La quotidienne

Un petit poisson, un petit oiseau

Un numéro où l'on aimera d'amour tendre oiseaux, insectes, poissons et mammifères.


Les associations multiplient les recours contre le retour des néonicotinoïdes

Bye-bye l'abeille ? Mardi 23 février, six organisations ont déposé des recours en justice pour s'opposer au retour des néonicotinoïdes, ces insecticides « tueurs d'abeilles ». 

Ils furent interdits en 2018 en raison de leur dangerosité pour le vivant ; une loi, suivi d'un arrêté publié le 6 février, réautorisent temporairement l'usage des néonicotinoïdes pour lutter contre la jaunisse de la betterave sucrière. 

Mardi, France Nature Environnement, Générations futures, et d'autres associations ont déposé plusieurs recours contre le texte devant les tribunaux administratifs de Lyon et Toulouse. C'est là que se trouvent les sièges sociaux français de Bayer et Syngenta, fabricants des produits qui contiennent ces substances. L’association Agir pour l’environnement a également saisi le Conseil d’Etat pour demander une suspension rapide de l'arrêté. 

Les producteurs de betterave sucrière plantent des semences enrobées de néonicotinoïdes, pour tuer le puceron vert vecteur du virus de la jaunisse. Polluant ainsi les sols pendant des années. © René Schaubhut

Les organisations estiment que l'autorisation accordée par le texte est « trop large » et « sans zonage » alors que la jaunisse n'a pas affecté l'ensemble du territoire de la même manière. Par ailleurs, les conditions météorologiques – le grand froid du début février – ont été défavorables au virus de la jaunisse. Mais l'évaluation du risque servant à justifier l'arrêté n'en a pas tenu compte.

En contrepartie à cette réintroduction temporaire, les solutions de rechange devaient être étudiées ; attendue en octobre 2020, l'étude commandée à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur les alternatives aux néonicotinoïdes pour les semences de betteraves sucrières n'est toujours pas sortie. Enfin, certaines données sur lesquelles se base l'arrêté sont erronées, comme l'a révélé le Monde. Plus d'informations dans Libération

• Mardi matin, policiers et gendarmes ont évacué la zone à défendre (ZAD) du triangle de Gonesse (Val d’Oise). Depuis le 7 février, des dizaines de militant•e•s s’y étaient installé•e•s pour protester contre la construction d’une gare de métro au milieu de  ces terres agricoles. La semaine dernière, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, avait porté plainte contre les zadistes. - Reporterre

• Mardi, la cour administrative d’appel de Bordeaux a confirmé l’illégalité du lac artificiel de Caussade (Lot-et-garonne). En 2018, des agriculteurs avaient creusé cette retenue d'eau de 20 hectares pour irriguer leurs cultures, malgré l'interdiction de la préfecture. Opposante au projet qui a porté atteinte à la biodiversité locale, France nature environnement a appelé l’Etat à « prendre ses responsabilités » et demandé « la remise en état du site », ce qu’excluent les porteurs du projet, raconte 20 Minutes

• Mardi encore, 86 dauphins ont été retrouvés morts sur la côte ouest de l’île de Bazaruto, au large du Mozambique. D'autres échouages de dauphins avaient été constatés, au même endroit, dimanche. Une enquête est en cours pour déterminer les causes de leur mort. - France Info (AFP)

L’effondrement des poissons d’eau douce

On a noyé les poissons. Les populations de poissons d'eau douce connaissent un véritable effondrement, alertent 16 organisations naturalistes. 

Les fleuves, lacs et zones humides ne couvrent que moins d'un pourcent de la surface du globe, mais elles hébergent près d'un quart des espèces de vertébrés, et la moitié des quelque 36 000 espèces de poissons connues. Hélas, ceux-ci connaissent un déclin brutal en raison des activités humaines. 

Esturgeons, saumons, ou hilsas ; depuis 1970, les populations de poissons migrateurs ont chuté de 76%, révèle un rapport co-écrit par 16 organisations, dont l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ou le WWF. Les gros poissons (de plus de 30 kilos) ont presque intégralement disparu des fleuves. 80 espèces se sont éteintes, dont 19 aux Etats-Unis, 15 aux Philippines et 12 au Mexique. 16 ont disparu au cours de la seule année 2020, dont le poisson-spatule chinois, une sorte d'esturgeon qui peuplait le fleuve Yangzi Jiang. 115 autres sont présumées éteintes et 30% des poissons d'eau douce sont menacés d'extinction. 

Les populations des plus grands poissons migrateurs, comme le beluga (Acipenser gueldenstaedti) du Danube, ont chuté de 94% © WWF

Parmi les causes énumérées dans ce rapport intitulé « Les poissons oubliés du monde » : la pollution, la surpêche et certaines pratiques de pêche destructrices, l'introduction d'espèces invasives, le changement climatique et le bouleversement des écosystèmes. La plupart des fleuves comportent des barrages, voient leur eau prélevée pour l'irrigation ou leur courant naturel dévié. 

Les organisations naturalistes espèrent que les Etats prendront des engagements forts à l'occasion de la 15ème conférence des parties (COP15) sur la biodiversité qui se tiendra en mai prochain à Kunming (Chine). 

Créer un refuge pour les oiseaux chez soi

Depuis 100 ans cette année, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) invite les ami•e•s des animaux à créer des refuges dans leur jardin ou sur leur balcon

En 1921, la LPO créait son premier refuge – baptisé « la Cabine » - dans la forêt domaniale de Mormal (Nord). 100 ans plus tard, l'association naturaliste revendique 35 000 terrains labellisés « Refuge LPO ». Parmi ceux-ci, on trouve des jardins, terrasses, espaces verts communaux, d'entreprises ou d'établissements publics (comme les écoles et hôpitaux), pour une surface totale de 46 000 hectares, indique l'association sur son site

La LPO continue d'inviter celles et ceux qui le souhaitent à créer des refuges pour les oiseaux, rongeurs et autres lézards, à l'abri des prédateurs (en tête desquels, les chats), des pesticides, de la taille précoce des buissons ou du nettoyage des réserves de nourriture que sont, par exemple, les arbres morts. 

Un petit « tuto » de la LPO pour aménager son jardin afin d'empêcher son chat de porter une trop grande atteinte à la biodiversité © LPO

Le site de la LPO comporte des guides pour créer des refuges chez soi, dans son établissement, son entreprise ou sa commune. Moyennant une petite participation, les particuliers recevront un panneau Refuge, un nichoir à mésanges et des livrets de conseil pour faire vivre la faune et la flore sauvages. 

Le pudu, le cervidé le plus mignon du monde

Après ces nouvelles peu réjouissantes, c'est la vidéo que nous avons tou•te•s méritée. Voici le portrait du pudu, le plus petit cervidé au monde, que l'on trouve en Amérique du Sud. Attention, c'est très très mignon. 

© Brut