Ils lorgnent le paysage médiatique, comme celui du plancher océanique ; certains gloutons nous font toucher le fond.

La jeunesse française est prête à réduire ses voyages en avion pour protéger le climat, mais il reste du travail
Atterrissage imminent ? Sur le papier, les jeunes français·es sont disposés à modifier leurs habitudes de transports de loisir. En vrai, c’est plus compliqué.
C’est ce que révèle l’ONG Greenpeace, qui a publié, lundi, la première édition d’un baromètre des pratiques de voyage des jeunes. Menée à la fin décembre par l’ObSoCo (Observatoire Société et Consommation) auprès d’un échantillon de 1 200 personnes représentatif de la population française âgée de 18 à 34 ans, l’étude passe au peigne fin les pratiques touristiques des jeunes au regard des enjeux environnementaux.
Il apparaît que 80% des jeunes sont préoccupé·es par le changement climatique et qu’une large majorité (76%) est prête à agir dans tous les domaines du quotidien. Hélas, seuls 12% ont identifié les déplacements en avion comme l’un des postes de consommation individuelle les plus polluants.
Seule la moitié des sondé·es se déclare sensible à l’empreinte carbone du transport aérien et 9% d’entre elles et eux connaît l’impact d’un aller-retour en Thaïlande sur son bilan carbone - même si 44% ne sont pas surpris de l’apprendre. « Les jeunes pensent globalement que s’ils font des efforts toute l’année ils peuvent se permettre de prendre l’avion : il y a une méconnaissance des ordres de grandeurs, et donc une distorsion entre leur sensibilité à l’environnement et la réalité de l’impact sur l’environnement », commente Agnès Crozet, de l’ObCoCo, pour Vert.
Parmi les 32% des sondé·es qui prennent l’avion au moins une fois par an pour des voyages de loisirs, on trouve surtout des jeunes diplômé·es, plutôt souvent originaire d’Île-de-France, issu·es de classes sociales aisées.
Pour une majorité de jeunes, le lieu de vacances idéal ne se situe pas dans un pays lointain. Si 59% se déclarent prêt·es à partir moins loin, à voyager plus lentement (61%) et à privilégier des modes de transports moins polluants (63%), l’idée de partir moins souvent quitte à rester plus longtemps sur place est largement plébiscitée.
Parmi les freins qui ralentissent le changement des pratiques : le coût des transports, considéré comme un obstacle par 38% des personnes interrogées. « Les jeunes sont prêts à prendre le temps de voyager, il y a un imaginaire très positif autour des trajets effectués en train, mais les tarifs sont encore trop prohibitifs », souligne Agnès Crozet à Vert. Pour Greenpeace, « les avantages fiscaux offerts au secteur aérien, qui pénalisent des modes de transport moins polluants comme le train, apparaissent d'autant plus antinomiques avec la lutte contre le changement climatique. Parmi les solutions évoquées, celle d'offrir un billet de train à chaque jeune de 20 ans pour pouvoir voyager gratuitement en Europe est plébiscitée à 78% ».

· Lundi, l’exploitant forestier espagnol qui avait dérobé 400 arbres dans l’Ariège a été condamné à neuf mois de prison ferme et de lourdes amendes. Le tribunal correctionnel de Foix (Ariège) a reconnu Manuel Bautista coupable de vols avec dégradation et destruction de bois, pour avoir coupé des centaines d’arbres entre l’automne 2020 et l’hiver 2021, dont des chênes centenaires. - Le Monde
· Vegan Impact vient d’être condamnée par le tribunal de Beauvais à retirer toutes les vidéos et photos de l’élevage de 40 000 « poules en souffrance » révélées en septembre 2021 à la Ferme du Pré (Flavacourt - Oise). L’association antispéciste, qui avait exigé « la fermeture immédiate » de l’élevage, dénonce « une procédure bâillon ». - Le Parisien
· Lundi, le site Arrêt sur images a révélé la connivence de plusieurs médias avec l’association L214, spécialisée dans la lutte contre l'élevage. Articles relus et corrigés voire, directement écrits par L214, des communiqués de presse tapés par les journalistes ou encore des dons importants mais sciemment cachés par une journaliste qui couvre abondamment l’association... L’enquête révèle ce qui s’apparente à des dérives déontologiques de la part de plusieurs journalistes de Charlie Hebdo, Paris Match et Libération. - Arrêt sur images (abonnés)


« Guerre des abysses »
Le fond et la forme. Quelques jours après avoir vanté la nécessité de protéger le grand bleu au One ocean summit, le gouvernement annonce le développement massif de technologies pour assurer la souveraineté française en cas de « guerre des abysses ».
Lundi, la ministre des armées, Florence Parly, a dévoilé sa nouvelle « stratégie ministérielle de maîtrise des fonds marins ». On y lit que l’armée française prévoit de se doter de robots et de drones sous-marins pour explorer les profondeurs. Une opération justifiée par le manque de connaissances de ces écosystèmes : à l’heure actuelle, la profondeur moyenne des fonds est de 3 800 mètres, mais les forces françaises ne sont pas en capacité d’explorer au-delà de 2 000 mètres. Hélas, l’intérêt est surtout géopolitique, car l’océan est un nouveau champ de conflit international, au même titre que l’espace ou le cyber; et économique, puisque les fonds marins regorgent de minerais rares. Destruction des habitats, modification de la morphologie des fonds et des sédiments qui les composent, pollution sonore, toxique et lumineuse… les risques que font peser l’exploitation du plancher des océans sur l’ensemble du vivant sont nombreux.
Pour tout savoir de ce sujet, retrouvez notre article sur vert.eco

Pour une information libre et plurielle, mettons un « stop » à Vincent Bolloré
Bientôt fini, le bololo ? StopBolloré, un collectif de personnalités et de médias indépendants – dont font partie Les jours, Mediapart ou Vert – appelle à mettre fin à l’expansion sans limite de l’empire de Vincent Bolloré. Tribune.
« Presse écrite, radios, chaînes de télévision, maisons d’édition de livres, agences de communication, jeux vidéo, instituts de sondage, salles de spectacle… en quelques années, Vincent Bolloré a constitué un empire médiatique tentaculaire au service de ses ambitions idéologiques réactionnaires.
Rien que dans le monde de l’édition, il possédera bientôt plus de 70 % des livres scolaires, la moitié des livres de poche, une centaine de maisons d’édition, avec un quasi-monopole sur la distribution des livres.

Cette concentration de médias est sans précédent dans notre histoire. Elle renverse les principes démocratiques garantis depuis la Seconde Guerre mondiale, et tous les progrès de la liberté de la presse, du droit d’informer et des médias. Sous nos yeux incrédules se déroule une révolution rétrograde qu’il est urgent d’empêcher.
Depuis la Libération, il est pourtant acquis que l’information n’est pas un objet commercial mais un instrument de culture. Il est entendu qu’elle ne peut remplir sa mission que « dans la liberté et par la liberté ». Il est clair qu’elle est libre quand elle ne dépend « ni de la puissance gouvernementale ni des puissances d’argent mais de la seule conscience des journalistes et des lecteurs » (Déclaration des droits et des devoirs de la presse libre, 1945).
Cette tradition démocratique, essentielle à l’État de droit, est aujourd’hui menacée. Le pluralisme du débat n’a plus de sens lorsqu’un groupe concentre autant d’organes d’information et d’édition sous sa fortune et ses ordres. La liberté des journalistes et des auteurs n’existe plus lorsque les rédactions et les maisons d’édition sont ainsi mises au pas. Quel sens y a-t-il à parler d’indépendance d’une information soumise à la volonté d’un seul homme ? »
Retrouvez la suite de cette tribune et la liste des signataires sur vert.eco

Quand les poissons tombent du ciel
Il pleut des corps. Drôle de rencontre pour cet habitant de Plœmeur, dans le Morbihan : en sortant de chez lui le 3 février dernier, Guy s’est retrouvé nez à nez avec des poissons étalés dans l’allée de sa résidence. L’explication est liée à un phénomène météorologique rare qui a lieu lors des tempêtes. Les poissons sont aspirés lors de trombes marines, prennent de la hauteur dans la colonne d’air, puis sont retenus dans les nuages qui les relâchent quand ils craquent...

+ Anne-Sophie Novel et Justine Prados ont contribué à ce numéro