Chères toutes et chers tous,
Le weekend fut bon ?
Le média Nowu a sélectionné Juliette Quef, la présidente de Vert, dans sa liste des « 30 under 30 » (les 30 de moins de 30 ans) écolos à suivre en 2023. Elle y figure en la très bonne compagnie de la journaliste de Blast Paloma Moritz ou encore de l'activiste Vipulan Puvaneswaran. Sympa !
Le thermomètre monte plus vite que l'usage de la bicyclette.
2022 est officiellement l’année la plus chaude jamais mesurée en France
Chaleur est grave. 2022 fut une année pleine de records météo où le changement climatique est devenu plus concret que jamais en France.
L’année la plus chaude jamais enregistrée, la deuxième plus sèche, un ensoleillement exceptionnel… En 2022, la France a pulvérisé de nombreux records météorologiques, comme le révèle Météo-France dans un accablant bilan publié vendredi. La température moyenne annuelle a grimpé à 14,5°C. C’est bien plus que le précédent record de 14,07°C en 2020.
L’année a été ponctuée de nombreux événements exceptionnels. Les Français·es ont subi trois canicules pour un total de 33 jours de vagues de chaleur pendant l’été 2022 - un autre record. À titre de comparaison, la France avait connu 22 jours de vagues de chaleur lors de l’été meurtrier de 2003.
L'année a aussi été marquée par « une sécheresse des sols remarquable par sa durée et son étendue », note Météo-France. Son intensité est tout aussi considérable, avec un déficit pluviométrique (manque de pluie) record de -25% sur l’année, et des records mensuels de -60% en mai et -85% en juillet.
« On a surnommé 2022 l’année hors normes, mais c’est aussi une année illustratrice de ce qui nous attend dans les prochaines années et décennies », analyse le climatologue.
L’Europe est le continent qui se réchauffe le plus rapidement à l’échelle mondiale et la France n’est pas une exception. L’année 2022 a aussi été la plus chaude jamais mesurée en Allemagne, Belgique, Espagne, Irlande, Italie, Royaume-Uni, Slovénie et en Suisse.
· Vendredi, quatre des cinq prévenus qui comparaissaient à Niort (Deux-Sèvres) pour dégradation ou violence sur le chantier d’une « mégabassine » à Mauzé-sur-le-Mignon (Charente-Maritime) en septembre 2021, ont été condamnés à des peines de quatre à six mois de prison avec sursis. - Sud-Ouest
· Le Conseil d’État a retoqué un projet de construction de cinq éoliennes à Vou et à La Chapelle-Blanche-Saint-Martin (Indre-et-Loire), en raison de la présence de cigognes noires, une espèce protégée. Les juges ont estimé que « l’espèce nicheuse cour[ai]t un risque majeur d’extinction en France en raison de ses très faibles effectifs ». Une décision qui intervient à l’issue de onze ans de procédures. - Le Parisien
· En décembre 2022, le dernier mois en fonction de l’ex-président du Brésil Jair Bolsonaro, la déforestation en Amazonie brésilienne a bondi de 150% par rapport à l’année passée. En moyenne annuelle, sur la durée de son mandat, la déforestation avait bondi de 75,5% par rapport à la décennie précédente. Le nouveau président élu, Lula da Silva, a promis d’inverser la tendance. - Libération
« Devoir de vigilance »
Ce lundi, le géant de l’agroalimentaire Danone est assigné en justice pour non-respect du devoir de vigilance par trois ONG : Client earth, Surfrider foundation Europe et Zero waste France. En cause : son impact sur la pollution mondiale au plastique - la multinationale en a utilisé 750 000 tonnes en 2021, contre environ 715 000 tonnes un an plus tôt. Les associations réclament un nouveau plan de vigilance qui présente une véritable « trajectoire de déplastification ». Entrée en vigueur en 2017, la loi sur le devoir de vigilance impose aux grandes entreprises de tenir compte de tous les impacts sur la santé, les droits humains ou l’environnement de leurs activités à travers la planète, y compris celles de leurs filières. En septembre dernier, les ONG avaient adressé des mises en demeure à neuf entreprises - dont Lactalis, MacDonald’s, Auchan ou Casino - réclamant la présentation d’un plan pour réduire la pollution au plastique. Seule Danone, dont la réponse a été jugée « insuffisante » fait pour l’instant l’objet d’une telle procédure.
En 2022, le vélo poursuit son ascension en France
Vélo boulot dodo. Le biclou a gagné du terrain en France en 2022, mais son usage continue de souffrir d’importantes disparités entre les villes et les zones périurbaines ou rurales.
En 2022, les passages de vélos relevés par Vélo et territoires ont augmenté de 8% par rapport à 2021, a dévoilé le réseau dans son bilan provisoire de l’année, réalisé à partir des données de 1 300 compteurs partout en France. Depuis 2019, année de référence avant que Covid ne fasse bondir la bicyclette, la hausse atteint 31%.
Le bulletin souligne une belle croissance du vélo en ville (+10% par rapport à 2021), avec « une pratique urbaine bien installée qui progresse fortement en semaine ». Le retour au travail en présentiel contribue à cette augmentation. Le bilan est plus contrasté sur le reste du territoire, où le recours au vélo stagne (+0% en milieu périurbain et -1% en zone rurale). Les pratiques y sont « encore fragiles », juge le réseau Vélo et territoires, « sans doute davantage orientées vers les loisirs », avec une sensibilité accrue aux aléas de la météo.
Malgré un bilan globalement positif, le rythme de progression de la petite reine « risque de ne pas être suffisant pour atteindre les objectifs nationaux de 12% de part modale à horizon 2030 » - ce qui signifierait que 12% des déplacements seraient réalisés à bicyclette. À l’heure actuelle, la part modale du biclou plafonne à 3,5% en France, avance Vélo et territoires.
En septembre, la première ministre Élisabeth Borne avait lancé le deuxième « plan vélo » dans l’idée de faire de la France une « nation du vélo » (notre article). 250 millions d’euros d’investissement ont été annoncés pour l’année 2023 afin de développer des infrastructures cyclables. Un plan salué par la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB), qui avait toutefois pointé l’inégale répartition géographique des subventions, qui bénéficieront davantage aux métropoles qu’aux plus petites communes.
Des boussoles économiques pour faciliter le changement
Dans son podcast Défis climatiques, le média The Conversation invite des chercheur·ses à réfléchir aux challenges de notre siècle. Consacré aux enjeux économiques, le dernier épisode, donne la parole à Éloi Laurent, enseignant à Sciences Po et à l’Université de Stanford, et économiste senior à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Il interroge notre obsession pour la croissance et envisage l’instauration de nouveaux indicateurs plus pertinents pour mesurer le bien-être de la planète.
+ Loup Espargilière et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.
