La quotidienne

Rural bien qui rural dernier

Chères toutes et chers tous,

🍾 Vous êtes désormais PLUS DE 1500 membres du club ! Vous êtes en train de briser le plafond de Vert et nous faire changer d'échelle, c'est fabuleux!

Un immense merci à toutes celles et ceux qui ont partagé la campagne pour faire connaître Vert et son club. Parmi elles et eux (liste pas du tout exhaustive) : Daphné Roulier, Vincent Verzat de Partager c’est sympa, Thomas Firh des Others, Mathieu Molard de Streetpress, Thomas Baietto de France info, Corinne Morel Darleux, Pierre Rouvière (écolo mon cul), Nina de Green up, Vicplusgreen, le jeûne engagé Johann Reboul, Hadi Rassi (ami des lobbies), Marine Doux de Médianes, Camille de Girl Go Green, Mélanie en véganie, Mateo Bales, Marina d’EcoYako, Marie Chureau, EcoTalkFrance, On est prêt, Pour un réveil écologique, etc (x1500). Vert, c'est avant tout une aventure collective !


Le gouvernement veut plus d'équité sur le territoire sans pour autant promettre le grand soir.


Un plan pour la ruralité aux contours bien flous

Qui rural dernier ? Jeudi, Elisabeth Borne a présenté son plan pour la ruralité, qui prévoit une hausse des dotations pour protéger la biodiversité, mais comporte des angles morts sur de nombreux sujets.

Le décor a été choisi avec soin. Au sud de la Vienne, entre un arbre et des bottes de paille, la première ministre a présenté son plan interministériel baptisé «France ruralités». «Des mesures très concrètes pour améliorer la vie des 40% de Français», avait-elle promis.

Elisabeth Borne a surtout annoncé une augmentation de la dotation pour la protection de la biodiversité. Réservée aux communes de moins de 10 000 habitants dont une part du territoire est protégée, celle-ci est passée de 24 à 40 millions d'euros en 2023 et fera donc un bond jusqu'à 100 millions en 2024. Cette enveloppe doit aider les élus locaux à entretenir les forêts, lacs et autres rivières, non pas en fonction de projets mais selon un principe progressif : si la surface protégée augmente, le chèque sera plus gros. 

Au cours de sa visite dans la Vienne pour annoncer son plan sur la ruralité, Elisabeth Borne s’est essayée à la boulangerie. © Pascal Lachenaud / AFP

Elisabeth Borne a évoqué un sujet qui passe très mal chez les élu·es : l'objectif d’atteindre Zéro artificialisation nette des sols (ZAN) en 2050, issu de la loi Climat et résilience. Le gouvernement, a-t-elle expliqué, soutient le principe, encore flou, d'une «garantie rurale» qui prétend «laisser à chaque commune des perspectives de développement». Faut-il comprendre qu’une latitude leur sera accordée sur l’application de cette règle, censée protéger des espaces naturels ou agricoles (Vert)?

Côté transports, une autre mesure a été lancée sans feuille de route précise. Un nouveau fonds doté de 90 millions d'euros sur trois ans devra réduire la dépendance à la voiture, qui représente 70% des trajets en milieu rural.

Reste à savoir si ce plan, imprécis et faisant l'impasse sur de nombreux sujets (retour des services publics, gestion des catastrophes naturelles, agriculture, énergie, rénovation énergétique des logements, répartition de l'accès à l'eau…), sera suffisant pour contrer le «sentiment d'abandon» des campagnes, comme le voudrait la cheffe du gouvernement.

· «Le monde vient de connaître son début juin le plus chaud jamais enregistré», a révélé le service européen de surveillance de l’atmosphère, Copernicus, jeudi. De nombreuses régions du monde, dont l’Amérique centrale, l’Asie du sud-est ou la Sibérie, sont en proie à de virulentes vagues de chaleur depuis plusieurs jours. - France info (AFP)


· La manifestation prévue ce week-end dans la vallée de la Maurienne (Savoie) contre le chantier du tunnel ferroviaire de la future ligne Lyon-Turin a été interdite par la préfecture en raison de «risques de débordements» ce jeudi. Organisé à l’appel de plusieurs collectifs locaux et des Soulèvements de la Terre, le rassemblement aura tout de même lieu, a confirmé le mouvement. Ce projet pharaonique qui vise à développer le fret ferroviaire et désengorger les routes est très décrié à cause de son impact environnemental. - France Bleu


· Fouine, belette, pie bavarde ou renard roux : neuf espèces pourraient figurer dans la nouvelle version de la liste des «espèces susceptibles d’occasionner des dégâts» (Esod), d’après le projet d’arrêté ministériel publié jeudi. Considérées comme «nuisibles», les espèces présentes sur cette liste sont chassables pour limiter leurs dégâts potentiels, notamment sur l’agriculture. «Un non-sens écologique», dénonce la Ligue de protection des oiseaux (LPO). - Le Monde

«Pitoyable»

Onu-bilé. Le secrétaire général de l’ONU a qualifié de «pitoyable» la réponse collective du monde à l’urgence climatique, ce jeudi. «Nous nous précipitons vers la catastrophe, les yeux grands ouverts, avec bien trop de gens prêts à tout miser sur des vœux pieux, des technologies qui n'ont pas fait leurs preuves ou des solutions miracles», a regretté Antonio Guterres. L’avion vert n’a qu’a bien se tenir ! Peu habitué à prendre des pincettes, le patron de l’ONU a estimé qu’il faudrait commencer à agir sur «le cœur pollué de la crise climatique : les énergies fossiles», alors que les entreprises pétrolières et gazières ne cessent d’afficher des profits records.

«Essentiel»

Le signal des larmes. Depuis le début de la campagne du club, vous nous submergez de mots doux qui nous donnent une force infinie. «Vous arrivez à remotiver même les plus pessimistes […] vous allez réussir à changer les mentalités !», nous écrit Clémence, pendant que François juge notre travail «tellement essentiel». Notre engagement est «précieux pour les générations actuelles et futures !!», applaudit Julien, quand Vert est tout simplement le «média préféré» de Tiphaine. Vous nous avez parfois écrit des poèmes, comme Arnaud :

«Sans que nous n'ayons rien à leur demander, les arbres poussent.

La nature, par essence, croît. Vert alerte, informe et mérite un coup de pouce.

Envers et contre tous, j'y crois.»

Mention spéciale à Patricia, fidèle parmi les fidèles : «Grâce à Vert, je suis passée de climato-sceptique à climato-consciente, donc "work in progress" comme dit ma fille Sophie mais... je l'entends d'ici ajouter : "y a encore du boulot”».

Avec des lectrices et lecteurs aussi merveilleux·ses, on ne peut que réussir à changer la donne, pas vrai ?

À la terre : le roman-enquête de la revue XXI sur l’installation comme paysan

Dans un court roman-enquête qui s’avale d’une traite, l’écrivain Marin Fouqué nous immerge dans la vie rurale, crue et généreuse, de deux néo-paysans venus de banlieues. Un ouvrage de la nouvelle maison d’édition de la revue indépendante XXI, lancée en mars dernier.

Valentin a fait les Beaux-Arts de Cergy. Islemme a grandi dans une cité de Salon-de-Provence et a passé dix ans dans les montagnes à guider des brebis. Ensemble, ils se sont installés sur une parcelle de 10 hectares, près de Digne (Alpes-de-Haute-Provence). Leur petit garçon de trois ans, Naïm, appelle les voitures «camion» et ne cesse d’égarer son «loulou», sa peluche en forme de loup.

Un été, l’écrivain Marin Fouqué, ami de Valentin, leur rend visite et participe aux récoltes. Douleurs au dos, vie à l’Amap, angoisses de la sécheresse, haine du loup, ravageurs : son reportage poétique et intense brosse un portrait hyper-réaliste du retour à la terre où le corps a retrouvé sa place.

Extrait. «D’abord, il faut sortir les cagettes. Disons, une cinquantaine de cagettes à poser sur un diable. Disons, un diable avec une roue crevée. Disons, une roue crevée qui résiste au corps. Et disons que dix allers-retours, ça pèse lourd jusqu’au garage. Rappelons que le garage est trop sombre, bâti dans le béton dégueulasse des maisons pas finies, pas finies par manque de temps, par manque de fric, par manque de tout, les garages à supplice où l’on donnerait père et mère pourvu que ça cesse.»

À la terre, Marin Fouqué, éditions XXI, juin 2023, 96p, 9€

Sécheresse, canicules : allons-nous manquer d'eau cet été ?

Eau complet. «À chaque fois que vous mangez une baguette, c’est comme si vous preniez un bain». Dans sa nouvelle émission pédagogique diffusée sur France 3, Jamy remonte à la source de nos consommations d’eau et explique pourquoi le cycle de l’eau présent depuis des millénaires est aujourd'hui perturbé par le réchauffement climatique.

© Le monde de Jamy, France TV

+ Loup Espargilière, Alban Leduc, Justine Prados et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.