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Emmanuel Macron veut mettre fin à l’orpaillage illégal sur les sites guyanais mais ses annonces sont tombées à côté.
Emmanuel Macron en Guyane : des annonces décevantes sur l’orpaillage et la pêche illégale
Or sujet. En visite en Guyane, le président de la République a affirmé vouloir lutter contre l’orpaillage clandestin et la pêche illégale, mais les stratégies annoncées sont loin de convaincre. Reportage de notre correspondant.
En 2023, la préfecture de Guyane recensait encore 400 sites exploités par environ 7 500 garimpeiros - des chercheurs d’or clandestins - qui en extrayaient 7,5 tonnes par an, contre une tonne pour le secteur légal. L’orpaillage clandestin, avec ses lourds impacts environnementaux et sanitaires liés à la pollution des cours d’eau, est encore très loin d’être éradiqué.
Lundi, en escale à Camopi, ville frontalière avec le Brésil du sud-est de la Guyane, le président a détaillé Harpie 3 : sa nouvelle stratégie pour lutter contre ce fléau, qui doit se concrétiser «dans les trois mois». Il a notamment annoncé un renforcement de la coopération avec le Brésil, qui a déjà permis de réduire le nombre de sites illégaux sur la commune de Camopi.
Après Harpie 1 en 2008, puis Harpie 2 en 2017, le nouveau plan Harpie prévoit d’installer des orpailleurs légaux sur les sites exploités clandestinement en dehors du Parc amazonien de Guyane, afin «d’occuper» le terrain.
Un bilan «plus que mitigé»
D’un point de vue économique, cette stratégie permettra d’éviter que les ressources aurifères - le pillage est estimé à 450 millions d’euros chaque année - ne s’envolent illégalement vers la Chine ou le Brésil. Elle est pourtant discutable sur le plan environnemental et stratégique.
Les associations écologistes voient carrément rouge. Certes, les miniers sont légalement contraints de travailler en circuit fermé, de ne pas utiliser de produits toxiques ou encore de re-végétaliser 40% de la surface détruite à l’issue de l’exploitation. Autant de contraintes qu’ignorent les orpailleurs illégaux, qui utilisent toujours du mercure (pour séparer l’or du minerai), pratique interdite depuis 2006 en France.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage de notre correspondant en Guyane, Enzo Dubesset.
· Lundi, la Hongrie a indiqué qu’elle retirait son soutien à l’adoption de la loi de restauration de la nature au sein de l’Union européenne, invoquant la situation agricole. Cette loi prévoit que les pays prennent des mesures pour restaurer un cinquième de leurs terres et de leurs mers d'ici à 2030. La Hongrie rejoint ainsi les Pays-Bas, l’Italie, la Suède et la Pologne dans le camp des opposants à cette loi. - Le Figaro (abonné·es)
· Mardi, des données publiées par l’ONG Bloom révèlent qu’en 2023, plus du quart des activités de pêche au chalut s’est déroulé dans des aires marines protégées (AMP) européennes. Le Talus du golfe de Gascogne, une AMP française, se classe comme la plus chalutée en Europe. - Le Monde (abonné·es)
· Selon un premier bilan de l’Institut Pelagis rendu public le 22 mars, la fermeture du Golfe de Gascogne entre le 22 janvier et le 20 février 2024 a été bénéfique aux dauphins. Parmi les mammifères marins échoués pendant cette période, très peu présentaient des traces de captures accidentelles par des engins de pêche, note le rapport. - Ouest-France (abonné·es)
Posterre. Qui, du thé ou du café, de l’avocat ou du beurre, du saumon cuit au four ou de la côtelette d’agneau à la poêle présente l’impact le plus sobre sur l’environnement ? Pour répondre à ces interrogations sur les produits du quotidien, Vert a interrogé la vaste base de données Agribalyse, mise au point par l’Agence de la transition écologique (Ademe), qui évalue plus de 2 500 produits alimentaires et agricoles. Cette infographie est à retrouver dans notre nouveau poster sur l’agriculture, à commander dans la posterothèque de Vert, ou à télécharger gratuitement (pour l’instant réservé aux membres du club).
Bastien Sibille : «Nous voulons un milliard d’euros pour financer nos organisations de transition écologique et sociale»
Bastien Sibille, 44 ans, est le cofondateur de la coopérative de transformation de la mobilité individuelle, Mobicoop et l’ex-président des Licoornes, une alliance de treize coopératives engagées. Ce 26 mars, il lance «l’opération milliard», dont l’objectif est de lever un milliard d’euros pour financer des projets de transition.
Auprès de Vert, cet homme des coopératives détaille les difficultés de financement que rencontrent les organisations écologiques et sociales. Il annonce aussi le lancement prochain d’une fondation destinée à remettre de la démocratie dans l’économie et financer le «laboratoire R&D» du monde sobre et juste de demain.
D’où vient «l’Opération Milliard» pour financer une transition juste?
Du constat de la tension qui existe entre des acteurs de terrain, qui portent des projets de transition écologique juste et sentent qu’ils inventent préfigure les modèles de demain (proches de l’innovation sociale, des modèles démocratiques, faiblement lucratifs), et leurs difficultés d’accès aux financements.
En avril 2023, j’ai fait un post LinkedIn qui disait : «Ça suffit, on ne peut pas être le monde de demain et qu’on nous file des cacahuètes. Unissons-nous pour constituer une force civile solide qui nous permette de faire progresser tout le monde sur ces questions!» L’élan était de leur dire : ne renoncez pas à votre fierté, à votre espoir.
Cela aurait pu rester un post, mais en 3 ou 4 semaines, un millier de dirigeants de projets ont rejoint l’appel. Des gens ont voulu monter des groupes de travail. On a fait un premier événement au collège des Bernardins en juillet et déterminé un plan d’action en 6 objectifs.
Qui compose le mouvement aujourd’hui ?
Nous avons 1 400 signataires et une centaine de personnes bénévoles actives. Ce sont essentiellement des directeurs généraux, présidents, fondateurs, des dirigeants de structures de l’Économie sociale et solidaire et d’entreprises.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet entretien réalisé par Juliette Quef.
Le plus vieux Premier ministre de la Cinquième République
Malgré ses 34 ans Gabriel Attal est probablement le plus vieux Premier ministre de la Cinquième République, comme l’attestent les mesures prises depuis trois mois qu’il loge à Matignon. C’est ce que raconte Loup Espargilière dans la dernière chronique en collaboration avec Konbini, déjà vue par plus d’un million de personnes.
👉 Cliquez ici pour voir la vidéo sur Youtube.
+ Enzo Dubesset, Loup Espargilière, Jennifer Gallé et Justine Prados ont contribué à ce numéro.