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Pour faire la transition, il faut un sacré budget, et celui du gouvernement laisse à désirer.


Budget 2023 : les dix choses à retenir pour l'écologie

L’heure des contes. Le gouvernement a présenté hier son projet de loi de finances pour 2023 dans un contexte inédit de crise énergétique et d'adversité politique. Tour en dix points de ce qu'il présente et de ce qui pourrait bouger.

Un budget en hausse... ou pas

Les ministères de la Transition écologique et énergétique disposeront en 2023 d'une ligne de dépenses équivalent à 59,6 milliards d'euros, soit une hausse de 15% par rapport à 2022, se félicitent-ils. Mais au moins 12 milliards d'euros correspondent aux mesures exceptionnelles de lutte contre l'inflation des prix de l'énergie (bouclier tarifaire, chèques énergie, etc).

Des effectifs stables sur tout le quinquennat

De l’aveu même des ministres Agnès Pannier-Runacher (énergie) et Christophe Béchu (écologie), les effectifs de l’État liés à la transition écologique ont connu « vingt ans de baisse ininterrompue ». Ils resteront stables cette année, et sur tout le quinquennat, ce qui représentent 70 000 agents centraux, départementaux et régionaux.

Le ministre des Comptes publics Gabriel Attal, et le ministre de l'Économie Bruno Le Maire ont présenté à la presse les grandes ligne du budget 2023 © AFP / Stéphane de Sakutin

La poursuite du soutien aux hydrocarbures

En 2023, l’État cessera d'apporter sa garantie aux entreprises françaises qui exercent dans les secteurs des énergies fossiles à l'étranger, « à l’exception des opérations ayant pour effet de réduire l’impact environnemental négatif ». Une nuance qui fait toute la différence puisque des projets de centrales à gaz ou au fioul pourront encore être garantis, si ils permettent de réduire la production à base de charbon.

La taxation des superprofits attendue au tournant

Grande absente du projet de loi de finances 2023, la taxation des profits exceptionnels perçus par les producteurs d'énergie fossile est ardemment réclamée à gauche. Lors du projet de loi de finances rectificative pour 2022, cet été, seules dix voix avaient manqué pour faire adopter un amendement en ce sens. Les députés de la Nupes comptent bien retenter leur chance lors de l'examen du projet de loi en séance plénière.

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· La défaite du président sortant d’extrême droite, Jair Bolsonaro, à l’élection qui débute ce dimanche au Brésil, pourrait faire baisser la déforestation de 89 %, selon une nouvelle analyse (en anglais) du site Carbon brief. La victoire de Lula, son concurrent de gauche, pourrait éviter la disparition d’un peu plus de 75 000 km2 de forêt d’ici à 2030, soit à peu près la superficie du Panama.

· Lundi, l’ancien préfet de police de Paris, Didier Lallement, a été nommé secrétaire général de la mer en conseil des ministres. Le haut fonctionnaire a essuyé de nombreuses controverses pour sa gestion brutale du maintien de l’ordre, notamment lors du mouvement des gilets jaunes. Dans le cadre de cette reconversion inattendue, il sera désormais chargé d’évaluer et coordonner la politique maritime du gouvernement. - Le Monde (AFP)

· Ce mardi, une vingtaine d’organisations internationales, dont la française Notre affaire à tous, menacent de porter plainte contre les États si ces derniers n’adoptent pas des mesures à la hauteur de l’urgence lors de la 27ème conférence des Nations unies (COP27) sur le climat, qui s’ouvre en novembre à Charm el-Cheikh (Egypte). « La loi est de notre côté », avertissent les juristes qui s’appuient sur les jurisprudences de nombreux pays, enjoignant aux dirigeant·es d’enfin respecter leurs engagements climatiques. - Ouest-France (AFP)

« Sobriété » ne veut pas dire « austérité »

Bonnets gants et gants bonnets. Dans son dernier rapport, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) définit la sobriété comme « un ensemble de mesures et de pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter la demande d’énergie, de matériaux, de terres et d’eau tout en assurant le bien-être de tous les êtres humains dans les limites de la planète ». Hélas, en France, où le gouvernement multiplie les appels aux « efforts », à l'entame d'un hiver compliqué, « on ne parle que de sobriété énergétique alors que cette notion concerne toutes les ressources naturelles », explique à Vert Yamina Saheb, docteure en économie et autrice du Giec. Pour elle, « les mesures actuelles ne déclencheront pas les changements structurels nécessaires ». À manier la sobriété comme il le fait, le gouvernement risque de nous faire « confondre austérité et sobriété », en faisant peser inégalement le poids des efforts sur les plus démunis.

Le célèbre marché aux oiseaux de Paris fermera ces portes à la fin de l'année

Les carottes sont cui-cuites. Au nom du bien-être animal, la ville de Paris met définitivement fin aux ventes d'oiseaux et de petits animaux qui rythmaient les dimanches de l'île de la Cité depuis 1881.

Devenue anachronique, l'exposition et la vente d'animaux vivants sur le domaine public est en passe de disparaître à Paris. Le marché aux oiseaux étant le « dernier lieu de vente de ce type » dans la capitale, selon un communiqué de la mairie. Ce mardi, la date de son interruption définitive a été fixée au 31 décembre 2022.

Images d'archives du marché aux oiseaux, en 1929 © FilmImages

Malgré 140 ans de présence, le spectacle ne manquera pas aux fleuristes qui partagent les halles de la place Louis Lépine avec les dix derniers oiseleurs : « Nous entendons les oiseaux hurler toute la journée dans leurs toutes petites cages. Ils sont aussi transportés dans des conditions épouvantables », a expliqué l'un deux au Parisien. Par le passé, le marché s'est également illustré par de multiples infractions et fraudes, dont la vente illégale d'espèces protégées.

La ville de Paris indique avoir avoir « formulé une proposition d'accompagnement » aux derniers commerçants, « une majorité d'entre eux ayant commencé à diversifier leur activité ». La vente d'animaux vivants en boutique ou lors de salons reste, elle, autorisée.

Pour le climat, il renonce aux championnats du monde

Avant-coureur. Andy Symonds, un coureur de trail britannique, a refusé sa sélection pour les championnats du monde qui se déroulent en Thaïlande cette année afin de limiter son impact sur le dérèglement climatique. Le champion explique à Brut que cela aurait fait exploser son empreinte carbone annuelle. « Que préférez-vous ? Assister à plein de supers événements partout dans le monde, ce qui va avec un réchauffement mondial de 4 ou 5 °C, ou essayer de limiter l’augmentation des températures à 1,5 °C ou 2 °C et se passer d’une partie de ces divertissements ? »

© Brut

+ Justine Prados, Loup Espargilière et Gabrielle Trottmann ont contribué à ce numéro.