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Le choc des twittos

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Complot partout, climat nulle part : sur la Toile, les anti-GIEC portent de plus en plus fièrement leur étendard.


Twitter : les climatosceptiques gagnent du terrain

Déni climatique : tweet un programme. Alors que le dérèglement climatique s’intensifie, une étude du CNRS montre que le réseau social héberge des comptes climato-sceptiques de plus en plus nombreux.

L’année 2022 a été la plus chaude jamais enregistrée en France par les services météorologiques depuis 1900. Elle a aussi été celle où les climato-sceptiques se sont déchaînés sur les réseaux sociaux. Après avoir passé au peigne fin les échanges Twitter sur le changement climatique entre 2021 et 2022, quatre scientifiques français ont diagnostiqué une inflation au niveau mondial des discours remettant en cause le consensus scientifique sur le climat à partir de juillet 2022.

Premier constat : les climato-sceptiques ont pris la relève des antivax complotistes sur les réseaux sociaux. Une fois le plus dur de la pandémie passée, les contempteurs d’un fantasmé «Big Pharma» ont été remplacés par des internautes dézinguant à qui mieux mieux le «lobby politique» du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). D’après le rapport, la bascule se serait faite à partir de l’invasion de l’Ukraine en février 2022 et se serait par la suite intensifiée à partir des périodes électorales (avril-juin 2022) puis des multiples événements météorologiques extrêmes de l’été dernier.

D’après les quatre auteurs, ce réseau est en France composé de 10 000 comptes actifs et s’appuie sur un noyau dur de 2 000 personnes, dont les opinions politiques penchent significativement vers l’extrême droite.

La communauté dénialiste produit ou relaie 3,5 fois plus de messages toxiques que la communauté GIEC. © CNRS / Climatoscope

Au centre de cet éco-système anti-climat se trouve le compte d’un certain «@Elpis_R» qui se présente en anglais (ça fait plus chic) comme «Climate science research» (chercheur en science du climat). Fort de ses 17 000 abonné·es, cet ancien antivax notoire remet aujourd’hui systématiquement en cause et de manière violente les conclusions du GIEC. Il utilise pour ce faire une rhétorique baptisée par les auteurs de l’étude comme celle des «5D» : le discrédit, la déformation, la distraction, la dissuasion et la division, auxquels il a rajouté un dernier, le doute.

Pour le moment, ces comptes climato-sceptiques ne font pas le poids face aux groupes étudiés sur Twitter (le Giec, les militants pro-climat, les médias, le gouvernement et les technosolutionnistes), mais il pourrait progresser rapidement. À l’heure actuelle, 26% des comptes français évoquant le changement climatique sont climato-sceptiques.

· Lundi, une militante de Dernière rénovation a été condamnée à 500 euros d’amende pour avoir bloqué le périphérique parisien en juillet dernier. Le tribunal judiciaire de Paris n’a pas retenu «l’état de nécessité» qui permet d’enfreindre la loi pour prévenir un dommage plus grave. Le même jour, à Londres, trois activistes du mouvement britannique Insulate Britain ont été jugé·es coupables de «nuisance publique» pour avoir interrompu le trafic routier pendant deux heures en octobre. Au cours de l’audience, le juge avait interdit aux prévenu·es de parler de la crise climatique ou de la rénovation thermique des logements pour leur défense. - The Guardian (anglais)

· Lundi matin, des activistes des mouvements Extinction rebellion et Scientifiques en rébellion Belgique ont bloqué le terminal des jets privés de l’aéroport de Bruxelles. Les militant·es ont dénoncé la hausse du trafic de l’aviation privée en 2022 et réclamé la mise en place de taxes pour les voyageur·ses régulier·es en avion ainsi que l’interdiction des jets privés. - La Libre Belgique

· 70% des salarié·es français·es pensent que le dérèglement climatique peut affecter leur santé au travail et 65% admettent ressentir de l'anxiété, d’après une enquête du Conseil économique, social et environnemental révélée ce mardi matin à l’occasion des Assises du travail. Seul·es 35% des répondant·es constatent que les questions liées à l’impact du climat sur le travail sont à l’ordre du jour de leur entreprise ou de leur administration.

Consanguinité

Zbeul de lynx. Réintroduit en France dans les années 1970, le lynx boréal pourrait de nouveau disparaître dans les trente années à venir à cause de la consanguinité. Ces grands félins tachetés sont actuellement entre 120 et 150 sur le territoire français. Les auteur·rices d’une étude publiée lundi dans la revue Frontiers in conservation science ont analysé des échantillons génétiques (sang, poils) de lynx collectés entre 2008 et 2020 en France. Elles et ils ont observé une «diversité génétique extrêmement basse» et «un taux de consanguinité très inquiétant». Pour éviter l’extinction et renforcer la population du félin, les auteur·rices de l’étude recommandent l’introduction de nouveau matériel génétique, par exemple en échangeant des lynxs orphelins entre différents centres de soin.

Les bijoux lèvent le tabou sur les cadeaux d’occasion pour la Saint-Valentin

Jade or. De plus en plus de commerçant·es proposent de réinventer le traditionnel cadeau de la Saint-Valentin en troquant les bijoux neufs contre de la seconde main. Du luxe aux produits plus populaires, offrir du déjà porté pour réduire son empreinte et sa facture n’est plus inavouable.

Et si vous vous disiez «Je t’aime» sans ruiner la planète ? Déforestation, extraction très émettrice de gaz à effet de serre, ou encore pollution des eaux ; l’accès aux ressources est extrêmement nuisible à l’environnement et emploie souvent les travailleur·euses - dont beaucoup d'enfants - dans des conditions de travail désastreuses.

Pour éviter ces effets néfastes et proposer des prix plus attractifs, des bijouteries spécialisées se développent sur le marché de l’occasion depuis plusieurs années. «Qu’est ce qui se recycle mieux que l’or et la joaillerie ?» interroge Doan Biraud, responsable de 58 facettes, une plateforme en ligne regroupant des professionnel·les de la joaillerie d’occasion haut de gamme. La seconde main, une tradition vieille de plusieurs siècles : «Regardez les joyaux de la couronne, les pierres précieuses ont été réutilisées à travers les époques », ajoute-t-elle. 


La mise en avant d’objets «déjà aimés»

Ne lui parlez tout de même pas d’«occasion» mais de «pre-loved», pour «déjà aimé». «On souhaite mettre en valeur l’histoire du bijou. Nos professionnels tentent de percer des indices sur son origine, sa fabrication après les avoir acheté aux enchères ou chez des particuliers», développe la porte-parole de la boutique qui propose aussi des conférences sur l’étude et l’histoire des pierres précieuses. 

«Même si on a tendance à plus en acheter pour soi-même, il n’y a plus aucun tabou à offrir des bijoux d’occasion lors d’évènements comme la Saint-Valentin», ajoute-t-elle. Les prix réduits restent le premier critère de choix, d’autant plus pour des objets d’exception souvent très onéreux. 

Des jeunes agriculteur·rices en formation explorent l’avenir de leur métier

Du pain sur la planche. Dans un podcast du média professionnel agricole Terres et territoires, la journaliste Églantine Puel a réuni une quinzaine d’étudiant·es du lycée agricole de Tilloy-lès-Mofflaines (Pas-de-Calais) autour d’une table pour discuter de l’avenir de la profession. Une discussion franche et passionnante sur leurs motivations pour se lancer dans l’agriculture, les a priori qui entourent les métiers agricoles, les difficultés d’installation des jeunes et les évolutions indispensables de la filière dans les années à venir.

© Terres et territoires

+ Loup Espargilière, Alban Leduc et Lou-Ève Popper ont contribué à ce numéro.