Chères toutes et chers tous,
🔥 À laquelle de ces deux questions voulez-vous que nous répondions la semaine prochaine ?
Le gouvernement fait marche arrière sur la rénovation énergétique, et tant pis pour les passoires thermiques !
Rénovation des logements : le gouvernement en marche arrière
Du bluff avec du vieux. Révision du Diagnostic de performance énergétique, coupe budgétaire… Les ministres de Gabriel Attal viennent de porter de sérieux coups de canif aux objectifs de rénovation énergétique des logements.
Alors que le gouvernement d’Elisabeth Borne avait promis d’augmenter le budget de MaPrimeRénov’ de 1,6 milliard d’euros en 2024, celui de Gabriel Attal vient d’opter pour un rabais d’un milliard - la hausse ne sera donc que de 600 millions d'euros cette année.
Un sérieux coup de rabot alors que le gouvernement s’était fixé pour objectif d’atteindre 200 000 rénovations performantes en 2024 (contre 71 000 en 2023).
Pour dégripper le marché de la location immobilière, Christophe Béchu avait annoncé, la semaine dernière, plusieurs dérogations à l’interdiction prochaine de louer des passoires thermiques. Celle-ci était censée s’appliquer dès le 1er janvier 2025 aux 600 000 logements classés G (la pire note du Diagnostic de performance énergétique - DPE).
L’une de ces mesures consiste, comme il l’a dit au Parisien, à corriger un «biais» de calcul : «On s’est rendu compte que plus la surface d’un logement est petite, plus la part de l’eau chaude sanitaire pèse sur son classement». Résultat : 140 000 logements de moins de 40 mètres carrés sortent du statut de passoire thermique.
Le gouvernement prévoit de déposer plusieurs amendements au projet de loi sur les copropriétés dégradées, qui sera examiné en mars au Sénat, pour assouplir encore l’interdiction de louer ces gouffres énergétiques.
«Certains de ces aménagements peuvent être pertinents, mais ils réduisent seulement artificiellement le nombre de passoires à rénover», remarque auprès de Vert Isabelle Gasquet, du Cler - Réseau pour la transition énergétique.
Un cadeau fait aux plus riches ? Selon les chiffres du gouvernement lui-même, «60% des logements en location appartiennent à des propriétaires des 9ème et 10ème déciles de revenus», soit les 20% des Français·es les plus riches. À l’inverse, 45% des ménages exposés à la précarité énergétique sont des locataires qui n’ont pas la main sur ces travaux.
Anne-Claire Poirier
· Mardi, le maire écologiste de Bordeaux, Pierre Hurmic, a appelé l’État à annuler l’autorisation d’exploitation par la société canadienne Vermillion de huit nouveaux puits de pétrole dans la forêt de la Teste-de-Buch (Gironde). Dans une lettre envoyée au ministère de la Transition écologique, Pierre Hurmic dénonce «une menace supplémentaire pour des écosystèmes déjà en danger». - Sud-Ouest
· Mardi encore, l’un des militant·es perché·es dans les arbres de la Zad de Saïx (Tarn) contre l’autoroute A69 est entré en grève de la soif. Celik souhaite dénoncer le démantèlement de la zone lancé par les forces de l’ordre il y a une dizaine de jours et les privations imposées aux activistes par les autorités. À l’automne, il avait déjà entrepris une grève de la faim d’un mois et une grève de la soif de deux jours contre le projet d'A69 (notre article).
· Ce mercredi, l’association Foodwatch a déposé plainte contre les entreprises Nestlé Waters et Sources Alma pour traitement illégal de leurs eaux minérales. Dans un communiqué publié mardi, Foodwatch a aussi interpellé la Commission européenne sur la responsabilité de l’État français, désigné comme complice de cette fraude. - Libération (AFP)
Titi et graminées. Difficile d’y échapper si vous êtes allergique : les pollens ont fait leur retour sur l’ensemble du territoire hexagonal en ce début de semaine. Mardi, plus de 70 départements étaient placés en alerte rouge pour les risques d’allergie, tandis que 20 étaient en alerte jaune, d’après le Réseau national de surveillance aérobiologique. Seule la pointe bretonne était épargnée. Cette situation précoce s’explique par la météo printanière en ce mois de février sur l’ensemble du pays. Pour les allergiques, vigilance particulière aux pollens de noisetiers, d’aulnes, de frênes et de cyprès, particulièrement irritants en ce moment. Le risque d’allergie devrait baisser dès ce mercredi sur une partie du territoire grâce au retour de la pluie.
Suspension de la pêche dans le Golfe de Gascogne pour protéger les dauphins : quel bilan ?
C’est l’heure de filets. Après un mois d’arrêt, la pêche au chalut et au filet a repris dans la nuit de mardi à mercredi dans le Golfe de Gascogne. Les bénéfices de cette pause pour la biodiversité et les pêcheries restent flous.
Depuis le 22 janvier, les navires de plus de huit mètres équipés de chaluts ou de filets sont restés à quai, du Finistère aux côtes landaises. Cette interdiction découle de la saisine du Conseil d'Etat par les associations de défense de l’environnement Sea Sherperd, Défense des milieux aquatiques et France Nature Environnement (FNE) au nom de la préservation des dauphins et des marsouins.
En mars dernier, le Conseil d’Etat avait ordonné au gouvernement de fermer dans les six mois les espaces de pêche pendant les périodes de nourrissage des petits cétacés. Puis, en octobre, l’Etat avait annoncé la mise en place de cette première pause d’un mois. Elle s’appliquera également en 2025 et 2026.
«On félicite le monde de la pêche pour son effort conséquent pour la préservation de la biodiversité», souligne à Vert Jérôme Graefe, juriste à la FNE. 450 bateaux sont restés à quai pendant ce mois jugé très lucratif pour le secteur. Soles, bars, sardines… Nombreux sont les poissons qui passent au large des côtes françaises en cette période.
Ce mercredi, l’heure est donc à la reprise, mais pas au bilan. «Il est encore trop tôt pour avoir un recul sur l’efficacité de cette mesure sur les populations de dauphins et de marsouins, mais également sur les impacts socio-économiques», estime Jérôme Graefe.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage de Juliette Mullineaux.
En apnée photographique dans les fonds marins
C’est assez. Le Suédois Alex Dawson a remporté ce week-end le prix du photographe sous-marin de l’année pour sa photo «Whale Bones» (os de baleine). Choisi parmi 6 500 prises de vue, ce cliché nous emmène dans l’est du Groenland, sous la calotte glaciaire. On y voit un apnéiste survoler des squelettes géants de cétacés, animaux chassés, consommés puis rejetés à la mer. Pour découvrir l’ensemble des photos récompensées, c’est par ici.
+ Alexandre Carré, Loup Espargilière, Jennifer Gallé, Juliette Mullineaux et Justine Prados ont contribué à ce numéro.