La quotidienne

Rien de bœuf sous le soleil

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Le gouvernement promet de réduire nos émissions, mais sans toucher à la «bagnole» ou au saucisson.  


La contestation forcit contre les nouveaux projets routiers

Macadrame. Ce weekend, plusieurs centaines de personnes se sont mobilisées dans le Val-d'Oise contre le projet de Boulevard intercommunal du Parisis ; ce lundi, le militant Thomas Brail entame une grève de la soif pour s’opposer à l’autoroute A69.

Samedi, le collectif «Vivre sans BIP» organisait plusieurs marches le long du tracé du Boulevard intercommunal du Parisis (BIP), une future 2x2 voies de 21 kilomètres qui doit relier les autoroutes A1 et A15, situées au nord de la région parisienne. Plusieurs centaines de personnes et des élu·es locaux·les se sont retrouvé·es pour dénoncer ce projet esquissé il y a près d’un siècle, et qui, selon elles et eux, «détruirait une centaine d'hectares d'espaces naturels et des milliers d'arbres, et menacerait la santé de 10 000 enfants dont les écoles sont sur le tracé».

Samedi 7 octobre dans le Val d'Oise, près de 700 manifestant·es sont mobilisé·es contre le Boulevard intercommunal du Parisis © Soulèvements Ile-de-France

La semaine dernière, la pression est encore montée d’un cran du côté de l’autoroute A69 prévue entre Toulouse et Castres. Le 3 octobre, plusieurs membres du collectif La voie est libre (qui propose un scénario alternatif - notre article), ont rencontré le ministre des transports Clément Beaune et la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, pour réclamer la suspension des travaux le temps d’une médiation. En vain.

Alors que 1 500 scientifiques et 750 personnalités ont décrié ce projet, une quinzaine de militant·es est toujours en grève de la faim dans le sillage de Thomas Brail, président du Groupement national de surveillance des arbres. Signe de l’intensification du conflit, ce dernier doit entamer une grève de la soif ce lundi à 14h après plusieurs semaines de grève de la faim.

Un weekend de contestation est également prévu les 21 et 22 octobre dans le Tarn. Deux mobilisations à l’agenda de La Déroute des routes qui rassemble cinquante collectifs et associations locales mobilisées contre autant de projets routiers. Cet automne, dix manifestations ont été annoncées partout sur le territoire pour demander «un moratoire sur les projets routiers».

· 53 foyers de la maladie hémorragique épizootique, qui touche bovins et cervidés, ont été recensés en France, selon le dernier décompte réalisé par le ministère de l’agriculture. Arrivée depuis le sud de l’Europe, cette maladie provoque fièvre, ulcérations du mufle, jetage (nez qui coule) et boiteries. Le taux de mortalité n’est que de 1% chez les bovins, mais il atteint 90% chez certaines espèces de cervidés (France 3). La plupart des foyers ont été recensés dans les Hautes-Pyrénées, les Pyrénées-Atlantiques et la Haute-Garonne. La «zone de surveillance» s’étend à travers 15 départements du sud-ouest de la France.

· La semaine dernière, les Etats membres de l'Union européenne et les eurodéputé·es ont trouvé un accord pour réduire l’usage des gaz fluorés entre 2024 et 2049, puis les interdire en 2050. Mal retraités, ces gaz utilisés dans les réfrigérateurs et autres climatisations ont un pouvoir de réchauffement jusqu’à plusieurs milliers de fois supérieur au dioxyde de carbone (CO2). - Les Echos

· Dimanche, quelque 80 personnes ont hué les passager·es du bateau de croisière de luxe World Traveller qui accostait à Douarnenez (Finistère). «La croisière s’amuse, le climat trinque», pouvait-on lire sur l’une des nombreuses pancartes dénonçant ce loisir, alors que le paquebot de 130 mètres de long doit bientôt se rendre en Antarctique pour une croisière de dix jours. Ces bateaux «passent leur temps à faire des allers-retours entre les pôles pour faire du tourisme de la dernière chance : voir les derniers manchots, les derniers ours blancs, les derniers icebergs», a tancé l’une des manifestant·es, derrière un masque d’ours polaire. - Le Parisien (AFP)

+ 63%

À plus dans l’bus ! Lancée début septembre, la gratuité des bus dans la ville de Bourges (Cher) rencontre un franc succès. Sur les quatre lignes principales, la fréquentation a ainsi bondi de 63 % par rapport à la moyenne des années précédentes. En France, une quarantaine de territoires ont fait des choix similaires, selon l’Observatoire des villes du transport gratuit. Une question d’adaptation aux enjeux écologiques et de justice sociale. «Nombre de personnes ne peuvent se déplacer pour aller au centre-ville, au cinéma, au centre nautique, à la plage du Val d’Auron. La gratuité, c’est un gain réel de pouvoir d’achat», souligne le maire divers gauche de Bourges Yann Galut, interrogé par le quotidien Le Berry républicain.

Avec son nouveau plan, le gouvernement à la rescousse de la filière bovine française

Bovin d'honneur. En visite au Salon européen de l’élevage à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) la semaine passée, les ministres Bruno le Maire et Marc Fesneau ont annoncé une série de mesures pour soutenir le secteur de l’élevage en France.

«Les magistrats de la Cour des comptes seraient plus inspirés de faire la chasse aux dépenses qu'aux vaches françaises. Ils ne vont pas nous interdire de faire des barbecues le dimanche, de manger de la viande française. Ça fait partie de notre culture». En visite au Salon de l’élevage, ce vendredi 6 octobre, le ministre de l’économie Bruno Le Maire, qui fut aussi ministre de l’agriculture de 2009 à 2012, a donné le ton. La priorité du gouvernement, c’est de relancer le secteur, avec un «plan de reconquête de la souveraineté de l’élevage».

Précédé de l’actuel locataire du ministère de l’agriculture, Marc Fesneau, également présent au Salon, le ministre de l’économie a présenté les mesures phares de ce nouveau plan : promouvoir les «apports de l’élevage» aux territoires, à l’économie et à la transition écologique ; «améliorer les revenus» des éleveurs ; rendre le métier «plus attractif». Parmi les initiatives les plus commentées : une mesure de défiscalisation à hauteur de 150 euros par vache pour faire face à l’inflation, accueillie fraîchement par les professionnels.

En mai 2023, la Cour des comptes avait étrillé le secteur de l’élevage bovin en France, qui représentait en 2020 plus de 60% des 145 000 exploitations spécialisées en France. «À raison de 4,3 milliards d’euros d’aides publiques par an, l’élevage bovin demeure, de loin, l’activité agricole la plus subventionnée en France», soulignait le rapport.

Or, notait encore ce rapport, la filière bovine est une grande contributrice aux émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays. «Le bilan de l’élevage bovin pour le climat est défavorable. Malgré certains effets de réduction […], globalement les émissions de GES restent toujours très importantes, principalement en raison du méthane produit lors de la digestion des animaux. L’élevage bovin est ainsi responsable en France de 11,8 % des émissions d’équivalents CO2, comparables à celles des bâtiments résidentiels du pays.»

La Cour des comptes concluait alors à la nécessité de réduire le cheptel pour atteindre les objectifs climatiques de la France. Une direction dans laquelle ne s’engage clairement pas le gouvernement.

Les meilleures nouvelles de Gaëtan Gabriele

Les scientifiques sont unanimes : pour être heureux et avoir bonne mine, même en temps de crise climatique, le meilleur remède, ce sont les bonnes nouvelles de la semaine de Gaetan Gabriele !

© Vert

+ Loup Espargilière, Gaëtan Gabriele et Jennifer Gallé ont contribué à ce numéro.