le Covid a cependant amplifié un phénomène à l’œuvre depuis 40 ans : celui de l’étalement urbain. Près de 14 % des résident·es des communes de plus de 200 000 habitant·es ont quitté des centres-villes cossus pour s’installer dans les périphéries très éloignées. On serait donc en train d’assister, écrivent les chercheur·ses, à une «méga-périurbanisation».
Contrairement à ce que certains médias auraient laissé entendre jusqu’ici, les individus qui ont choisi de se mettre au vert ne sont pas tous des cadres parisiens quadragénaires ayant emporté leur ordinateur préféré dans un vieux corps de ferme.
L’étude met plutôt à jour une diversité de profils, comme celui des retraité·es, dont certain·es retournent vivre dans leur campagne natale après avoir passé l’essentiel de leur vie active en ville. Parmi les néo-campagnards, on trouve aussi des plus jeunes aux origines rurales, fortement préoccupé·es par l’écologie. Après un passage dans les grandes agglomérations au début de leur carrière, ces ménages diplômés choisissent de revenir s’installer à la campagne, où ils allient télétravail et projet de reconversion professionnelle plus ou moins alternatif, dans l’artisanat ou le maraîchage. Et puis il y a le profil le moins médiatisé : celui des marginaux. Ayant quitté les grandes métropoles parfois en raison de la difficulté d’accéder à un logement et/ou un travail, souvent sensibles à la question de l’effondrement, ces derniers vivent désormais en camions, en yourtes ou dans des éco-hameaux. Bien que difficile à quantifier, leur nombre serait cependant en augmentation depuis le confinement.

· Jeudi, la Commission européenne a validé une troisième aide exceptionnelle pour la compagnie aérienne Air France-KLM. Versée par l’État français, cette subvention de 1,4 milliard d’euros vise à compenser les pertes provoquées par la pandémie et les restrictions de déplacement en 2020. Elle s’ajoute aux 11 milliards déjà versés, toujours sans aucune contrepartie sociale ou environnementale.
· Ce mardi, trois associations saisissent la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) sur un potentiel mensonge diffusé par Phyteis, le lobby des fabricants de pesticides, pour influencer la loi. Ce dernier avait brandi la menace de 2 700 emplois supprimés pour continuer à produire pour d’autres pays des pesticides interdits à la vente en Europe. La mesure avait finalement été votée et un an après sa mise en application, une enquête du média Le Poulpe reprise par Mediapart montre qu’aucune entreprise n’avait eu à licencier de salarié·es. - Le Monde
· Pour répondre à la demande chinoise en chênes français, des négociants et producteurs ont mis en place un système de blanchiment du bois reposant sur des sociétés écrans, révèle le média d’investigation Disclose ce mardi. Des chênes du domaine public, coupés puis vendus par l’Office national des forêts (ONF), sont mélangés avec d’autres essences pour passer sous les radars et être vendus à l’étranger.


«Vous êtes intelligents, éloquents et agréables à côtoyer. Il est incontestable que le réchauffement climatique d'origine humaine est réel et que nous sommes confrontés à une urgence climatique. Vos objectifs sont admirables»
Alors les condamnations pleuvent en ce moment à l’encontre des militant·es écologistes, un juge britannique a choisi de briser un tabou. La semaine dernière, plusieurs activistes du mouvement international Just stop oil étaient jugé·es pour avoir bloqué un terminal pétrolier d’Esso à Birmingham en avril 2022. Jeudi 16 février, le juge en charge de l’affaire, Graham Wilkinson, les a déclaré·es coupables «à regret» et les a notamment condamné·es à verser des amendes. Le magistrat s’est dit «ému» par les discours des militant·es, dont certain·es n’avaient encore jamais eu affaire à la justice. Le magistrat a déclaré qu’elles et ils étaient «tous des bonnes personnes» dont les buts étaient «admirables» et qui «ne devaient se sentir coupables de rien mais plutôt fiers d’être préoccupés par l’avenir».

Absence de pluie, sécheresse précoce, températures supérieures à la moyenne : «un tel enchaînement, c’est du jamais-vu»
Sec un début ? La France n’a pas connu la pluie depuis le 21 janvier : un épisode à la longévité-record, qui amenuise les ressources en eau et laisse craindre une nouvelle année de sécheresse. Simon Mittelberger, climatologue chez Météo-France, fait le point sur la situation.
Pouvez-vous faire un état des lieux de la sécheresse actuelle ?
La sécheresse de 2022 s’était installée très tôt dans l’année, dès le mois de mars. Elle a été largement accentuée pendant l’été avec la succession des vagues de chaleur, et elle s’est prolongée jusqu’à l’automne et au début de l’hiver, surtout dans le sud-ouest du pays. On a quand même eu une coupure, où les sols se sont réhumidifiés de manière très correcte cet hiver. Mais dans certains départements, comme les Pyrénées-Orientales, les pluies hivernales ont davantage été un simple répit qu’autre chose.
On a eu des précipitations globalement dans les normales entre septembre et janvier, et c’est vraiment l’absence de précipitations depuis janvier qui a commencé à réaggraver cette sécheresse. Actuellement, on est dans une situation de sécheresse qu’on rencontre normalement à la fin du mois d’avril, donc on a concrètement deux mois d’avance. C’est une situation très remarquable.

L’absence de pluie est assez remarquable cet hiver. Comment cela s’explique-t-il ?
Jusqu’au 20 février, on est sur une série de 30 jours sans pluie [quand les précipitations agrégées sur le pays ne dépassent pas les 1mm, NDLR], depuis le 21 janvier. C’est une situation exceptionnelle - on n’a jamais eu un tel record sur des mois d’hiver. Le dernier épisode aussi remarquable remontait à l’hiver 1989 [22 jours sans pluie]. Et nous allons égaler le record de journées consécutives sans pluie, tous mois confondus, qui a été observé pendant 31 jours mars et avril 2020, pendant le premier confinement. Cette absence de pluie s’explique par un anticyclone centré sur la France de manière durable, qui nous protège de l’arrivée des tempêtes.
La suite de cet entretien est à retrouver ici

Comment aider nos potos les oiseaux ?
Un appétit d'oiseau. Ophélie de Ta Mère Nature nous apprend que les oiseaux, intolérants au lactose et gluten free, c’est comme les potos : il y a quelques petites règles à connaître avant de faire péter l’apéro. De la période de nourrissage à la construction d’une mangeoire, l’agricultrice urbaine déconstruit les clichés pour permettre aux oiseaux de se régaler avec notre aide pendant l’hiver.

+ Loup Espargilière, Alban Leduc et Lou-Eve Popper ont contribué à ce numéro.