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Au Vendée Globe, des voiliers font la course sur l’eau, et tentent d’éviter les cachalots.
Le Vendée Globe 2024 percuté par les icebergs, les cachalots et la crise climatique
Se voilier la face. Course en solitaire mythique autour du monde, le Vendée Globe qui a débuté dimanche dernier adopte pour la première fois des mesures de protection de la vie marine. Un début de prise de conscience dans le nautisme qui, bien qu’en première ligne des crises écologiques, peine à tourner le dos au culte de la performance.
«18 degrés, c’est pas une bonne nouvelle», soupirait le navigateur Kito de Pavant, le 6 novembre dernier sur la promenade du front de mer des Sables d’Olonne (Vendée). Il lève au large la ligne de ses sourcils grisés par plus de 20 années de compétition et trois éditions de la grande course. Plus que quelques jours avant que ne résonne la corne de brume qui souffle le départ du Vendée Globe. Surnommé «l’Everest de la mer», ce tour du monde à la voile de quelque 46 000 kilomètres passe par les endroits les plus périlleux en mer : le Cap Horn et les quarantièmes rugissants.
Dimanche 10 novembre à 13h02, quarante skippers qui participent à la dixième édition du Vendée Globe se sont élancé·es sur une route chahutée par un nouveau défi : la crise écologique. Tour du monde en solitaire et sans escale, la course a vu son trajet modifié cette année par la création de deux «zones d’exclusion», des espaces maritimes interdits à la navigation par les organisateur·ices, afin d’éviter la collision avec les animaux marins.
La première, près des Açores, au milieu de l’Atlantique, est un point de passage des migrations de rorquals, de baleines et de cachalots. L’autre, au Cap Vert, au large du Sénégal, concentre les baleines à bosse lors de leur période de reproduction. Deux déviations qui rendent visibles les questionnements jusqu’ici discrets du monde de la voile de compétition sur les limites écologiques qui s’imposent de plus en plus à ces grands événements.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de cette analyse de Sylvain Lapoix.
· Jeudi, le Parlement européen a voté pour l’assouplissement et le report d’un an de la loi contre la déforestation importée, à la suite d’une alliance des votes de la droite et de l’extrême droite. Cette législation, jugée essentielle par les ONG environnementales, a vocation à interdire la commercialisation en Europe de produits tels que le cacao, le café ou le soja, provenant de terres déboisées après décembre 2020. Elle suscite une levée de boucliers des milieux d’affaires de l’agrobusiness. - Le Monde (AFP)
· Jeudi encore, aux États-Unis, le média satirique The Onion a annoncé avoir racheté - pour un montant inconnu - le site d’extrême droite Infowars, afin de changer sa ligne éditoriale. Il appartenait au conspirationniste Alex Jones, condamné à 1,5 milliard de dollars d’amende (environ 1,4 milliard d’euros) en 2022 pour diffamation à l’encontre des victimes de la tuerie de l’école de Sandy Hook (Connecticut) en 2012. - Libération
· Jeudi toujours, le gouvernement travailliste britannique a annoncé vouloir interdire toute nouvelle ouverture de mine de charbon dans le pays. La part de ce minerai dans le mix énergétique du Royaume-Uni culminait à 40% en 2012, avant de chuter progressivement jusqu’à 1% l’an dernier. La dernière centrale électrique au charbon outre-Manche a été définitivement fermée fin septembre 2024, ouvrant la voie à «un système énergétique propre et sûr», selon le ministre de l’énergie. - L’Humanité
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Les bad gaz. Au moins 1 773 lobbyistes des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) sont accrédité·es à la 29ème conférence mondiale (COP29) sur le climat qui se déroule à Bakou (Azerbaïdjan) depuis lundi, dévoile la coalition Kick big polluters out (KBPO), ce vendredi. Seules les délégations du pays hôte (2 229), du Brésil (qui accueillera la COP30 en 2025, avec 1 914 personnes) et de la Turquie (1 862) sont plus nombreuses. Les représentant·es des fossiles sont un peu moins présent·es qu’à la COP28 à Dubaï (Émirats arabes unis) l’année dernière, où près de 2 500 lobbyistes - un record - avaient été comptabilisé·es (notre article). Elles et ils sont plus nombreux·ses que les négociateur·ices des dix pays les plus vulnérables au changement climatique (1 033 délégué·es). «L’emprise du lobby des combustibles fossiles sur les négociations climatiques est comme un serpent venimeux qui s’enroule autour de l’avenir de notre planète», dénonce Nnimmo Bassey, membre de la coalition KPBO, qui rassemble plus de 450 organisations.
Salomon et merveilles. Le plus grand corail du monde a été découvert en octobre à proximité des Îles Salomon, dans le Pacifique, ont révélé, jeudi, les scientifiques d’une expédition menée par la chaîne de télévision National geographic. D’une taille de 34 mètres de long par 32 de large, ce corail géant est trois fois plus grand que le précédent détenteur du record, situé dans les îles Samoa, et plus long qu’une baleine bleue - le plus gros animal au monde.
Sa structure est composée de près d’un milliard de polypes, des petits organismes connectés entre eux et qui forment ce qu’on appelle «le corail». Elle se serait développée pendant plus de trois cent ans. Alors que les récifs avoisinants sont dégradés par le réchauffement de l’océan, ce corail géant a été trouvé en excellente santé - probablement grâce à sa localisation dans des eaux plus profondes et plus fraîches.
Pourquoi les démocraties criminalisent-elles les activistes du climat ?
Les Soulèvements de l’atterre. «Avons-nous basculé dans un monde où les activistes sont traités comme des criminels ?»Dans une vidéo pour Blast, la journaliste Paloma Moritz décrypte un phénomène en expansion dans nos démocraties : la pénalisation des actions de désobéissance civile pour alerter sur la crise climatique. Dissolution des Soulèvements de la Terre en France, prison ferme en Grande-Bretagne pour le blocage d’une autoroute ou le jet de soupe sur la vitre recouvrant Les Tournesols de Van Gogh, maintien en détention de Paul Watson au Groenland… Les exemples se multiplient et les peines s’alourdissent. Un décryptage limpide et nécessaire.
+ Rémy Calland, Sylvain Lapoix, Antoine Poncet et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.
