Chères toutes et chers tous,
Aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres puisque nous fêtons le 200ème numéro de Vert !
L'idée de Vert a germé il y a pile un an, en novembre 2019. Sa lecture a d'abord été réservée à un petit nombre de lectrices et lecteurs, le temps de donner ses couleurs à votre média, avant un lancement officiel en janvier 2020.
Vert compte désormais plus de 2 000 abonné•e•s et ce nombre croît de jour en jour. A toutes et à tous, nous vous adressons un grand merci pour votre soutien, qui nous a permis de tenir et de progresser en ces temps particuliers.
Un numéro où l'on verra que le fond de l'air effraie.

Des satellites pour détecter les fuites de méthane
Délit de fuites. Des entreprises promettent de nouveaux satellites capables de détecter les plus infimes fuites de méthane.
Le méthane (CH4) est un puissant gaz à effet de serre émis en grande quantité par l'élevage intensif et par l'industrie du gaz et du pétrole. Une récente étude, dont Vert s'était fait l'écho, avait révélé que la part du méthane d'origine fossile dans l'ensemble du méthane présent dans l'atmosphère aurait été sous-estimée de 25 à 40%.
Repérer les fuites massives des puits de gaz ou de pétrole n'est pas une mince affaire. D'abord, parce que les producteurs n'ont que peu d'intérêt à le faire et que les sanctions sont quasi-inexistantes. Ensuite, car jusqu'à récemment, la technique consistait à utiliser des détecteurs au niveau du sol. Une pratique un peu légère pour surveiller les innombrables puits à travers la planète.

En octobre, une entreprise canadienne - GHGSat - a déclaré avoir révélé la plus petite fuite de méthane jamais observée depuis l'espace grâce à ses satellites, rapporte le New York Times. Le principe est le suivant : un premier satellite est chargé de balayer la surface du globe à la recherche d'une zone de fuites. Puis, un second engin bardé de capteurs plus sensibles doit offrir une évaluation bien plus précise des effusions de méthane. Bluefield Technologies, une autre firme, promet déjà des satellites encore plus fins d'ici 2023.
« La découverte et la quantification des fuites de gaz depuis l'espace change la donne […] dans la lutte contre le changement climatique », a indiqué au New York Times Thomas Roeckmann, professeur de physique et de chimie atmosphériques à l'université d'Utrecht (Pays-Bas). De quoi - peut-être - permettre aux Etats de mieux surveiller les rejets de l'industrie fossile, et à cette dernière, de réparer des fuites qui nuiront de plus en plus à son image.
Le méthane a un pouvoir de réchauffement largement supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2), mais sa durée de vie est plus courte. Aussi, la réduction de ses émissions aurait des effets rapides sur l'évolution du climat. Plus d'informations dans le New York Times (en anglais).

• Ce lundi, l’ouragan Iota devrait frapper l’Amérique centrale, déjà balayée quelques jours plus tôt par un autre ouragan : Eta. Iota pourrait atteindre la catégorie 3 (sur 5) et causer de graves dégâts au Nicaragua, avant de survoler le Honduras, le Salvador et le Guatemala. Il s’agit du 30ème système tropical (dépression, tempête ou ouragan) de la saison 2020 des ouragans qui s’étend de juin à novembre. Du jamais vu. - Le Parisien (AFP)

Les ouragans du réchauffement
Les vents du changement. Si la saison 2020 des ouragans bat tous les records, il ne faut pas y voir un hasard, mais bien la marque de la crise climatique.
30 : c'est donc le total inédit de tempêtes tropicales majeures recensées depuis le mois de juin. Mais ce n'est pas le signe le plus révélateur du climat qui se dérègle. Le principal changement réside dans la force, l'intensité et les précipitations de ces tempêtes. « En 36 heures, [l'ouragan Eta, qui a frappé l'Amérique centrale début novembre] est passé d'une dépression à un ouragan de catégorie 4, a indiqué au Guardian Bob Bunting, directeur de l'ONG Climate adaptation center. C'est peut-être le passage le plus rapide d'une dépression à un ouragan majeur de l'histoire ».

La chaleur, c'est de l'énergie. Et cette énergie contenue dans des océans en surchauffe nourrit les tempêtes, dont l'intensité grimpe de plus en plus vite avant de frapper les continents. Mais une nouvelle étude, publiée dans Nature, indique que le phénomène ne s'arrête pas là.
En temps normal, l'activité des tempêtes diminue rapidement lorsque ceux-ci touchent terre. Or, à cause du réchauffement, cette diminution serait de plus en plus lente. Il y a 50 ans, dans l'Atlantique nord, une tempête tropicale moyenne perdait plus des trois quarts de son intensité au cours des premières 24 heures sur terre. Contre la moitié seulement aujourd'hui, d'après les scientifiques.
Résultat : les tempêtes durent plus longtemps et occasionnent davantage de dégâts. L'Amérique centrale n'a pas fini de panser ses plaies après le passage d'Eta, qui a affecté 3,6 millions de personnes (Croix rouge), alors qu'arrive Iota, ce lundi.

Des grévistes de la faim pour le climat
Le début de la faim. Une douzaine de Français•es a cessé de s'alimenter pour réclamer davantage de moyens pour le climat, la santé et l'emploi.
Fin octobre, le rapporteur du budget pour le Parlement européen (PE), Pierre Larrouturou avait entamé une grève de la faim depuis les couloirs de son institution. L'élu voulait ainsi dénoncer l'indigence du futur budget de l'Union européenne (UE) pour la période 2021-2027 en matière de climat et de santé. S'il a jeté l'éponge ce weekend sur l'avis de ses médecins, il a été rejoint par une douzaine de soutiens, rapporte Libération.
Journaliste, violoniste, ingénieur, ou maraîcher ; elles et ils réclament comme lui l'instauration d'une taxe sur les transactions financières dans l'UE. Celle-ci pourrait rapporter quelque 57 milliards d'euros par an à partir de 2024 pour financer le combat contre le dérèglement climatique, mais aussi contre les crises sanitaire et sociale nées de la pandémie de Covid-19. Une disposition également réclamée par les députés européens de la Commission du budget du PE à la mi-octobre. Mais certains Etats, dont la France et l'Allemagne refusent une taxation ambitieuse.
Les grévistes entendent donc faire pression sur le gouvernement pour qu'il soutienne cette proposition. « L’élément clé, c’est le pognon. S’il n’y a pas le budget pour isoler les maisons, améliorer les hôpitaux, replanter des forêts ou essayer de sauver ce qui est encore sauvable, on n’y arrivera pas », a expliqué à Libération le journaliste Eric la Blanche. Une page Facebook « Grévistes de la faim pour un avenir possible » raconte leur lutte entamée il y a huit jours.

Fini de lézarder
Le lézard ocellé - le plus gros d’Europe - vit une vie paisible sur les plages des Landes. Hélas, le département veut construire une route au milieu d’une dune pour attirer les baigneurs. Un piège mortel pour ces reptiles, comme le raconte le Monde dans la dernière vidéo de sa série Plan B.
