Les usines à gaz


Au moment où les citoyen•ne•s s'empressent de réduire leur bilan carbone, celui de l'industrie fossile vient de s'alourdir brutalement.

Le méthane de l’industrie fossile, très (très) largement sous-estimé

Les entreprises productrices d'hydrocarbures sont de véritables usines à gaz et ce, dans des proportions que l'on n'imaginait pas jusqu'alors. Les émissions de méthane issues de l'industrie fossile auraient été sous-estimées de 25 à 40%. Et, contre toute attente, ce n'est pas nécessairement une mauvaise nouvelle

Le méthane est un gaz à effet de serre 80 fois plus puissant que le CO2, responsable d'au moins 25% du réchauffement climatique, selon le Programme des nations unies pour l'environnement (UNEP). En deux siècles, le méthane présent dans l'atmosphère a doublé, explique le Guardian. Or, jusqu'à présent, il était difficile de savoir qui de l'agriculture, des décharges, ou de l'industrie était davantage responsable. 

Des chercheurs de l'université de Rochester (Etats-Unis), ont étudié une carotte glaciaire renfermant de l’air vieux de 300 ans, datant d'avant l'ère industrielle. Comme ils l'ont expliqué dans une étude publiée, mercredi 19 février, dans Nature, ils ont découvert que la part du méthane d'origine fossile dans l'ensemble du méthane présent dans l'atmosphère avait été sous-estimée de 25 à 40%.

Capture d'écran de l'enquête vidéo du New York Times sur les fuites de méthane de l'industrie du gaz et du pétrole.

Cette étude renforce les soupçons qui pesaient déjà sur l'industrie pétrolière et gazière, accusée de sous-évaluer les fuites de méthane occasionnées par ses activités. Grâce à de nouvelles technologies, le New York Times avait pu montrer les échappements massifs de plusieurs sites de production aux Etats-Unis dans une riche enquête en vidéo

Comme le rapporte encore le Guardian, la technique de fracturation hydrolique aurait fait repartir à la hausse les émissions de méthane à partir du début des années 2000.

L'auteur principal de l'étude, Benjamin Hmiel, veut voir une bonne nouvelle dans ces découvertes, qui offrent une marge de manœuvre inattendue : si les Etats renforçaient les contrôles sur les industries fossiles, ils pourraient réduire rapidement les émissions de ce puissant gaz à effet de serre. A lire dans le Guardian (en anglais).

1000 scientifiques appellent à la désobéissance civile

Aux premières loges pour constater l'étendue du désastre, le monde de la recherche rechigne de moins en moins à prendre la parole pour sonner l'alarme. Dans une tribune publiée dans le Monde, 1 000 scientifiques jugent que, face à la crise, « la rébellion est nécessaire »

Estimant que la barre des 1,5°C de réchauffement par rapport à l'ère préindustrielle sera allègrement dépassée, les signataires rappellent que « la prochaine décennie sera décisive pour limiter l’ampleur des dérèglements à venir. Nous refusons que les jeunes d’aujourd’hui et les générations futures aient à payer les conséquences de la catastrophe sans précédent que nous sommes en train de préparer et dont les effets se font déjà ressentir. »

« Lorsqu’un gouvernement renonce sciemment à sa responsabilité de protéger ses citoyens, il a échoué dans son rôle essentiel », dénoncent les scientifiques, qui appellent donc à participer à des actions de désobéissance civile menées par les différentes organisations écologistes. Les signataires plaident également pour que les citoyen•ne•s se mettent en action, à n'importe quelle échelle : individuelle, de leur entreprise, ou locale. 

Spécialistes d'astrophysique, de biologie ou encore, d'informatique, elles et ils demandent enfin aux pouvoirs publics de « dire la vérité » au sujet de la crise : « notre mode de vie actuel et la croissance économique ne sont pas compatibles avec la limitation du dérèglement climatique à des niveaux acceptables ». A lire dans le Monde (abonnés).

Les salaires mirobolants de cadres de la FNSEA

Un tiers des agriculteurs n'arrive pas à se verser de salaire. C'est une triste réalité qu'aime à rappeler la puissante Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). A la fois pour dénoncer l'« agribashing », ce supposé dénigrement systématique des agriculteurs, et pour expliquer à quel point il leur est difficile de se convertir à des pratiques plus écologiques. Or, comme le révèle Mediapartcertains cadres de la FNSEA s'accordent des gratifications mirobolantes

1 210 euros par mois : c'est le revenu moyen d'un agriculteur en 2017. C'est 12 fois mois que le salaire brut mensuel de l'ancienne directrice général du syndicat en 2019. Catherine Lion a été rémunérée 14 900€ pour un poste à temps partiel, comme l'explique Mediapart. Aujourd'hui retraitée, elle cumule un mi-temps à plus de 7 000€ avec sa pension, après avoir touché 146 300 euros brut pour son départ à la retraite.

Clément Faurax (à gauche) a succédé à Catherine Lion (droite) au poste de  directeur général de la FNSEA en mars 2019. ©FDSEA 53

Quant au nouveau directeur général, Clément Faurax, il gagne 13 400 euros brut par mois, soit 3 300 euros de plus que le ministre de l’Agriculture, note encore le site d'investigation, qui détaille les rémunérations de plusieurs autres cadres de la FNSEA. Des salaires largement supérieurs à ce qui se pratique dans le monde syndical. A lire dans Mediapart

 

L'Afrique australe dévastée par la crise climatique

Le réchauffement, ce n'est plus pour demain. L'Afrique australe est aujourd'hui dévastée par la crise climatique.

Comme le raconte le Monde, la température y a grimpé deux fois plus vite qu'ailleurs sur la planète depuis cinq ans. Cyclones, sécheresses, inondations : les événements extrêmes se multiplient dans le sud du continent, causant la mort de milliers de personnes et des dégâts matériels et écologiques considérables. 

La crise climatique s'ajoute aux difficultés sociales ou économiques que traversaient déjà, par exemple, le Zimbabwe ou la Zambie. 45 millions de personnes sont aujourd'hui menacées par la famine qui sévit en Afrique australe. A lire dans le Monde (en accès libre), ce portrait terrifiant d'une région déjà martyre des bouleversements en cours. 


 

Le virus de la tomate en hiver

Panique à bord, le virus de la tomate débarque en France ! Observé dans une exploitation du Finistère, le premier cas français de contamination au ToBRFV (pour tomato brown rugose fruit virus) a été confirmé en début de semaine

Inoffensif pour les humains, celui-ci s'attaque aux plants de tomates, dont il empêche la maturation. Particulièrement redoutable dans les cultures très denses, il peut infecter jusqu'à 100% d'un site de production. Les premiers signalements de ce virus datent de 2014, rapporte l'AFP : il avait alors été repéré en Israël sur des tomates produites sous serres.

C'est de cette manière qu'étaient produites les tomates de l'exploitation du Finistère. Celle-ci a été confinée depuis la découverte. Ses plants « proviennent du Royaume-Uni mais sont issus de semences produites aux Pays-Bas », comme l'a expliqué le ministère de l'agriculture, qui annonce que des contrôles « sont en cours » dans les exploitations ayant reçu des plants provenant du même lot.

Le « virus de la tomate » est en réalité celui de la production hivernale sous serre. La moitié du marché français de ce fruit méditerranéen serait alimenté par des producteurs bretons, selon 20 Minutes.

Calculer son empreinte carbone

Face à la crise climatique, les citoyen•ne•s sont souvent désemparé•e•s. Alimentation, transports, déchets, énergie... Par où commencer ?

Et sicomme le service vidéo du Monde s'est proposé de le faireon calculait tous et toutes notre bilan carbone ? Il existe pour cela plusieurs outils, parmi lesquels le Micmac (pour Mon Impact Carbone, Mes Actions Concrètes), conçu par l'association Avenir climatique.

Le "Micmac"

Complet, il détaille en profondeur toutes les sources d'émissions. Il permet également de comparer son « score » à celui de la moyenne française : autour de 10 tonnes de CO2 par an et par personne. On peut aussi se connecter pour suivre l'évolution de notre bilan, semaine après semaine. De quoi donner des idées pour diminuer son impact sur le réchauffement climatique.

La réintroduction de renards polaires en Norvège

A-t-on jamais rien vu de plus beau qu'un renard polaire ? Brut s'est rendu en Norvège, pour suivre le processus de réintroduction à la vie sauvage d'une poignée de ces canidés, en danger d'extinction en Scandinavie au début des années 2000.