Que ce soit le fait des mangeurs de foie gras, du président des Etats-Unis, de la grippe ou du réchauffement, les oiseaux battent de l'aile.

Avant de rendre les clefs, Donald Trump achève bien les oiseaux
Un petit trou, un petit trou, un dernier petit trou. A deux semaines de rendre les clefs de la maison blanche, Donald Trump parachève le détricotage des réglementations environnementales au profit des compagnies pétrolières.
On ne pourra pas lui reprocher de ne pas tenir ses promesses. Donald Trump s'était juré d'offrir aux producteurs de pétrole des pans entiers de la réserve naturelle arctique d'Alaska (Arctic National Wildlife Refuge). Havre pour les ours polaires et autres caribous, cette immense bande côtière de 70 000 kilomètres carrés recèle également les plus grandes réserves pétrolières du pays.

Ce mercredi, à 14 jours de la passation de pouvoir, l'administration Trump va attribuer aux enchères des baux pétroliers dans cette région (The Guardian). Une fois accordés, ceux-ci seront difficiles à remettre en cause.
Il y a un mince espoir : si les ventes étaient réalisées, les contrats seraient examinés par les diverses agences de la future administration Biden, ce qui pourrait durer un mois ou deux. Assez de temps pour permettre à la nouvelle présidence de refuser d'accorder les baux, arguant, pourquoi pas, que les études scientifiques qui ont servi de base pour autoriser les futurs forages sont biaisées.
La veille, Donald Trump avait mis un autre coup de canif au vivant. Désormais, les entreprises dont l'activité aura causé la mort d'oiseaux ne pourront plus être poursuivies, tant que ceux-ci n'ont pas été visés délibérément. Y compris en cas de fuite de pétrole, d'électrocution sur les lignes à haute tension et même s'il s'agit d'actions illégales comme l'épandage de pesticides interdits, détaille le New York Times (anglais). Au total, ce sont désormais 104 réglementations environnementales qui ont été défaites par Donald Trump, d'après le dernier décompte du quotidien new-yorkais.

• Mardi, la ministre de la transition écologique Barbara Pompili s'est dite favorable au stockage définitif des déchets toxiques sur le site de Stocamine, situé à Wittelsheim (Haut-Rhin). Depuis 1999, des produits dangereux (amiante, mercure, etc.) sont enfouis dans cette ancienne mine de potasse. Des élu•e•s locaux•les ainsi qu'un rapport parlementaire demandent que les déchets, qui font peser un risque potentiel sur la nappe phréatique alsacienne, soient destockés. La ministre a annoncé qu'une décision serait prise « fin janvier ». - Dernières nouvelles d'Alsace
• En France, plus de 200 000 canards ont déjà été abattus préventivement pour empêcher la propagation du virus de la grippe aviaire, a indiqué, mardi, le chef des services vétérinaires Loïc Evain lors d’un bilan. Selon les chiffres du ministère de l’agriculture, 61 foyers infectieux ont été identifiés, dont 48 dans les Landes, lieu important de production de foie gras. 400 000 autres volatiles devraient encore être mis à mort dans les prochaines semaines. - La France agricole

Comment les oiseaux européens s’adaptent au réchauffement
Petit à petit, l'oiseau déplace son nid. Plus de couvées, plus tôt dans l'année ; les oiseaux de nos contrées s'adaptent comme ils le peuvent au climat qui se dérègle.
En Europe de l'Ouest comme ailleurs, le printemps arrive de plus en plus tôt. Résultat : les arbres produisent leurs premières feuilles et fleurs de manière précoce. Les chenilles qui s'en nourrissent éclosent aussi prématurément. Pour que leurs oisillons trouvent à manger à leur naissance, plusieurs espèces d'oiseaux ont dû avancer la première couvée annuelle.

En 1997, une étude déterrée par le Guardian avait déjà montré qu'en une décennie à peine, les oiseaux du Royaume-Uni avaient avancé de neuf jours, en moyenne, la date de ponte. C'est ce qu'a fait la mésange charbonnière pour s'assurer de trouver des chenilles, comme le confirment des scientifiques dans une récente étude parue dans la revue Ecology letters.
A court terme, des printemps plus doux permettent d'allonger la période de reproduction et paraissent bénéficier aux oiseaux. Certaines espèces qui pondent plusieurs fois dans la saison se paient même le luxe d'ajouter une couvée supplémentaire. Mais à long terme, le dérèglement pourrait avoir des conséquences fatales : si la désynchronisation entre le pic de naissance des chenilles et celui des oisillons devait excéder 24 jours, « l'extinction rapide serait inévitable », alertent les auteur•rice•s de l'étude. « L'actuelle stabilité des populations pourrait cacher un effondrement, si les émissions de gaz à effet de serre continuent ». Par ailleurs, l'assèchement des étés promet de rendre plus difficile la recherche de nourriture.
Le réchauffement propulse également les oiseaux en direction des contrées septentrionales. Dans sa dernière édition, l'Atlas des oiseaux nicheurs européens indique que ces derniers se sont déplacés de 28 kilomètres vers le nord depuis la fin des années 1980. Soit un rythme d'environ un kilomètre par an. Plus d'informations dans le Guardian (en anglais).

Veganuary, un mois sans manger d'animaux
Ça peut pas faire de mal ! A l'occasion de l'édition 2021 du Veganuary, plus de 500 000 personnes se sont engagées à manger végétalien pendant le mois de janvier, un record.
Le mois qui s'ouvre est celui des bonnes résolutions ; pourquoi pas celle d'y aller mollo sur les produits animaux ? Santé, bien-être animal, bilan carbone... toutes les raisons sont bonnes pour essayer le régime végétalien. Pendant tout le mois de janvier, le défi Veganuary (contraction de janvier et végane, en anglais) propose de se passer de viande, mais aussi de tous les produits issus des animaux, comme le lait, les œufs ou le miel.
Prodiguant plusieurs conseils alimentaires, le site de Veganuary tente de démonter certains clichés, notamment celui des carences supposées en protéines d'un régime sans viande. Puisque le manque d'imagination peut être un frein, des idées de repas sont suggérées à celles et ceux qui voudraient se lancer.
Soutenue par de nombreuses associations de défense des animaux, dont L214, l'initiative fait un nombre croissant d'adeptes ; un demi-million en 2021 (dont 150 000 en Amérique latine), d'après le Guardian, contre 400 000 un an plus tôt. Comme Vert l'avait expliqué, la viande et les produits laitiers ont un impact climatique sans commune mesure avec les produits végétaux. Réduire leur consommation constitue l'un des gestes individuels les plus vertueux pour le climat.

Un an de clichés de la vie sauvage
C'est très joli. Le Guardian a compilé une vingtaine de clichés lauréats de nombreux concours de photographie de la vie sauvage qui se sont tenus en 2020. Un best-of à plume et à poil qui en met plein la vue.

