La quotidienne

L’amer monte

Chères toutes et chers tous, 

C'est peut-être un détail pour nous, mais pour vous ça peut faire beaucoup... Afin de s'adapter au rythme de chacun•e

 
Vert lance son édition hebdomadaire ! 
 
Les sujets brûlants, les bonnes idées et les bonnes nouvelles, le film et la recette : chaque samedi, à l'heure du café et des croissants, vous recevrez un condensé de l'actualité de la semaine. Pour vous y inscrire, il vous suffit de modifier vos préférences en cliquant ici. Le premier numéro est lisible ici !


Un numéro où l'on verra que les océans s'élèvent comme le climat dans les consciences.


A Grandpuits, Total fait l'unanimité contre lui

« On ne change pas » ? A la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne), les syndicats et les associations écologistes s'allient contre le projet de reconversion « zéro-pétrole » de Total

Une fois n'est pas coutume, les raffineurs et les ONG environnementales ont manifesté ensemble, mardi, devant les locaux parisiens de Total. Unanimes, ils dénoncent le projet « Galaxie » de reconversion de Grandpuits, dont l'impact est jugé « alarmant » tant au niveau environnemental que social.

Le prétendu tournant écologique de Total vise la production annuelle de 400 000 tonnes d'agrocarburants destinées au secteur routier et aérien ainsi que l'installation de deux usines dédiées à la production et au recyclage de bioplastiques. Une feuille de route qui terrifie les associations environnementales et pour cause : « Remplacer les énergies fossiles par des biocarburants est sans doute l’une des pires idées pour lutter contre le dérèglement climatique : l’effet est inverse à cause de la déforestation induite et du changement d’affectation des sols », détaillent par exemple les Amis de la terre et Greenpeace dans un décryptage du projet. Les ONG soulignent également que les végétaux utilisés pour produire les plastiques biosourcés - ici des plantes sucrières (canne à sucre, betteraves) - entraînent une pression sur les surfaces agricoles car ils entrent en concurrence avec les productions alimentaires.

Mardi, les manifestant•e•s ont aspergé de peinture verte la façade du siège de Total à la Défense pour dénoncer le greenwashing de la multinationale  © Twitter / @rockymattiano

De son côté, la CGT estime que quelque 700 emplois (dont 200 emplois directs) sont menacés par le projet. Elle rappelle que l'interruption des activités de raffinage à Grandpuits est liée à des considérations économiques bien plus qu'écologiques. Total refuse d'investir les 600 millions d'euros nécessaires au remplacement du pipeline vétuste reliant le port du Havre à Grandpuits et préfère importer du carburant préalablement raffiné depuis d'autres régions du monde. Alors que les raffineurs entament leur quatrième semaine de grève, les associations écologistes se sont engagées à proposer un « plan de reconversion, juste et écologique, avec zéro suppression d’emploi ».

• Environ 150 députés et sénateurs ont déposé une proposition de loi visant à autoriser la circulation des voitures de collection dans les zones à faibles émissions de CO2. Le but de ces dernières est pourtant de limiter l'accès aux centres urbains des véhicules les plus anciens pour réduire la pollution de l'air. Le texte pourrait être débattu en mars à l'Assemblée. - Le Monde

• La pollution de l'air à l'intérieur des stations de métro est sous-estimée par la RATP, selon les chiffres publiés ce mercredi par l'association Respire. Elle estime que les capteurs, « mal entretenus et peu performants, ne donnent pas une image réaliste de la situation de la pollution dans les stations ». L'association avait déjà publié fin 2019 des données montrant que la pollution de l'air à l'intérieur du métro atteignait « des niveaux énormes, jusqu'à 10 fois plus élevés qu'en surface », rappelle l'AFP

• Le youtubeur Johan Papz a supprimé des réseaux sociaux son reportage bidon (Vert) qui faisait la promotion du Bonalan, un herbicide que l'Union européenne songe à interdire. Les commanditaires de la vidéo sont Gowan et Finchimica, les compagnies qui commercialisent le Benfluraline, substance active du Bonalan, a révélé le journaliste Hugo Clément sur Twitter

La fonte des glaces atteint des niveaux inédits

C'est chaud. La fonte des glaces s'est accélérée partout dans le monde, en ligne avec les « pires scénarios » du GIEC (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat).

L'observation satellite menée entre 1994 et 2017 par les universités de Leeds, Edimbourg et l'University College de Londres a révélé un triste record, tout juste publié dans la revue scientifique Cryosphere. En 23 ans, la fonte des glaciers et banquises s'est accélérée de 57%, passant de 800 milliards de tonnes annuelles dans les années 1990 à 1 300 milliards de tonnes en 2017. Le phénomène, lié à la hausse des températures atmosphériques et océaniques, affecte particulièrement les calottes glaciaires de l'Arctique (7 600 milliards de tonnes) et de l’Antarctique (6 500 milliards de tonnes). Les glaciers de montagne ont également fondu de 6 100 milliards de tonnes.

Un bloc de glace se décroche du Margerie glacier en Alaska  © Flickr /  Kimberly Vardeman.

Concrètement, 28 000 milliards de tonnes de glace, soit l'équivalent d'une couche de 100 mètres d'épaisseur recouvrant tout le Royaume-Uni, se sont transformées en eau, illustrent les auteurs de l'étude. Ces fontes ont indirectement contribué à une hausse du niveau des océans de 35 millimètres. Or, « chaque centimètre de hausse du niveau de la mer menace de déplacement environ un million de personnes », indiquent les auteurs. Ce phénomène aura « des impacts très graves sur les communautés côtières durant ce siècle ».

L'étude précise également que la fonte des glaciers terrestres menace les régions riveraines d'inondations et, à plus long terme, de manque d'eau puisqu'ils constituent une importante ressource d'eau douce.

La prise de conscience écologique atteint un seuil critique au niveau mondial

Non retour. Selon un sondage géant réalisé par l'ONU, l'urgence climatique est désormais une préoccupation pour l'ensemble de l'humanité.

Hier, le programme des nations unies pour le développement (PNUD) a dévoilé les résultats de « la plus grande enquête jamais menée sur l'opinion climatique des peuples ». 1,2 million de répondant•e•s, issus de 50 pays ont participé à un court sondage – envoyé sur mobile – que l'université d'Oxford a ensuite analysé selon des critères géographiques et socio-démographiques.

64% des sondé•e•s ont indiqué que le changement climatique constituait une « urgence », révèle le PNUD. Le niveau de préoccupation atteint 74% dans les petits États insulaires dont l'avenir est compromis par l'élévation du niveau des océans. L'inquiétude est corrélée au niveau de vie des pays, passant de 74% pour les pays à hauts revenus à 58% pour les pays les moins développés. Au niveau national, le Royaume-Uni, l'Italie et le Japon affichent des taux de préoccupation record de 80%.

"Ne brûlez pas mon futur". Selon l'étude du PNUD, la conscience écologique est plus élevée chez les jeunes. Près de 70% des moins de 18 ans jugent que le changement climatique est une urgence, contre 58% des plus de 60 ans. ©Flickr / Socialist Appeal

Parmi les critères socio-démographiques examinés (âge, genre, revenus...), le niveau d'éducation est le critère le plus décisif dans la prise de conscience écologique, remarque le PNUD. « Les exigences en termes de lutte contre le changement climatique atteignent des niveaux très élevés chez les répondants ayant atteint un niveau d'études post-secondaire, y compris lorsqu'ils résident dans des pays peu développés », détaille l'étude. 82% des personnes éduquées au Bhoutan ou en République démocratique du Congo estiment qu'il faut « faire tout ce qui est nécessaire » face au changement climatique, soit le même niveau qu'au Japon.

Interrogé•e•s sur les politiques publiques à mettre en œuvre, les répondant•e•s plébiscitent la préservation des forêts et des terres (à 54%), suivie de l'investissement dans les énergies renouvelables (53%) et l'agroécologie (52%). Les réponses sont toutefois largement affectées par les situations particulières de certains pays (déforestation, pollution, montée des eaux, etc).

Pour le PNUD, les résultats du sondage doivent interpeller les responsables politiques en ce qu'il révèlent l'atteinte d'un « seuil critique » au sein de l'opinion publique. La préoccupation écologique peut devenir le ferment de mouvements sociaux « pouvant être irréversibles et difficiles à arrêter », prévient-il.

Pro et anti-nucléaire se trouvent des atomes crochus

Dans son émission « Viens voir les docteurs » du 26 janvier, Clément Viktorovitch pose une question quasi radioactive : Faut-il apprendre à vivre sans ou faut-il savoir vivre avec le nucléaire ? Pour y répondre, il a convié trois invités, qui n'ont en commun que leur masculinité. Résultat : un débat serein et surtout très pédagogique. Belle prouesse. 

©Clique TV