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En mai, il ne faisait pas si frais. 


L’État français bientôt condamné pour son inaction face à l’effondrement de la biodiversité ?

Aussitôt dit, ô phytos faits ? Dans l’affaire «Justice pour le vivant», la rapporteure publique du tribunal administratif de Paris a reconnu le préjudice écologique causé par l’utilisation massive des pesticides en France et a désigné l’État comme l’un des principaux responsables.

C’est un sourire à peine caché qui barre le visage des militant·es à la sortie du tribunal ce jeudi 1er juin. Après avoir été condamné pour son inaction climatique dans le cadre de «l’Affaire du siècle» menée par quatre associations (Vert), l’État français pourrait bien l’être à nouveau, cette fois pour «carence fautive» à l’égard de la biodiversité. C’est en tout cas ce qu’a demandé aux juges la rapporteure publique, dont le rôle est d’analyser le conflit et de faire des recommandations. Ses conclusions sont inespérées pour les cinq ONG environnementales requérantes (Notre Affaire à Tous, Pollinis, l’Aspas, Biodiversité sous nos pieds et Anper-Tos), qui invoquent un procès «historique, vital et urgent»

Selon la rapporteure, l’État ne respecterait pas ses propres objectifs en matière de réduction de l’usage des pesticides sur son territoire, prescrits par ses plans «Ecophyto» successifs, ni en matière de pollution de l’eau par des pesticides.

La magistrate a également pointé l’incapacité de l’État à mettre en place des procédures d’évaluation de la toxicité des produits phytosanitaires qui protègent réellement la biodiversité.

Justine Ripoll, de l’association Notre Affaire à Tous, répond aux questions de la presse à la sortie de l’audience © Lou-Eve Popper

Pour toutes ces raisons, la magistrate a proposé aux juges de condamner l’État et de l’enjoindre à «mettre un terme à l’ensemble des manquements retenus et de prendre toute mesure utile de nature à réparer le préjudice écologique et prévenir l’aggravation des dommages» d’ici juin 2024. Elle a également réclamé que l’État verse un euro symbolique aux associations requérantes en réparation du préjudice moral qu’elles ont subi.

Les associations sont confiantes car les recommandations des rapporteurs sont le plus souvent suivies par les juges. L’État, même condamné, ne sera cependant pas astreint à une obligation de résultats. Le jugement sera prononcé le 15 juin prochain.

· Mardi, le tribunal administratif de Grenoble a retoqué le Schéma de cohérence territoriale de la vallée de la Maurienne (Savoie), qui prévoyait le développement de plusieurs stations de ski. Parmi les projets, des remontées mécaniques, de nouvelles pistes, et un Club Med de plus de 1 000 lits à Valloire. Les associations écologistes à l’origine du recours dénoncent un «projet totalement incompatible avec l’érosion du marché du ski et la réelle prise en compte des changements climatiques». - Libération

· Jeudi, le Parlement européen a voté pour la mise en place d’un devoir de vigilance européen. Cette mesure, qui existe en France depuis 2017, impose aux grandes entreprises de prévenir les atteintes potentielles de leurs activités aux droits humains, sociaux et environnementaux - y compris celles de leurs filiales et sous-traitants. La décision doit être validée en trilogue par la Commission et les États membres d’ici la fin de l’été. - Novethic

· L’installation de nouvelles capacités d’énergies renouvelables devrait battre un nouveau record en 2024, selon l’Agence internationale de l’énergie. Moteurs de cette envolée sans précédent, un «élan politique, la hausse des prix des combustibles fossiles et les préoccupations en matière de sécurité énergétique». Le total mondial pourrait atteindre près de 4500 GW de puissance l’année prochaine, soit la production électrique des États-Unis et de la Chine réunis.

En mai, il n’a pas fait si frais. Malgré la sensation, partagée par beaucoup de Français·es, d’un mois de mai frisquet, la température moyenne a été supérieure de 0,8°C aux normales de saison (1991-2020), d’après les données de Météo-France fournies à France info. Un décalage dans le ressenti qui s’explique par une période fraîche et pluvieuse au milieu du mois, mais surtout par le contraste saisissant avec le mois de mai 2022 - le plus chaud enregistré dans le pays (+2,4°C par rapport aux normales). «Nous ne sommes plus habitués à avoir des conditions plus proches de la normale et nous avons oublié que le printemps reste une saison de transition, avec des périodes plus fraîches, plus humides ou plus estivales», décrypte Matthieu Morel, climatologue à Météo-France, pour France info.

Et si on repensait la place des voitures dans nos vies?

En vélo Simone ! Avec Voitures, le chercheur indépendant sur les mobilités Aurélien Bigo se livre à une critique vulgarisée et imagée de ces bolides encombrants, toujours plus lourds et nocifs pour notre santé comme pour le climat, et propose des solutions pour limiter la casse.

Entre les années 1950 et 1980, la voiture a pris le pas sur nos déplacements quotidiens, au point d’en représenter aujourd’hui 63%, contre seulement 24% pour la marche à pied et 3% pour le vélo. L’automobile a redessiné nos villes et éloigné le domicile du travail. Problème : la combustion d’essence participe activement au réchauffement climatique - les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports augmentent - et l’abrasion des pneus, des freins et de la chaussée rejette des particules fines dans l’air, responsables de 30 000 à 100 000 morts par an en France.

Dans un monde qui doit faire sa mue écologique et où les voitures ne transportent en moyenne qu’un seul passager, le chercheur indépendant Aurélie Bigo, associé à la chaire Energie et Prospérité, vulgarise avec talent tous ces enjeux dans un petit ouvrage-kaléidoscope composé d’images, de couleurs et d’infographies, orchestré par Isabelle Brockman, de la collection Fake or Not des éditions Tana.

Bouger moins, calibrer son véhicule sur les usages réels, covoiturer, louer, passer à l’électrique, voyager autrement en train, tester les véhicules intermédiaires entre vélo et auto comme les vélos électriques, les mini-voitures ou les voiturettes : voici quelques-unes des pistes explorées par l’auteur de cet indispensable manuel. À mettre dans toutes les mains pour éviter la sortie de route.

Voitures, Aurélien Bigo, Tana éditions, mai 2023, 112p, 13,9€.

La météo des forêts

Eau feu. À partir de ce vendredi, Météo-France va proposer une météo des forêts quotidienne pour estimer le risque d’incendie dans chaque département. Le bulletin affichera quatre niveaux de vigilance (de faible à très élevée) grâce à un code couleur (vert, jaune, orange, rouge), qui seront déterminés par plusieurs paramètres météorologiques (températures, force du vent, humidité de l’air) et par l’état de sécheresse de la végétation. Elle sera publiée chaque jour à 17 heures par Météo-France et diffusée dans plusieurs médias partenaires.

Estimation de la météo des forêts pour samedi, dévoilée en avant-première par TF1 jeudi soir. © Capture d’écran TF1

+ Alban Leduc, Lou-Eve Popper et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.

💚 Un grand merci et bienvenue aux nouveaux membres du club : Romain, Julien, Pierrick, Emmeline, Caroline, Timothée, Agnès, Julien, Suzanne, Léo, André, Erick, Louison, Adrien, Valentin, Denis, Rémi, Eléonore, Gabrielle, Sarah, Romain, Raphaël, Loïc, Sandro, Anne-Sophie, Paco, Muriel, Olivier, Clément, Antoine, Marianne, Thomas, Aurélien, David, Laetitia, Vincent, Laure, Marie, Emmanuelle, Christelle, Matthieu, Frédéric, Cécile, Léa, Camille, Océane, Pauline, Fabien, Murielle, Anne-Fleur, Emmanuel, Nicolas, Yann, Juliette, Sophie, Cécile, Dorian, Emmanuel, Etienne, Lucie, Mélodie, Aurélien, Jérôme, Laura, Owen-Basile, Laura, Joséphine, Maxime, Laure, Typhaine, Séverine, Arnaud, Gaëlle, Jeremy, Claire, Alexandre, Sylvie, Fabrice, Mathilde, Romain, Jelena, Florent, Claire, Stéphanie, Mélina, Grégoire, Maxime, Denis, Gilles.