Le vieux monde a mauvaise(s) mine(s)


Un numéro dans lequel on verra que la Pologne s'apprête à ouvrir une nouvelle mine, quand la France n'en a toujours pas terminé avec les siennes.

Fin de chantiers pour les cimenteries

Elles et ils refusent de laisser béton ! Au petit matin de ce lundi 17 février, plusieurs centaines de militant•e•s d'Extinction Rebellion ont envahi deux sites parisiens appartenant aux cimentiers Lafarge et Cemex.

Pendant plusieurs heures, ces empêcheurs de bétonner en rond ont bloqué les allées et venues de camions et couvert les sites de banderoles afin d'alerter sur les conséquences environnementales du secteur de la construction.

Le site de Lafarge, situé dans le 15è arrondissement de Paris, lundi matin.  © Extinction Rebellion

Parmi les griefs adressés aux géants français du béton dans cette vaste opération baptisée « Fin de chantiers » : la destruction d'écosystèmes engendrée par l'artificialisation des sols. En France, « ça va extrêmement vite : il faut considérer une langue de terre d'un mètre de large qui fonce à 92 km/h en permanence, a expliqué Vincent Verzat, figure du collectif Partager c'est sympa, au micro de Là-bas si j'y suisC'est un terrain de foot qui est bétonné en cinq minutes ».

Les manifestants ont également dénoncé l'épuisement des ressources naturelles. La construction est particulièrement gourmande en sable. Entre 40 et 50 milliards de tonnes sont extraites chaque année.

L'épisode de Datagueule consacré au sable et à son usage dans la construction. 

Selon le rapport 2018 de la Global Alliance for Buildings and Construction, la construction est responsable de 39 % des émissions de CO2 au niveau mondial, rappelle le Monde

Changer le « BTP » des bâtiments et travaux publics en « Bois Terre Paille » : les manifestant•e•s ont enfin plaidé pour le développement des constructions écoresponsables, ainsi que la rénovation des bâtiments.

A l'heure de l'écriture de ces lignes, mardi matin, une vingtaine de militant•e•s poursuivait cette séquence en s'introduisant sur le site d'une autre centrale à béton de Lafarge, à Pantin (Seine-Saint-Denis).

Des filtres à particules dans les machines à laver

La pollution aux micro-plastiques explose dans les océans. Parmi les principaux responsables : les micro-fibres issues de nos vêtements en matières synthétiques qui, libérées pendant leur passage en machine à laver, se retrouvent à la mer. Pour résoudre une partie du problème, le gouvernement va contraindre les fabricants de machines à laver à se doter d'un filtre à particules plastiques

Lundi 17 février, la secrétaire d'Etat à l'écologie, Brune Poirson, a réuni les fabricants pour leur présenter une disposition contenue dans la loi antigaspillage, adoptée fin janvier : ceux-ci ont jusqu'au 1er janvier 2025 pour équiper leurs machines de filtres permettant de retenir les plus fines particules.

Les micro-fibres issues de nos vêtements fabriqués en polyester, acrylique ou élasthanne représenteraient 15% et 31% des 9,5 millions de tonnes de plastiques déversées chaque année en mer, selon un rapport de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Autres astuces pour réduire cette pollution : espacer les lessives et laver ses habits à 30°C, conseille le Parisien. Enfin et surtout, réduire l'achat de vêtements neufs encouragé par la fast-fashion, à laquelle le gouvernement ne semble pas décidé à s'opposer. A lire sur le site de France Info

 

D'où vient la pollution nucléaire dans la Loire ?

En janvier 2019, à Saumur (Maine-et-Loire) on relevait une radioactivité trois fois supérieure à la norme dans la Loire. Un an plus tard, EDF n'a toujours pas répondu aux interrogations quant à la pollution au tritium du fleuve. Ce mardi, le réseau Sortir du nucléaire annonce déposer plainte contre X et contre l'énergéticien.

L'organisation anti-nucléaire espère ainsi déterminer qui de la centrale de Chinon (Indre-et-Loire), située à 20 km de Saumur ou de celle de Civaux (Vienne) est responsable des rejets supposés. A lire dans le Parisien.

La Pologne charbonne contre la transition énergétique

En 2020, toute l'Europe est engagée dans l'amélioration de son bilan carbone. Toute ? Non, car un pays résiste encore et toujours à la transition énergétique. En Pologne, le gouvernement prévoit de construire une nouvelle mine de charbon.

Ce site d'extraction de lignite devrait permettre d'alimenter jusqu'en 2050 la colossale centrale de Belchatow située à 60km de là, comme le raconte Libération. Installation la plus émettrice de CO2 de toute l'Union européenne, celle-ci produit 20% de toute l'électricité du pays. 

La Pologne est le seul Etat membre de l'Union européenne à ne pas s'être engagé à atteindre la neutralité carbone en 2050. Lueur d'espoir : le secteur du charbon y est en grande difficulté. Ne parvenant pas à obtenir de financements, deux fournisseurs d’électricité ont annoncé il y a quelques jours qu’ils abandonnaient leur projet de nouvelle centrale à charbon dans le nord-est. A lire dans Libération


 

Une commission d’enquête sénatoriale sur les anciens sites miniers

La France, elle non plus, n'en a pas fini avec ses mines. Des dizaines d'anciens sites continuent de polluer leur environnement dans l'indifférence de l'Etat. A tel point qu'une commission d'enquête sénatoriale sur le sujet vient d'être mise sur pied. 

Comme l'explique Reporterre, c'est face à la gestion ubuesque de l'ancienne mine d'or et d'arsenic de Salsigne qu'a été décidée la création de cette commission. Des tonnes de déchets continuent, depuis la fermeture en 2004, d'y saccager l'environnement et d'empoisonner la population.

A voir, cet épisode de la série Plan B du Monde consacré à l'ancien site de Salsigne (Aude).

Les sénateur.rice•s tâcheront de déterminer pourquoi l'Etat n'a jamais réalisé une cartographie exhaustive des anciens sites polluants. La France est pourtant tenue par l’Europe de réaliser un inventaire des sites fermés présentant un danger pour l’environnement. Or, la liste transmise à la Commission n’en a recensé que 23. De son côté, Geodéris, l'expert « après-mine » du ministère de la transition écologique, a recensé 280 sites qui nécessitent une étude approfondie. 

Les membres de la commission d'enquête s'inquiètent aussi de la faiblesse de l’information du public. La base de donnée sur le sujet, baptisée Basol, est d’un autre âge et elle est très peu mise à jour, comme le note encore Reporterre. Parmi les autres problèmes pointés du doigt : la dépollution des terrains souvent laissée par l'Etat à leurs propriétaires. A lire dans Reporterre.

Le patron d’Amazon promet 10 milliards de dollars pour « sauver la Terre »

Ça gagne bien, pompier-pyromane ? Jeff Bezos, patron d'Amazon et homme le plus riche du monde, vient d'annoncer la création d'un fonds pour la Terre doté de 10 milliards de dollars. Celui-ci aura pour but de financer « scientifiques, militants, ONG – tout effort qui permettra réellement de préserver et protéger le monde naturel », a expliqué le PDG sur Instagram qui l'assure : « On peut sauver la Terre »

Hélas Jeff Bezos n'est vraiment pas connu pour son amour de la planète. A Amazon, en interne, sa politique environnementale est critiquée depuis de longs mois par des centaines de salarié•e•s membres du groupe Amazon Employees for Climate Justice (AECJ). Craignant d'être licencié•e•s en raison de leurs prises de position, les contestataires pressent leur dirigeant d'aller plus loin pour réduire l'empreinte écologique du géant de la vente en ligne.

"Nous sommes des centaines à avoir décidé de nous opposer à notre employeur, Amazon. Nous avons peur. Mais nous ne pourrions pas nous regarder dans un miroir si nous nous laissions réduire au silence, face à un problème aussi grave que la crise climatique." 

En 2018, Amazon aurait produit à elle seule plus de 55 millions de tonnes de CO2, soit l'équivalent d'un pays comme le Portugal, selon un rapport publié en novembre 2019 par plusieurs associations. Elle promeut la consommation à outrance, notamment lors d'événements tels que le Black Friday ;  la multinationale est devenue l'une des principales cibles des ONG. Jeff Bezos osera-t-il financer les organisations qui pointent du doigt les vrais responsables de la crise climatique ? A lire dans 20 Minutes.

Subventionner les agriculteurs pour améliorer la qualité de l’eau

Plutôt que de voir les agriculteurs comme de simples producteurs de nourriture, pourquoi ne pas les associer à la préservation de l'environnement ? Pour améliorer la qualité de l'eau qui sort du robinet, la ville de Paris s'apprête à verser des aides aux agriculteurs situés près des zones de captage et qui accepteront de réduire leur usage de pesticides. 

Comme l'explique le Monde, des contrats de six à sept ans seront passés avec les agriculteurs. Des financements leur seront versés s'ils s'engagent à réduire leur usage d'engrais et pesticides voire, s'ils se convertissent au bio. Les subventions, de plusieurs centaines d'euros par hectare, seront accordées si l'objectif de teneur en nitrate dans l'eau souterraine est rempli. A lire dans le Monde.

Envie, remède à la crise écologique et sociale

Ils en ont vu passer, des générations de machine à laver, chez Envie. Né à Strasbourg au milieu des années 1984, ce réseau compte désormais plus de 50 entreprises. Brut s'est rendu dans un atelier de la région parisienne, où des employé•e•s en réinsertion réparent petit et gros électroménager, revendus deux fois moins cher que le neuf. Un remède à la crise écologique et sociale.