La quotidienne

Le réchauffement, c’est très grève

Chères toutes et chers tous,

🗳️ Avez-vous déjà voté pour le futur King du greenwashing ? Mardi soir, vous avez reçu dans vos boîtes mail notre édition spéciale réalisée avec le collectif Pour un réveil écologique. Le vainqueur, qui accèdera au trône de Vert, sera annoncé à l'occasion du troisième anniversaire de Vert le 22 mars prochain. À vos votes !


Les associations écologistes sont dans la rue contre les retraites pour ne pas grever le climat.


D’après les ONG, TotalEnergies veut «tuer dans l’œuf» son procès pour greenwashing

Visé par une plainte de trois ONG qui l’accusent de pratiques commerciales trompeuses, TotalEnergies tente de faire annuler son procès par des points de procédure.

Près d’un an après le recours en justice déposé par Greenpeace France, les Amis de la terre et Notre Affaire à Tous (NAAT) contre TotalEnergies pour «pratiques commerciales trompeuses», la première audience s’est tenue au tribunal judiciaire de Paris ce mardi 14 mars.

Parmi leurs griefs, les trois ONG estiment que le pétrolier induit le consommateur en erreur lorsqu’il promet d’atteindre la neutralité carbone (l’équilibre entre le CO2 émis et celui qui sera absorbé) d’ici à 2050.

Le recours vise également les allégations jugées mensongères de la multinationale sur le gaz fossile, vanté comme une «énergie de transition», et sur les vertus supposées des agrocarburants. 

En 2021, Total est devenu TotalEnergies. Le PDG Patrick Pouyanné, lors du dévoilement du nouveau logo. © Christophe Archambault / AFP

Mardi, avant même que la justice ne se prononce sur le fond du dossier, les avocats du groupe pétrolier et gazier ont tenté de casser la procédure. TotalEnergies a notamment contesté «l'intérêt à agir» de l’association Notre Affaire à Tous et de ClientEarth pour des questions statutaires et de nationalité.

Le groupe a rejeté les demandes des requérants concernant la suppression de ses publicités sur la neutralité carbone en 2050, au motif que personne ne pouvait prédire l’avenir. La magistrate doit se prononcer sur ces points de procédure le 16 mai prochain. 

👉 Retrouvez la version intégrale de cet article en cliquant ici.

· Mardi, le Parlement européen a voté la directive sur la performance énergétique des bâtiments. À partir de 2028, tous les nouveaux bâtiments devront être équipés de panneaux solaires lorsque cela est possible «d’un point de vue technique et économique». Les logements résidentiels déjà construits devront être rénovés afin que tous atteignent la classe énergétique E en 2030, puis D en 2033. Les chauffages à combustibles fossiles devraient être interdits d’ici 2035. - Ouest-France

· Le tribunal administratif de Rennes a reconnu la maladie de Parkinson dont souffre Gabriel Lebot comme une maladie professionnelle, en raison de l’exposition prolongée de ce dernier à des pesticides. Pendant 35 ans, cet ancien jardinier de la ville de Redon (Ille-et-Vilaine) a manipulé sans protection des produits phytosanitaires dont «la toxicité accroît le risque de développer une maladie de Parkinson», a tranché le tribunal. - Ouest-France

· Il y a désormais un risque sur 340 que l’astéroïde «2023 DW» percute la Terre le 14 février 2046, considère la Nasa d’après de nouveaux calculs. Fin février, des astronomes avaient découvert cette masse rocheuse de 50 mètres de diamètre et estimé qu’il y avait une chance sur 625 qu’il s’écrase sur notre planète. Le risque de collision reste cependant «extrêmement improbable, sans motif d’attention ou d’inquiétude du public», d’après la Nasa. - Ouest-France

· En raison de la pollution atmosphérique à l’ozone, les phéromones de certains drosophiles (les mouches à fruits) ne fonctionnent plus correctement, ce qui perturbe leur capacité à se reproduire, d’après une étude parue dans la revue Nature. Ce facteur, jusqu’alors méconnu, pourrait éclairer de manière nouvelle le déclin massif des espèces d’insectes. - Radio-Canada

Le mouvement climat se fait une place dans la lutte contre la réforme des retraites

Avec leur sono et leurs arguments qui lient justice sociale et climat, les organisations écologistes participent pleinement à la mobilisation contre la réforme des retraites. Elles seront à nouveau présentes dans plusieurs défilés, ce mercredi 15 mars.

«Retraites, planète : même combat», scandent les manifestant·es, mardi 7 mars, dans le cortège parisien opposé à la réforme des retraites. Les organisations écologistes y défilent en tête, dans une ambiance festive qui rappelle les marches pour le climat. Fondée en 2020, l’Alliance écologique et sociale (AES) mêle organisations du travail et associations environnementales ; elle est présente ce jour-là non seulement «pour soutenir les syndicats», mais aussi «pour souligner la corrélation entre travailler plus et polluer plus», détaille auprès de Vert son porte-parole Jean-François Julliard, également directeur général de Greenpeace France. «Travailler plus longtemps, c’est consommer plus d’énergie et de ressources, extraire plus de minerais et accentuer la crise climatique», poursuit-il. 

Mardi 7 mars à Paris © Basile Mesré-Barjon / Alternatiba Paris

Contre une logique productive

Toutes les organisations environnementales dénoncent la «logique productiviste» d’une réforme des retraites qui «va à rebours de l'urgence, la vraie», peut-on lire dans une récente tribune à France info. À l’inverse, celles-ci défendent une vision basée sur les limites planétaires et interrogent la répartition des richesses. Comme de nombreux·ses manifestant·es, Elise Naccarato, porte-parole d’Oxfam, brandit une pancarte «Faites payer les pollueurs, laissez vivre les travailleur·ses». Le refus de taxer les résultats exceptionnels des pétroliers ne passe pas. 
 

La réforme n’intègre pas le changement climatique

«Savez-vous combien de fois le mot “climat” est évoqué dans le projet de réforme des retraites et dans les documents qui le présentent ? Zéro !», remarque Greenpeace France. Imposer un récit sur «l’angle mort du climat» dans cette réforme, c’est aussi ce que visent les organisations écologistes. «La question de la pénibilité va aller en s’accroissant avec les catastrophes climatiques, les vagues de chaleur n’ont pas été prises en compte dans cette réforme», s’insurge Elise Naccarato. Des arguments peu repris par les syndicats traditionnels. «Les arguments sociaux et de pénibilité priment, et c’est normal», tempère auprès de Vert Elodie Nace, porte-parole d’Alternatiba Paris.

«Cette mobilisation contribue à une stratégie plus large : il n’y a plus un seul sujet d’actualité qui ne doit pas être pensé aussi sous un prisme climatique», poursuit Elodie Nace. Les organisations seront encore présentes dans plusieurs cortèges, ce mercredi 15 mars.

Maman j’ai arrêté la fast fashion

Sapé comme jamais. La chaîne parlementaire (LCP) a récemment inauguré un tout nouveau programme mensuel intitulé «Maman j’ai arrêté l’avion», qui parlera de transition écologique de manière pédago, avec une attention particulière portée aux solutions. Dans la première émission la journaliste Daphné Roulié a causé fast fashion avec des actrices du secteur aussi variées que la directrice de Primark France, une historienne de la mode, la secrétaire d’État chargée de l’écologie et la créatrice d’une marque de vêtements éthiques.

© LCP

+ Loup Espargilière, Justine Prados, Juliette Quef et Sanaga ont contribué à ce numéro.